Dans un monde en constante évolution, où les frontières s’estompent et les voix se rassemblent, l’avenir la gouvernance mondiale se dessine à Rio. À la même table, la minorité occidentale et l’Alliance BRICS de la majorité planétaire.
Une attention particulière a été portée à la réforme du Conseil de sécurité, en vue de le rendre plus représentatif et efficace. Saluant l’ambition de l’Arabie saoudite pour la présidence du prochain cycle du G20, les dirigeants ont exprimé leur volonté continue de coopérer en 2025 sous la direction de l’Afrique du Sud, et attendent avec impatience la rencontre aux Etats-Unis en 2026. La déclaration découlant de ce sommet traduit un fort engagement envers la coopération internationale pour un avenir plus équitable et durable.
La Déclaration du sommet, principes directeurs pour une gouvernance mondiale renouvelée
A Rio, les dirigeants mondiaux ont convergé pour aborder les défis globaux les plus pressants. Ce rendez-vous a mis en lumière l’impératif d’une coopération internationale renforcée pour atteindre des objectifs de développement durable, réformer les institutions financières et lutter contre le changement climatique. Les économies émergentes de l’Alliance BRICS ont activement participé à ces discussions, prônant le libre-échange et la coopération économique, tout en appelant à une plus grande « désoccidentalisation du monde ». La déclaration finale a souligné des engagements cruciaux : inclusion sociale, transitions énergétiques et réformes institutionnelles. Sous l’égide de la présidence brésilienne, des initiatives telles que l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté, et le Groupe de travail sur le climat, ont été lancées. Ces engagements illustrent la détermination du G20 à promouvoir une croissance équilibrée et inclusive.
Les voix de l’Alliance BRICS, discours des leaders pour un avenir commun
En plus des rencontres bilatérales, les dirigeants et représentants des pays membres de l’Alliance BIRCS ont prononcé des discours en plénière, mettant l’accent sur la lutte contre la pauvreté et la faim. Le président Lula a souligné l’importance de placer les nations longtemps invisibles au cœur de l’agenda international, soutenu par 81 pays et de nombreuses organisations. Le ministre russe des Affaires étrangères, M. Sergueï Lavrov, a exprimé l’engagement de la Russie envers une sécurité alimentaire mondiale, annonçant son adhésion à l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté. Malgré les sanctions, Moscou continue d’exporter des produits essentiels vers les marchés émergents d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine, jouant un rôle clé dans les programmes alimentaires des Nations unies. Lavrov a également évoqué la création d’un partenariat eurasien pour des chaînes logistiques indépendantes. Le sommet a mis en lumière la nécessité de réformer les institutions internationales pour une gouvernance équitable, tandis que le Brésil menaçait les discussions sur une économie verte. Xi Jinping a réaffirmé la volonté de la Chine de collaborer à un développement mondial équitable, présentant huit initiatives pour le développement, tout en rappelant l’importance d’un monde à destin partagé. L’Afrique du Sud et l’Inde ont également exprimé des visions similaires, soulignant un consensus global en faveur d’un avenir durable. Cependant, les frappes avec des missiles ATACMS sur la région russe de Briansk dans la nuit du 18 novembre 2024 illustrent un signal clair d’escalade souhaitée par l’Occident, souligne M. Sergueï Lavrov. Selon le chef de la diplomatie russe, de telles opérations sont inenvisageables sans l’implication des Américains, comme il l’a rappelé lors de la conférence de presse de clôture du sommet du G20.
Les réactions internationales aux discours des principaux dirigeants de l’Alliance BRICS
Les discours des dirigeants des BRICS à Rio ont suscité des réactions variées à l’échelle mondiale, illustrant leur engagement envers la coopération et la multipolarité. De nombreux pays, notamment ceux du Sud, ont loué cette initiative, la percevant comme une opportunité pour les économies émergentes de renforcer leur influence et de défier la suprématie des puissances traditionnelles. En revanche, certaines nations occidentales ont émis des critiques, y voyant une remise en cause de l’ordre international dominé par l’Occident et exprimant leurs craintes concernant un éventuel affaiblissement de la « gouvernance mondiale » et une promotion de « l’autoritarisme ». Les réactions ont été plus nuancées en Europe, où l’importance de la coopération entre économies émergentes a été reconnue tout en soulevant des préoccupations sur les défis potentiels posés par l’ascension de l’Alliance BRICS. Dans l’ensemble, les réactions ont mis en lumière la diversité des perspectives et priorités, révélant à la fois des aspirations communes et des divergences significatives.
Pour clore, alors que les dirigeants du G20 quittent Rio de Janeiro, l’écho de leurs décisions résonne dans le monde entier. Un nouveau chapitre s’ouvre, écrit avec les lignes de la coopération, de la solidarité et de l’espoir. L’avenir est en marche, porté par la volonté collective de bâtir un monde plus juste, plus durable et plus uni. Alors que les dirigeants du G20 quittent Rio, la décision antithétique de Joe Biden d’autoriser l’Ukraine à frapper en profondeur le territoire russe avec des missiles américains continue de susciter des remous sur les résultats du sommet de deux jours. La résurgence de l’Etat militaire a réintroduit l’état de guerre sur la scène mondiale. Le monde est si chaotique et si dangereux.
On peut donc dire que le sommet de Rio se présente comme une plateforme stratégique d’alliance, réunissant des adversaires pour collaborer et façonner ensemble l’échiquier mondial.
Mohamed Lamine KABA, expert en géopolitique de la gouvernance et de l’intégration régionale, Institut de la gouvernance, des sciences humaines et sociales, Université panafricaine.
Source: New Eastern Outlook (NEO)
(Proposé par Amar Djerrad)