Le 13 août, deux podcasts ont été publiés, suscitant un vif débat sur les réseaux sociaux et au-delà. Le premier, intitulé “Mali: La guerre pour le contrôle du Sahara“, est une analyse incisive de Nathalie Yamb, dans laquelle elle accuse l’Algérie de jouer un rôle central et néfaste dans la déstabilisation de la région sahélienne. Le second podcast, “Nathalie Yamb s’En Prend A L’Algérie Avec Ses Mensonges Et S’Allie A Haftar L’Agent De La CIA“, est une réponse du Youtubeur Artisan Malik, qui réfute point par point les accusations de Yamb tout en dénonçant ses alliances douteuses. Ces deux interventions offrent des perspectives diamétralement opposées sur les enjeux actuels au Sahel, mettant en lumière la complexité des dynamiques géopolitiques en cours.
Nathalie Yamb, dans son analyse de la situation au Sahel, émet des accusations d’une extrême gravité contre l’Algérie, l’accusant de jouer un rôle central dans la déstabilisation de la région, notamment au Mali. Ces accusations sont d’autant plus inquiétantes qu’elles sont formulées sans preuves tangibles, ce qui est d’autant plus problématique compte tenu de la large audience que Yamb possède. Voici les principales accusations qu’elle avance contre l’Algérie :
Soutien aux groupes terroristes : Nathalie Yamb prétend que l’Algérie héberge et soutient des leaders de groupes terroristes actifs au Sahel, comme Iyad Ag Ghaly, leader du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), ainsi que d’autres figures influentes qui déstabilisent la région. Elle affirme que ces groupes sont directement impliqués dans des attaques contre les forces maliennes et leurs alliés.
Implication dans les trafics transfrontaliers : Yamb accuse des généraux algériens d’être profondément impliqués dans divers trafics illégaux le long des frontières algéro-maliennes, y compris la drogue, les armes, et le trafic de migrants. Elle suggère que ces activités prospèrent sous la protection de l’armée algérienne, générant des milliards de dollars chaque année.
Participation à l’embuscade de Tinzawaten : Yamb affirme que l’Algérie aurait activement collaboré avec des forces occidentales, notamment américaines et françaises, ainsi qu’avec des groupes terroristes, pour tendre une embuscade meurtrière contre un convoi de l’armée malienne à Tinzawaten en juillet 2024. Cette attaque aurait coûté la vie à plusieurs dizaines de soldats maliens, et selon elle, aurait été orchestrée avec le soutien logistique de l’OTAN et l’assistance directe de l’armée algérienne.
Double jeu diplomatique : Yamb critique également l’attitude de l’Algérie, qu’elle accuse de se présenter comme un médiateur de paix tout en sabotant les efforts de stabilisation dans la région. Elle évoque le sommet du Mouvement des Non-Alignés de janvier 2024, où l’Algérie aurait tenté d’imposer un texte en faveur de l’Accord d’Alger de 2015, malgré l’opposition du Mali, ce qu’elle qualifie d’affaiblissement de la souveraineté malienne.
Trahison dans les négociations avec les terroristes : Yamb accuse l’Algérie d’avoir secrètement négocié avec Iyad Ag Ghaly pour la libération d’otages italiens contre une rançon de 13,5 millions de dollars, renforçant ainsi le financement du terrorisme. Elle voit dans cette action une trahison envers le Mali et une preuve de l’implication algérienne dans le soutien aux activités terroristes.
Collaboration avec les puissances occidentales : Yamb suggère également que l’Algérie collabore étroitement avec les États-Unis et la France pour maintenir une influence néfaste au Mali, visant à empêcher la stabilisation de la région. Selon elle, cette alliance viserait à conserver le contrôle sur les ressources stratégiques du Sahel, notamment les richesses minérales et énergétiques du Sahara.
Mur de sable algérien : Enfin, Yamb évoque la construction par l’Algérie d’un mur de sable le long de ses frontières sud pour empêcher l’infiltration des trafiquants et des migrants. Elle affirme que ce mur sert également à contrôler et faciliter les activités illicites des groupes terroristes et des trafiquants, sous la supervision de l’armée algérienne.
En conclusion, Nathalie Yamb brosse un tableau extrêmement sombre de l’Algérie, la présentant comme un acteur perfide et manipulateur, travaillant dans l’ombre pour déstabiliser la région du Sahel tout en tirant profit de ses troubles pour obtenir des avantages économiques et stratégiques. Ces accusations, formulées sans preuves concrètes, posent la question de savoir qui a incité Nathalie Yamb à les émettre à ce moment précis, alors que le Mali est déjà plongé dans un cercle infernal de violence. Quelles forces, quelles influences pourraient se cacher derrière cette sortie médiatique, particulièrement à un moment où le Mali se débat pour sortir de la crise ?
