Selon les informations relayées par Fennec Football, la marque chinoise PEAK pourrait devenir le nouvel équipementier du Mouloudia Club d’Alger. Un choix commercial qui, s’il est confirmé, soulèvera sans doute des questions légitimes de cohérence et de perception.
Le Mouloudia Club d’Alger (MCA) n’est pas un club comme les autres. Fondé en 1921 dans un esprit de dignité, de fierté populaire et d’engagement national, il reste pour des millions d’Algériens un symbole vivant d’histoire collective. Chaque décision qui touche son image est donc regardée à travers ce prisme : celui de la mémoire, du sens, de la fidélité aux valeurs.
C’est pourquoi la perspective d’un partenariat avec PEAK — marque chinoise reconnue à l’international — interroge. Car si PEAK est présente dans de nombreux pays, elle est également active dans des environnements géopolitiques complexes, y compris en Israël. Elle y équipe certaines entités sportives, comme elle le fait ailleurs dans le monde.
En soi, cela ne constitue pas une faute. Mais pour une partie de l’opinion publique, notamment en Algérie où le soutien à la cause palestinienne est largement partagé, ce type de lien peut susciter des interrogations. Non pas parce que PEAK est en tort, mais parce que le choix d’un sponsor, pour un club aussi emblématique que le MCA, prend toujours une dimension symbolique.
Il faut également rappeler que l’actuel équipementier du MCA, Puma, a récemment annoncé qu’il ne renouvellerait pas son contrat avec la Fédération israélienne de football. Une décision qu’il attribue à une redéfinition stratégique, mais qui a aussi été saluée par plusieurs mouvements internationaux prônant une consommation responsable et engagée.
Cela ouvre une question légitime : est-il cohérent de quitter un sponsor qui s’est récemment retiré d’un partenariat sensible, pour en adopter un autre perçu comme moins attentif à ces équilibres ? Il ne s’agit pas d’accuser, ni d’exclure, mais de poser la question morale que soulève un tel choix, dans un moment où le sport est de plus en plus appelé à refléter des valeurs.
Le MCA a toute latitude pour choisir ses partenaires. Mais il a aussi une responsabilité : celle d’agir en cohérence avec ce qu’il représente. Le club n’est pas une marque comme une autre. Son histoire fait de chaque décision un message. À ce titre, il est légitime de poser cette question calmement, sans haine ni exagération : le Mouloudia peut-il vraiment porter ce maillot-là, dans ce contexte précis ?
Si le partenariat se confirme, une communication transparente sur les critères de ce choix serait la bienvenue. Car les supporters ne jugent pas seulement les performances sportives. Ils attendent aussi de voir un club fidèle à lui-même.
Hope & ChaDia