Lamia Khalfallah
L’écrivain néo colonisé représente une figure littéraire complexe, souvent admirée par le colonisateur pour son habileté à naviguer entre deux cultures.
Cependant, une critique s’impose face à cette ambivalence : l’écrivain néo colonisé, en choisissant de s’accrocher aux valeurs et aux esthétiques de son colonisateur, se complaît dans un discours parfois aliénant qui nourrit un dénigrement de son propre pays d’origine.
L’écrivain néo colonisé semble souvent s’enfermer dans une aliénation volontaire, rejetant les valeurs fondamentales de sa propre culture au profit d’un mimétisme servile vis-à-vis de l’Occident. Ce choix ne doit pas être perçu comme une simple quête d’acceptation, mais comme une trahison des racines et des traditions qui le définissent. En privilégiant une esthétique étrangère, il affaiblit les voix authentiques de son propre milieu, participant ainsi à la dilution des cultures locales. À travers ses sorties sur les plateaux de télévision, cet écrivain renforce souvent ce discours, adoptant un ton critique envers son pays d’origine tout en s’appropriant les codes d’une narration qui plaît à un public occidental. L’écran devient ainsi un espace où il se positionne comme un expert d’un monde qu’il juge, parfois au détriment de la richesse de son propre contexte culturel.
L’écrivain néo colonisé s’illustre souvent par un dénigrement ostensible de son pays d’origine. En cultivant une critique acerbe de ses propres compatriotes et de leur culture, il se positionne comme un vecteur de l’espace colonial. Cette attitude, amplifiée par ses interventions médiatiques, expose une vision souvent pessimiste de sa société, nourrissant des stéréotypes qui affaiblissent l’image du pays. En choisissant d’apparaître sur des plateaux de télévision, il expose son discours à un large public, mais il le fait parfois sans prendre en compte les effets dévastateurs que ces critiques peuvent avoir sur la perception de son pays. Ce positionnement peut également créer une fracture entre les générations, où les jeunes, influencés par des discours négatifs, développent un rejet de leur propre culture.
Dans le parcours de cet écrivain néo-colonisé, il est essentiel de reconnaître que l’Occidental n’est pas intrinsèquement supérieur, mais représente plutôt une perspective façonnée par des contextes historiques différents. La richesse de la voix de l’écrivain réside dans sa capacité à redéfinir son identité et à revendiquer sa place dans le discours littéraire global.
L’écrivain néo colonisé est souvent le produit d’un complexe d’infériorité qui le pousse à renier ses origines. Cet état d’esprit est destructeur, car il encourage une vision unidimensionnelle du monde. Sa recherche de validation à travers l’adoption des valeurs coloniales, relayée par ses apparitions médiatiques, ne fait que propager une illusion de supériorité de l’Autre et instille un sentiment d’inadéquation chez l’écrivain. Souvent, cette quête de reconnaissance se transforme en une lutte intérieure, où il lutte contre la perception de sa culture comme « inférieure ». Ce discours, largement diffusé, entraîne un déséquilibre psychologique néfaste, le rendant prisonnier d’un récit qui ne lui appartient pas. Au lieu de célébrer la pluralité culturelle, l’écrivain s’enlise dans une forme d’autocensure et de dévalorisation de son propre potentiel.
Critiquer l’écrivain néo colonisé ne vise pas à mener une guerre contre la diversité littéraire, mais à souligner les dangers d’un discours qui alimente la dislocation culturelle. En choisissant de se détourner de son propre héritage et de dénigrer son pays d’origine, il crée non seulement une fracture dans son identité, mais aussi une perte pour la littérature et la culture locale. L’écrivain néo colonisé doit être conscient de sa position et de la responsabilité qui en découle. Au lieu de nourrir une douleur intérieure par la critique incessante de son histoire, il lui incombe de réévaluer les richesses de sa culture, d’en faire un vecteur d’unité et d’ouverture. En utilisant les plateaux de télévision comme une plateforme, il pourrait jouer un rôle essentiel dans la promotion de son héritage culturel, au lieu d’alimenter un récit de division. La véritable voix de l’écrivain devrait élever son héritage et encourager un dialogue constructif entre les cultures, au lieu de les opposer dans un rapport de domination.
2 comments
KD en l occurrence…il est indeniable qu il souffre d un complexe d infériorité vis à vis de l occident..plus il critique et denigre, plus proche il est du Goncourt.
Je suis d’accord! Kamel Daoud a été un “algérien de service” pour finir “ex algérien dénigreur” , comme les Semmar et autres marionnettes qui pensent être plus intelligent que l’algérien d’Algérie.
Une fois pressée, ils tomberont! Comme vient de l’annoncer l’ignoble servile Gérald Darmanin. Ils lui ont donné sa véritable place de Moussa.
Où sont les écrivains et penseurs algérein afin de donner la réplique en algérien à cette France qui est devenue la risée du monde?