Depuis quelques jours, les attaques répétées du président Macron et de l’élite politique française envers l’Algérie occupent le devant de la scène médiatique. Pourtant, derrière cette rhétorique enflammée pourrait se cacher une tentative de diversion, car l’heure est grave pour la France : sa dette publique atteint des niveaux alarmants.
Les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) confirment une accélération effrénée de l’endettement français. Au troisième trimestre 2024, la dette publique a atteint 3 303 milliards d’euros, soit 114 % du PIB, marquant une augmentation de 915 milliards depuis le début de 2020. Ce gouffre financier traduit une gestion désastreuse des finances publiques, sans contrepartie économique réelle.
Une dette hors de contrôle
L’augmentation trimestrielle de la dette publique française s’élève désormais à 72 milliards d’euros, un record historique. Les dépenses publiques continuent de croître à un rythme disproportionné par rapport à la richesse nationale. Entre 2020 et 2024, le PIB n’a progressé que de 19,3 %, alors que la dette a bondi de 38,3 %. Cet écart traduit une incapacité chronique à transformer l’endettement en croissance économique. En comparaison, d’autres pays européens, tels que l’Allemagne et l’Italie, ont limité cet écart à 5 % ou moins, tandis que le Portugal et la Grèce ont même réussi à générer une croissance supérieure à leur dette.
L’état français porte une lourde responsabilité dans ce désastre. À lui seul, il représente 83,6 % de la dette publique nationale, laissant peu de place à des mesures correctrices au niveau des collectivités locales. Par ailleurs, la charge des intérêts de la dette a augmenté de plus de 54 % depuis 2020, accentuant davantage la pression sur les finances publiques. Il ne s’agit plus simplement d’un problème économique, mais d’un risque systémique pour le pays.
Un contexte international plus sombre
Au niveau international, la France fait figure de mauvais élève parmi les grandes économies développées. Seuls le Canada et le Royaume-Uni affichent des performances comparables en termes d’augmentation de la dette publique. Cependant, à la différence de ces pays, la France ne bénéficie pas d’une devise de réserve mondiale comme le dollar américain. Cette dépendance envers les investisseurs étrangers, qui détiennent 55 % de la dette française, expose davantage le pays à des fluctuations des taux d’intérêt et à des risques de dégradation de sa note souveraine.
Avec une Banque centrale européenne (BCE) qui a cessé d’acheter des obligations d’État, la pression monte. Une éventuelle dégradation de la note de la France par les agences de notation pourrait entraîner une augmentation significative des taux d’intérêt, aggravant encore la crise. Pendant ce temps, les perspectives de croissance restent moroses, et les indicateurs économiques avancés annoncent une récession imminente.
Échecs Politiques et Contradictions Françaises
La situation politique en France reflète une instabilité grandissante et des échecs répétés dans la gestion interne et diplomatique. Depuis plusieurs années, le pays est marqué par des défaites électorales successives, une Assemblée nationale fragmentée, et une montée de l’extrême droite qui influence les décisions gouvernementales. Cette fragilité interne s’accompagne d’un recours à des discours populistes et provocateurs, souvent dirigés contre des nations souveraines comme l’Algérie, afin de détourner l’attention des problèmes économiques et sociaux du pays.
La rhétorique française, oscillant entre néocolonialisme assumé et indignation sélective, illustre des contradictions profondes. Paris critique la justice algérienne tout en ignorant des décisions de justice internationales, comme le mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahou. De plus, la France est incapable de respecter les principes du droit international dans des affaires comme le Sahara Occidental, en s’alignant sur des positions contraires aux résolutions de l’ONU.
Ces échecs se traduisent également par une politique étrangère incohérente et des relations internationales dégradées. Les interventions militaires en Afrique, autrefois justifiées par une rhétorique paternaliste, ont laissé place à des départs forcés sous la pression des peuples africains. La perte d’influence économique et diplomatique de la France, combinée à l’incapacité de respecter les revendications des pays souverains, souligne une déconnexion entre ses ambitions et la réalité actuelle.
Enfin, les tensions sociales internes ajoutent un risque de chaos. Le sentiment de mépris envers les classes populaires, les mouvements sociaux comme celui des Gilets jaunes, et la montée des actes islamophobes participent à un climat explosif. En somme, la France d’aujourd’hui semble divisée, affaiblie et en quête de repères, incapable de s’ajuster aux évolutions d’un monde multipolaire.
Diversion ou aveu d’échec ?
Face à cette situation critique, les récentes déclarations de Macron visant l’Algérie peuvent être perçues comme une manœuvre politique destinée à détourner l’attention. Cette stratégie est familière : créer une crise externe pour masquer les échecs internes. On fait « on a l’impression que tout cela est un peu commandité », une tentative de manipuler l’opinion publique à travers un discours visant à renforcer son assise politique auprès d’une frange influente. Ces lobbyes agissants, au travers de supports médiatiques et d’informations orientées, alimentent un dénigrement systématique de l’Algérie et des Algériens, tout en jouant sur des tensions historiques pour détourner l’attention des crises économiques et sociales en France.
Cependant, une telle rhétorique ne suffira pas à masquer les réalités économiques et structurelles du pays. Le modèle français, fondé sur un endettement croissant, des inefficacités systémiques et une instabilité politique, est à bout de souffle. En cultivant des crises externes pour camoufler les divisions internes et les échecs répétés, Macron risque d’aggraver les fractures diplomatiques, tout en continuant de miner la crédibilité internationale de la France.
Hope & ChaDia