Par Khider Mesloub
Lors d’une interview accordée récemment à un quotidien régional français, à la question du journaliste : «Comment vous êtes devenu féministe ?» Kamel Daoud a répondu : «Parce qu’à un moment, au regard de ma propre mère, je me suis demandé pourquoi elle n’a pas eu droit à une vie et à de la liberté.»
Inutile de commenter le brevet de féminisme attribué à ce faussaire de la littérature. Kamel Daoud est autant féministe qu’Adolf Hitler était philosémite. Ces deux respectifs artiste et écrivain ratés ont une seconde destinée commune : le mépris que l’humanité leur témoigne.
En revanche, quand elle l’a mis au monde en 1970 à Mostaganem, sa maman vivait dans un pays indépendant et libre, où toutes les filles étaient déjà scolarisées. Et, quarante ans après, majoritairement étudiantes dans les universités, salariées ou cadres dans les entreprises et les administrations. Il est utile de rappeler ces vérités sociologiques à Kamel Daoud.
Donc, pour un pays où la femme, selon Kamel Daoud, serait privée de «droit à une vie et à de la liberté», l’Algérie compte actuellement 1,2 million d’étudiantes dans l’enseignement supérieur. Ce droit à l’instruction, pilier de la liberté et vecteur de l’émancipation, n’a pas été accordé aux femmes algériennes par la France coloniale, mais l’Algérie indépendante.
Dans cette nation algérienne jeune au double sens du terme, une part importante de la jeunesse est inscrite dans l’enseignement supérieur. En effet, en moins d’une décennie, le taux d’étudiants est passé de 31 à 43%, rattrapant puis dépassant celui de la moyenne mondiale (de 32 à 37%).
De surcroît, en Algérie, l’Université est libre et gratuite, subventionnée et décentralisée pour permettre à chaque bachelier de poursuivre le cursus universitaire de son choix. Notamment pour les étudiantes qui, n’en déplaise à l’imposteur Daoud, ont le droit à une «vie scolaire épanouie», c’est-à-dire le droit de s’instruire sans restriction, ni limite. Mais également à une vie sociale, autrement dit la liberté d’exercer l’activité professionnelle de leur choix.
Décidément, Daoud est en délicatesse avec la vérité. Il a fait du mensonge sa conception de la vie. De la contrevérité, son oxygène. Il s’abreuve aux sources les plus fétides de la duplicité, de la fausseté, de l’imposture, de la fabulation. «Pour un seul mensonge on perd tout ce qu’on a de bon renom», a écrit Baltasar Gracian y Morales. Kamel Daoud aura tellement accumulé les mensonges qu’il aura perdu, et sa dignité et son identité : on ne sait plus s’il est algérien, français, marocain, israélien. En tout cas, c’est un véritable caméléon : il change de conduite et d’opinion au gré de ses intérêts. Islamiste, quand ses frères d’armes étaient influents et agissants en Algérie ; moderniste, quand la France l’a enrôlé à son service ; sioniste, depuis qu’il a intégré le microcosme germanopratin et le gratin littéraire philosémite.
Dans une autre interview, Kamel Daoud a déclaré : «Je juge les nations au sort qu’elles réservent aux femmes.» Pour rappel, son nouveau pays, la France, quoique la bourgeoisie a accédé aux règnes du pouvoir au lendemain de la Révolution en 1789, aura réservé aux femmes un funeste sort social. L’Etat français a privé les femmes françaises de leurs droits civil et politique durant presque deux siècles.
Napoléon Ier, premier chef d’Etat de la France moderne, est le principal promoteur de l’avilissement de la femme française. Au lendemain de son coup d’Etat du 18 brumaire, Napoléon instaure une dictature sanguinaire. Il institue un Etat autoritaire caractérisé par une surveillance policière de la population, opérée sous l’égide de Fouché, ministre de la Police. Plus tard, en 1804, une fois sacré Empereur, Napoléon Bonaparte codifie la soumission de la femme, incarnée par la loi sur l’incapacité juridique, qui instaure le statut de mineure éternelle de la femme française. En effet, cette loi, qui demeura en vigueur jusqu’à 1938, plaçait la femme française sous tutelle maritale, la privant de sa capacité juridique au même titre que les enfants.
Ainsi, la France, encensée par Kamel Daoud, est demeurée un pays misogyne qui frappait la femme française d’une incapacité juridique totale, c’est-à-dire qu’elle était placée sous la tutelle de son mari jusqu’à sa mort. D’abord, elle était sous la tutelle de son père, puis, une fois mariée, sous celle de son mari. C’était une éternelle mineure. Mais cette sinistre phase de l’histoire misogyne de la France est occultée par les compatriotes de Kamel Daoud, les élites intellectuelles et culturelles françaises. Elle est recouverte d’un voile de mystification démocratique.
Pour rappel, le droit de vote n’a été accordé aux femmes françaises qu’en 1944. Et il a fallu attendre Mai 1968 pour assister à l’émancipation de la femme française. Autrement dit, entre 1789 et les années 1970, il s’est écoulé presque deux siècles.
L’Algérie, elle, s’est propulsée en une nation moderne en moins de 50 ans. Elle aura permis à des millions de femmes algériennes d’investir massivement les universités, décrochant à l’issue de leurs longues études des diplômes et des qualifications exceptionnelles, ces sésames qui leur ouvrent, chaque année, des perspectives professionnelles, gages de leur insertion sociale, émancipation personnelle, liberté individuelle.
Par son instruction scolaire et insertion professionnelle, la femme algérienne est devenue une femme libre et indépendante, n’en déplaise au contempteur Kamel Daoud, ancien islamiste, condamné par le tribunal d’Oran à une peine de prison et à une amende pour violences conjugales avec usage d’une arme prohibée sur son ex-épouse Nadjet.
Source: Algérie Patriotique
(proposé par A. Djerrad)