Contre-Analyse d’Artisan Malik
Artisan Malik, dans sa réponse à Nathalie Yamb, déconstruit son analyse et met en lumière les incohérences flagrantes de ses accusations, notamment concernant Khalifa Haftar.
Réfutation des accusations : Malik considère que les accusations de Yamb contre l’Algérie sont non seulement infondées, mais également manipulatrices. Il rejette l’idée que l’Algérie serait complice des groupes terroristes ou impliquée dans des trafics illégaux, rappelant que l’Algérie a toujours été un bastion contre l’impérialisme et a joué un rôle crucial dans la lutte contre le colonialisme en Afrique.
Défense de l’Algérie : Malik souligne que l’Algérie a toujours été un pilier de stabilité dans la région et n’a aucun intérêt à déstabiliser le Sahel. Il rappelle que l’Algérie a soutenu de nombreux mouvements de libération en Afrique et a accueilli des leaders africains en exil, contribuant ainsi à la lutte contre le colonialisme et l’impérialisme.
Critique de l’alliance de Yamb avec Haftar : Malik critique vivement Yamb pour son soutien à Khalifa Haftar, qu’il décrit comme un agent de la CIA et un pion des puissances occidentales. Il rappelle que Haftar a été soutenu par les États-Unis et qu’il est impliqué dans des activités de mercenariat, soulignant que soutenir Haftar revient à trahir les idéaux panafricanistes que Yamb prétend défendre.
Dénonciation des exactions de Wagner : Malik souligne que les véritables responsables des exactions au Sahel sont les mercenaires de Wagner, un groupe paramilitaire russe, et non l’Algérie. Il accuse Yamb de détourner l’attention des crimes commis par Wagner en focalisant injustement ses attaques sur l’Algérie. Selon lui, Wagner a été impliqué dans des massacres et des violations des droits humains au Mali, ce que Yamb semble ignorer ou minimiser.
Défense des populations du nord du Mali : Malik rappelle que les populations du nord du Mali, y compris les Touaregs, ont longtemps souffert des conflits et des ingérences étrangères. Il accuse Yamb de déshumaniser ces populations en les qualifiant à tort de terroristes ou de rebelles, alors qu’elles cherchent simplement à défendre leurs droits et leur dignité. Il souligne que l’Algérie a historiquement accueilli des réfugiés et soutenu les accords de paix pour protéger ces populations.
Critique du panafricanisme de Yamb : Malik remet en question le véritable engagement de Yamb envers le panafricanisme. Il la qualifie de “pseudo-panafricaine” qui manipule les faits pour servir ses intérêts personnels ou ceux de ses commanditaires étrangers. Il souligne que son discours est en décalage avec les véritables idéaux panafricains, qui prônent l’unité et la solidarité entre les peuples africains contre l’impérialisme.
Appel à la vigilance
Chers frères et sœurs d’Afrique, en particulier ceux du Sahel,
Ecoutez s’il vous plait les deux analyses sur la situation dans notre région. D’une part, Nathalie Yamb présente des accusations graves contre l’Algérie, la tenant responsable de nombreuses déstabilisations au Sahel. De l’autre, Artisan Malik réfute vigoureusement ces accusations et défend l’Algérie, tout en dénonçant les alliances douteuses et les intérêts étrangers qui tentent de diviser notre continent.
Il est crucial, en tant qu’Africains, de ne pas se laisser emporter par les discours incendiaires ou les manipulations. Notre continent a été trop souvent le terrain de jeux d’intérêts extérieurs qui cherchent à piller nos richesses et à maintenir nos nations dans l’instabilité. Le Sahel, riche de ses cultures et de ses ressources, est aujourd’hui au cœur de ces convoitises.
Je vous invite à écouter et re-écoutez ces deux perspectives avec discernement. Posez-vous les bonnes questions : Qui parle réellement pour les intérêts des peuples africains ? Qui cherche à unir, et qui cherche à diviser ? Quelles sont les motivations derrière ces discours ?
L’avenir de notre continent dépend de notre capacité à rester unis, à défendre notre souveraineté et à refuser de devenir des pions dans des jeux de pouvoir étrangers. Ne vous laissez pas entraîner par les propagandes, mais faites vos propres recherches, réfléchissez par vous-mêmes, et prenez position en fonction de ce qui vous semble juste et bénéfique pour l’avenir de notre Afrique.
POSEZ-VOUS LA QUESTION : PARMI LES FORCES ÉTRANGÈRES À LA RÉGION (USA, FRANCE, RUSSIE, TURQUIE, EAU, ISRAËL), QUI SOUTIENT QUI?
C’est en étant vigilants, informés et solidaires que nous pourrons assurer un avenir de paix et de prospérité pour nos enfants et pour les générations à venir. Que l’unité et la sagesse guident nos décisions.
Par Hope Jzr et Son Assistante ChaDia