Après l’usine Gloviz-Kia de Batna qui a été affectée à Fondal, c’était au tour hier de l’usine Iveco d’Ival à Bouira d’être remise à l’entreprise publique Ferrovial.
C’est lors d’une cérémonie tenue à la zone industrielle Sidi Khaled d’Oued El-Berdi, que le wali Abdelkrim Laâmouri a procédé à la remise de ce projet d’usine à l’entreprise publique économique Ferrovial, spécialisée dans la construction de matériels et équipements ferroviaires.
Lancés en 2014, les travaux de cette usine se sont arrêtés en 2019 avec un taux de réalisation de 65%. Le projet est désormais confié à l’entreprise Ferrovial dans le cadre de la mise en œuvre des décisions du conseil des participations de l’Etat (CPE) et des décisions de la justice pour la récupération par l’Etat des biens confisqués par la justice.
Lors de la cérémonie, le wali a remis les documents de ce projet au PDG de Ferrovial, Amri Bouyoucef. Un projet qui revêt une importance «particulière», selon les responsables en charge de la réalisation, qui comptent le relancer et le mettre en exploitation prochainement. Une fois opérationnelle, cette usine pourra générer jusqu’à 750 postes d’emploi directs et 1200 postes indirects, selon les détails recueillis lors de cette visite. Cette usine est en cours de construction sur une assiette foncière de 100.000 m2.
750 postes d’emploi directs et 1200 postes indirects
Elle devait produire 4000 véhicules, dont des bus urbains et suburbains dans une première étape. Elle devait également compter 8 chaînes de production équipées d’une technologie de pointe, selon les réalisateurs du projet. Dans une déclaration à la presse, le PDG de Ferrovial a expliqué que son entreprise allait entamer dès septembre les travaux pour le parachèvement de cette usine. «Nous n’avons que des procédures administratives à accomplir», a-t-il précisé, ajoutant que la relance du projet s’inscrit dans le cadre des orientations visant à «relancer tous ces projets à l’arrêt dans les plus brefs délais». Amri Bouyoucef a fait savoir en outre que son entreprise compte réaliser deux projets dans la zone d’Oued El-Berdi (sud de Bouira), à savoir celui de fabrication de véhicules utilitaires, mais aussi de conteneurs. «Nous allons exploiter une superficie de 10 ha dans cette zone pour la réalisation de ces deux projets d’envergure», a t-il précisé. Une fois mise en exploitation, cette usine «permettra de fabriquer en Algérie des conteneurs avec une moyenne de 12.000 unités par an, ce qui contribuera à réduire la facture des importations», a expliqué le PDG de Ferrovial, qui aspire à «exporter sa production en Afrique et ailleurs».
Mais des bus de quelle marque ?
Selon les déclarations du PDG de Ferrovial, l’usine fabriquera des conteneurs, mais aussi des bus. Mais des bus de quelle marque ?
On se rappelle qu’en mai 2023, le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique rencontrait, à Turin lors des rencontres B2G (business to gouvernement) tenues en marge du forum sur les perspectives de développement de l’industrie automobile en Algérie, les responsables du groupe Iveco, spécialisé dans la fabrication de véhicules industriels. Ce constructeur avec lequel le projet était initialement lancé avait, ainsi, réitéré ses ambitions de s’implanter en Algérie pour alimenter le marché local et africain, sachant qu’Ival assemblait déjà des utilitaires à Réghaïa et ambitionnait de lancer la fabrication de camions à Oued El-Berdi (Bouira) avec l’assemblage, dans un premier temps, de 1000 à 1500 unités/an, avec un taux d’intégration qui devait se situer entre 17 et 20%. A long terme, la capacité de l’usine devait atteindre 13.000 unités/an, avec une partie qui devait être exportée vers certains pays d’Afrique. La part des exportations avait été estimée, selon le responsable d’Iveco de l’époque, à 15%, un volume négocié avec le constructeur. Le premier modèle au programme de l’assemblage était l’Iveco Daily en version châssis cabine, décliné en plusieurs configurations et empattements (benne, carrosserie, nacelle). Par la suite, les camions Eurocargo et Stralis devaient suivre à partir de l’usine de Bouira.
Parmi les pièces produites localement, il y avait une boîte de vitesses ZF, fabriquée à travers une joint-venture entre SNVI (entreprise nationale de véhicules industriels) et le constructeur de boîtes de vitesses ZF. Cette joint-venture devait par la suite fournir les boîtes de vitesses nécessaires au montage du fourgon Iveco.
Ali Aoun avait souligné alors la nécessité de s’inscrire dans la lignée du nouveau cahier des charges de la filière automobile et de respecter ses dispositions, notamment en ce qui concerne le respect du taux local d’insertion établi.
Brahim Aziez
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