Sonatrach et le numéro un américain du pétrole et du gaz Exxon Mobil ont tenu avant-hier la première réunion de la commission mixte visant à la concrétisation du protocole d’accord signé entre les deux parties le mois de mai dernier. Il s’agit d’une étape importante pour les deux groupes avant de passer au développement des ressources d’hydrocarbures dans les deux gisements gaziers d’Ahnet et de Gourrara. Une étape importante aussi pour le secteur gazier algérien qui attire pour la première fois de grands groupes américains comme c’est bien le cas d’Exxon Mobil et Chevron et qui devront ouvrir la voie à d’autres. C’est d’ailleurs ce qu’a relevé le président américain Joe Biden dans son message de félicitations à Abdelmadjid Tebboune où il a exprimé «la volonté de (son) pays de travailler davantage avec l’Algérie pour le renforcement des relations bilatérales, notamment dans les domaines du commerce et de l’investissement». En d’autres termes, ces accords signés avec Chevron et Exxon Mobil sont désormais un véritable succès pour Sonatrach.
Un signal fort pour l’investissement étranger en Algérie
L’arrivée des géants pétroliers et gaziers américains sur le marché algérien constitue à la fois un signe positif pour les marchés en mettant en avant l’attractivité et la stabilité du marché algérien, mais aussi un excellent appui pour Sonatrach qui travaille à la mise en valeur des richesses du pays en encourageant l’investissement étranger dans l’amont gazier avec la finalité de porter à la hausse la production. Sur ce point en particulier, les groupes américains disposent d’une compétence et d’un savoir-faire avérés dans le domaine gazier, comme l’indiquent les dernières données sur le marché gazier international. En l’espace de quelques années seulement, les USA sont devenus le premier producteur gazier dans le monde grâce aux efforts d’Exxon Mobil et Chevron. Concrètement, l’arrivée d’Exxon Mobil et Chevron signifie de nouvelles capacités financières et technologiques précieuses mises au service de l’Algérie qui entend renforcer son rôle en tant que «fournisseur fiable d’énergie à l’échelle mondiale», comme d’ailleurs l’a indiqué le haut responsable d’Exxon Mobil à l’occasion de la signature du protocole d’accord avec Sonatrach. Cela ne serait possible que par l’amélioration de sa production conformément aux instructions de Abdelmadjid Tebboune qui a ordonné à Sonatrach de doubler les capacités d’exportation du pays pour atteindre 100 milliards m3 par an.
«Un marché attractif»
Exxon Mobil et Chevron partagent désormais la même analyse sur les perspectives du développement du marché énergétique algérien, qui offre d’importantes opportunités pour les investisseurs étrangers en évoquant à la fois les avantages offerts aux groupes étrangers dans le cadre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures qui pour la première introduit la clause de partage de production, mais aussi la disponibilité des ressources naturelles très importantes. Lise Schwarz, vice-présidente chargée de l’exploration internationale chez Chevron, qualifie l’investissement dans le secteur des hydrocarbures en Algérie de «très stimulant, compte tenu de l’existence d’une infrastructure solide, notamment le réseau de gazoducs transcontinentaux et les usines de gaz naturel liquéfié, qui permettent au gaz d’être facilement commercialisé en Europe». Pour sa part, John Ardell, d’Exxon Mobil, est très optimiste quant à «la collaboration avec Sonatrach» tout en mettant en avant la détermination de son groupe à «investir à long terme en Algérie». En fait, l’amélioration du climat des affaires, l’adoption d’un texte législatif souple et encourageant pour l’investissement étranger en plus de l’amélioration constante des infrastructures de base dans le domaine pétrolier et gazier, Sonatrach vise au développement de l’activité exploration qui figure aujourd’hui au centre de sa nouvelle politique énergétique. Une activité qui nécessite d’importants investissements et des partenariats avec des groupes étrangers, comme l’a indiqué Rachid Hachichi, PDG de Sonatrach, depuis Houston (Texas, USA). Une étape cruciale pour atteindre les objectifs esquissés par les hautes autorités du pays en matière de production, mais aussi pour s’assurer du renouvellement des ressources naturelles du pays pour garantir un approvisionnement régulier avec des volumes importants dans un marché mondial qui connaît des chamboulements depuis quelques années.
Par Abdellah B.