Walid AÏT SAÏD / L’Expression: Economie – La nouvelle révolution algérienne (lexpressiondz.com)
Tous les chemins mènent à la…numérisation! C’est le mot d’ordre du président Tebboune depuis son élection à la tête du pays en décembre 2019. Le chef de l’État a classé la corruption et la bureaucratie comme les ennemis publics «numéro un». Pour lui, l’ «arme» la plus efficace pour lutter contre ces fléaux qui gangrènent la société n’est autre que la digitalisation. C’est ainsi qu’à peine installé dans le Palais d’El Mouradia qu’il avait déjà ouvert ce grand chantier. En plus d’avoir mis sur les rails l’ économie «2.0», il s’est attelé à lancer une révolution numérique dans tous les secteurs. Un département ministériel dédié à la numérisation et aux statistiques est même créé. Il devient par la suite un Haut Commissariat à la numérisation. Sa titulaire, Meriem Benmihoub, garde son statut de ministre. Elle chapeaute les grands travaux d’Hercule qui ont été lancés par ses autres collègues du gouvernement. Une étroite collaboration sous l’oeil vigilant du président de la République. Tebboune, d’ailleurs, leur met une pression constante sur ce sujet. À chaque occasion, il appelle à ce que ce processus soit accéléré. Pourtant, beaucoup de choses ont été faites ces 4 dernières années. Mais le Président n’est jamais «rassasié»! Il sera tranquille une fois que toutes les procédures administratives, qui ont tant traumatisé les Algériens, deviennent un plaisir en se faisant en quelques clics! Chose que certains secteurs ont réussi à faire avec beaucoup de «brio». C’est le cas du ministère des Finances qui a eu droit aux félicitations du premier magistrat du pays. Sous la conduite de Laâziz Faïd, on est passé d’administration «morose» bloquée à l’âge de pierre à des applications numériques qui permettent d’avoir presque tout sans avoir bougé de son petit fauteuil. Les gros registres et les archives interminables ont été remplacés par un petit clic…Le dernier-né chez le grand argentier du pays n’est autre que la plateforme numérique dénommée ‘El Aakar’. Une application qui se veut comme une solution pour mettre fin au «diktat» des Conservations foncières. Cette application se veut ainsi un moyen de couper l’herbe sous les pieds du monstre de la bureaucratie et apporter plus de transparence pour les services des cadastres. Comme cela a déjà été fait avec les impôts. Ils sont passés de petits bureaux sombres avec de minuscules fenêtres à de belles plates-formes et autres applications numériques, à l’instar du système Djibayatic, ou encore «Moussahamatic». Ce ne sont pas les seuls secteurs à réussir leur transition numérique. Le ministère de l’Education nationale est également en train de réussir l’épreuve de la numérisation. Cette année scolaire s’est faite sous le signe du «2.0». Des avancées significatives ont été réalisées en la matière, que ce soit pour la gestion de la scolarité des élèves ou encore le travail et la carrière de leurs enseignants. Que dire alors de l’Enseignement spérieur qui a convergé vers une nouvelle ère, où la «Tech» est au service des étudiants et employés du secteur. On donne l’exemple de la numérisation des oeuvres universitaires. Il est allé plus loin en prônant une politique «zéro papier». On est ainsi passé des fameux tickets de restaurants à des cartes d’étudiants que l’on «check» pour aller prendre son repas. Il a aussi été question du choix en ligne des hébergements, des inscriptions ou encore d’obtenir tous ses documents via la plateforme «Progres». Bref, cela a permis d’améliorer la qualité de service offert aux étudiants et mettre fin à certaines pratiques qui ont fait de ce secteur la vache laitière. Le secteur de l’Habitat est également un exemple de réussite. Tarek Belaribi est en train de mettre en place une stratégie de numérisation à moyen terme, à l’instar de la numérisation des dossiers de logements, comme c’est le cas pour le rural. Un exploit au vu de la complexité de la tâche. Néanmoins, sa grande réalisation en la matière sera certainement le lancement tant attendu de la formule Aadl 3. Elle se fera entièrement en ligne à travers une plateforme puissante qui est actuellement en phase d’essai. Il s’agit là d’exemples parmis tant d’autres de cette vague du digital qui est aussi en train de toucher tous les autres secteurs. Toutefois, même si des projets ont été réalisés, on n’est pas encore arrivé aux grandes exigences du président de la République. I continue de pousser le gouvernement vers ce «nouveau monde» pour faire de l’administration algérienne une sorte de «Lettonie africaine». C’est dans ce sens qu’il a fait contribuer la communauté nationale installée à l’étranger qui est en train de faire des propositions à ce sujet. D’ailleurs, en février dernier s’est tenu à Paris un Hackathon sur les politiques de numérisation de notre administration. Des jeunes A2lgériens talentueux sont venus du monde entier pour faire des propositions pour contribuer à l’avenir numérique de leur pays d’origine. Le tsunami numérique arrive. Il espère emporter avec lui la bureaucratie et offrir une meilleure transparence dans la gestion des affaires publiques…