Miroir trompeur : Le néo colonisé face à son réflexe
Dans les méandres obscurs de la création, où les mots dansent et les idées s’entrelacent, certains artistes, tels des chantres de la nuit, élèvent des voix discordantes. Ils entonnent des mélodies mélancoliques, teintées de regrets et de désirs inassouvis, où leur patrie, leur terre nourricière, est dépeinte sous les traits d’un monstre aux mille têtes. Ces écrivains, issus de terres jadis colonisées, semblent préférer les sirènes lointaines des métropoles coloniales, les lumières artificielles d’une autre aube.
Ces chants funèbres, ces lamentations mélancoliques, ne sont-ils pas une trahison de leurs racines ? Une négation de leur propre histoire ? En dénigrant ainsi leur héritage, ne se coupent-ils pas du fleuve nourricier qui les a fait naître ? Car l’écrivain, n’est-il pas avant tout un enfant de son temps, un héritier d’un long passé ?
Ces auteurs, ces chantres de la nuit, oublient-ils que la création est un acte d’amour ? Un amour envers soi, envers les siens, envers le monde. Comment aimer ce que l’on méprise ? Comment chanter la beauté d’un paysage si l’on n’en voit que les ombres ?
La colonisation a laissé des cicatrices profondes, des blessures qui mettent des générations à cicatriser. Mais l’écrivain, n’est-il pas celui qui, tel un guérisseur, panse ces plaies ? Celui qui, à travers son art, transmute la douleur en beauté et gloire, l’obscurité en lumière ?
Les véritables écrivains ne sont pas ceux qui se contentent de déplorer, mais ceux qui agissent, ceux qui, apportent la lumière dans les ténèbres. Ceux qui, en puisant dans les profondeurs de leur âme, révèlent la beauté de leur pays, de leur peuple.
En se complaisant dans la négativité et en exaltant les métropoles coloniales, ces auteurs contribuent à perpétuer un complexe d’infériorité chez leurs lecteurs. Ils renforcent l’idée selon laquelle la culture occidentale est supérieure et que la seule voie de salut passe par l’assimilation. Cette vision réductrice et aliénante est un véritable poison pour la société, car elle sape l’estime de soi et empêche l’émergence d’une identité culturelle forte.
Car l’écrivain, n’est-il pas celui qui, à travers son art d’écriture, forge l’identité d’une nation ? Celui qui, en donnant une voix à ceux qui n’en ont pas, contribue à bâtir un monde plus juste et plus humain ?