Médecins et ingénieurs algériens en France : excellence exploitée, dignité bafouée
Depuis des décennies, la France profite massivement de l’expertise des médecins et ingénieurs algériens pour combler les manques criants de son système public. Mais derrière les discours officiels de gratitude, les chiffres et les conditions réelles exposent une inégalité flagrante qui met en lumière un problème structurel : l’exploitation d’une main-d’œuvre hautement qualifiée issue d’Algérie.
Les chiffres qui dérangent
Aujourd’hui, 9 891 médecins algériens sont inscrits en France, représentant 47 % de l’ensemble des médecins hors Union européenne dans le système de santé public.
Autrement dit : près d’un médecin étranger sur deux est algérien.
Malgré ce rôle vital, le régime français maintient ces praticiens dans des statuts précaires, avec des salaires humiliants et des obstacles administratifs interminables.
L’écart salarial, une gifle à la dignité
Médecin algérien débutant (contrat précaire – FFI, attaché associé) : 1 450 à 2 200 € brut/mois
Médecin français débutant (Praticien Hospitalier) : 4 500 € brut/mois
Fin de carrière : le médecin algérien reste souvent bloqué, le français peut atteindre 9 200 € brut/mois
Cela représente 50 à 65 % de salaire en moins pour un travail identique, parfois même plus exigeant.
L’entrave du temps
Un diplômé français peut exercer immédiatement après l’obtention de son diplôme.
Un médecin algérien, lui, doit attendre 8 à 10 ans pour obtenir la pleine reconnaissance de ses qualifications.
Durant cette période, il reste sous-payé, surchargé de travail (60+ h/semaine) et dépendant de contrats renouvelés au compte-gouttes.
Les ingénieurs : même schéma, autre secteur
Les ingénieurs algériens ne sont pas épargnés. Dans le public, ils subissent un retard de promotion, une reconnaissance de diplôme lente et des écarts de salaire de 5 à 20 % par rapport à leurs homologues français.
Dans le privé, l’écart est moins prononcé mais bien réel, surtout en début de carrière.
Un problème structurel, pas un accident
Le régime autoritaire et xénophobe de France justifie ces écarts par de soi-disant “procédures” ou “normes administratives”.
En réalité, il s’agit d’un système organisé qui sous-évalue le talent étranger, particulièrement maghrébin, pour maximiser la rentabilité de cette main-d’œuvre.
Les discours politiques français nourrissent un climat de méfiance et de rejet à l’égard des immigrés, qui se répercute directement dans les institutions, même celles censées défendre l’éthique et l’égalité.
Un risque pour la France… et une opportunité ailleurs
À force d’humilier et de sous-payer ces professionnels, le système français prend le risque de voir disparaître la moitié de sa main-d’œuvre étrangère qualifiée.
D’autres pays européens — Allemagne, Italie, Espagne, Belgique — reconnaissent plus rapidement les diplômes et offrent des conditions salariales plus justes.
La riposte stratégique
Il ne s’agit pas de confrontation frontale, mais de réorganisation intelligente :
Renforcer les partenariats avec des pays européens respectueux de la compétence.
Mettre en place des accords de reconnaissance mutuelle des diplômes.
Développer des réseaux professionnels algériens à l’étranger pour partager les opportunités et défendre la dignité des travailleurs.
Ouvrir des passerelles de formation et de recherche hors du cercle français.
Conclusion
Les médecins et ingénieurs algériens portent sur leurs épaules des pans entiers de l’économie et des services publics français. Mais le régime français, fidèle à ses réflexes autoritaires et xénophobes, persiste à les maintenir en seconde zone.
Ce n’est pas seulement une question de salaire — c’est une question de respect, de dignité et de reconnaissance.
Et le jour où cette force vive choisira de mettre son savoir-faire au service de pays qui la valorisent réellement, la France découvrira le coût de son arrogance.