Par Khaled Boulaziz
A cette honorable dame, qui tente de nous convaincre qu’une part importante de notre histoire aurait été marquée par le judaïsme, nous rappelons les faits suivants, qui démentent fermement cette imposture flagrante.
En 1870, l’Europe fut le théâtre d’un conflit majeur : la guerre entre la France et l’Allemagne. Le conflit éclata en juillet 1870. Les batailles de Sedan et de Metz furent des tournants décisifs, conduisant à la capture de l’empereur français Napoléon III et à l’effondrement de l’armée française.
Au cours de ces événements, et sous l’ombre implacable de l’occupant, où l’Algérie languit depuis l’aube de 1830, elle se trouva contrainte d’incorporer un contingent de ces valeureux fils, destinés à être envoyés vers un triste sort sur les champs prussiens. La fine fleur de l’Atlas fut forcée de quitter sa terre pour des contrées lointaines, où la faucheuse prussienne les attendait. En effet, la formation des tirailleurs algériens fut décrétée le 7 décembre 1841. La guerre de 1870-71 vit la participation de quatre régiments totalisant 12 bataillons déployés le long du front des hostilités, en l’occurrence :
Sous les cieux ardents de Frœschwiller, le 6 août 1870, la marche des tirailleurs algériens inscrivit dans l’éternité une épopée parmi tant d’autres à venir. En cette journée mémorable, les soldats du 2e Régiment engagèrent avec une ardeur indomptable les forces prussiennes, subissant des pertes abyssales qui dévorèrent 90% de leurs rangs. Pourtant, ils régnèrent en maîtres, triomphants, sur cette vaste plaine. Deux mois plus tard, de la même année, le 1er Régiment avança héroïquement sur la partie ouest, en se déployant à Wissembourg et à Frœschwiller. Là, il endura des pertes considérables, offrant en sacrifice les fils de l’Algérie occupée sur l’autel sacré de la défense de la France coloniale.
Mais au moment précis où les canons tonnèrent et où l’odeur enivrante de la poudre à canon grisait les courageux, le Conseil du gouvernement à Paris, dans toute sa sagesse éclairée, décida précipitamment de rédiger des arrêtés comme s’il s’agissait de la priorité absolue. Dans ce chaos orchestré, Adolphe Crémieux, dignitaire de la franc-maçonnerie, l’un des fondateurs de l’Alliance israélite universelle, et ministre de la Justice au moment des faits, tira du fond de la logique administrative française un décret octroyant la nationalité française à pas moins de 35 000 Israélites d’Algérie, en retard d’une guerre, comme toujours.
Bien évidemment, durant ces moments cruciaux de l’histoire, au cœur des affrontements franco-allemands, certains jugèrent opportun d’organiser une cérémonie de naturalisation. Car, comme chacun sait, rien ne dynamise davantage une guerre que d’ajouter une dose d’administration à l’agitation du chaos.
Pour les Algériens, ce décret fut perçu simplement comme une récompense accordée en reconnaissance des services rendus à la colonisation française, aux enfumades et autres massacres, par les juifs d’Algérie. En réalité, cette faction, qui constituait une partie influente de la population, fut considérée comme traîtresse aux aspirations de la nation algérienne, tant dans la pensée que dans l’action, et cela tout au long de l’interminable nuit coloniale. Malheureusement, rien de ce qu’elle entreprendra ne pourra effacer cette souillure éternelle héritée de l’histoire.
La suite des événements en témoigne, de la réunion de Sèvres en 1958, où le Mossad décida de liquider les leaders algériens à l’étranger, de l’intervention de l’armée israélienne dans le grand Constantinois aux côtés de l’armée française la même année, à la création de l’OAS et au terrible et dernier attentat d’Annaba, les juifs d’Algérie furent, dans la perfidie, ce que Judas fut envers le Christ.
Il faut bien admettre que le grand illusionniste de l’histoire Benjamin Stora a inspiré des disciples, et Hedia Bensahli en est certainement l’une d’elles. Cependant, plus les mensonges se font audacieux, plus notre plume se fera incisive pour les dénoncer, sans relâche, et défendre l’histoire de notre pays sans la moindre concession.