Rachid Taha naît à Sig en Algérie le 18 septembre 1958, mais sa famille déménage en France en 1968. La jeunesse du jeune Rachid Taha est agitée, à tel point qu’il fait un séjour chez les sœurs. Il se passionne aussi pour la musique dès son plus jeune âge. C’est en 1981 qu’il lance sa carrière, en formant le groupe Carte de Séjour avec les frères Amini,
rencontrés à l’usine. Le groupe sort deux albums, Rhorhomanie en 1984 et Deux et demi en 1986, et ouvre même une discothèque à Lyon. L’aventure Carte de séjour prend toutefois fin en 1989, et Rachid Taha décide de continuer à se produire en solo.
Il sort dès 1991 un album solo, Barbès, qui rencontre son public. Mais la révélation internationale arrive en 1998 lorsque sort l’album Diwân. Celui-ci comporte un énorme succès, Ya Rayah, qui lui assure une reconnaissance bien au-delà des frontières françaises. En 2004, il signe à nouveau un succès public et critique avec l’album Tékitoi, qui contient notamment une reprise du titre mythiques des Clash, Rock the Casbah. Musicien éclectique, aux influences allant de la musique électronique au rock’n’roll, Rachid Taha compose de nombreux titres pour le cinéma, et se produit occasionnellement en tant qu’acteur, par exemple dans Cheba Louise. Il reçoit une Victoire de la musique en 2016, pour célébrer sa carrière
Il a réveillé les consciences en 1986 avec sa reprise de « Douce France » et a électrisé les dancefloors de l’été 1996 avec « Ya Rahiah », ce chaabi de l’exil de Dahrmane el Harachi, qu’il a popularisé dans le monde entier. Rachid Taha a introduit l’arabe dans le rock, qu’il a chanté avec l’urgence punk et la rage de toute une époque.
“Je pense, donc je danse” disait celui qui réussissait à faire chalouper les corps avec des sujets graves, et dont le regard acéré et politique en toute chose, s’exprimait partout dans sa discographie.
Sa musique se nourrit d’influences rock, orientales et électro, qu’il synthétise et réinvente. De la gouaille rebelle des années beurs, aux envolées électro, à la redécouverte du répertoire de l’exil, Rachid Taha a profondément cru dans les pouvoirs de la musique. Il en a beaucoup écouté, il a emprunté, il a rénové, il a innové, et il a aussi souvent rendu hommage. La discographie Rachid Taha raconte aussi un devoir de mémoire (lui parlait de “recours aux sources”) ; de Dahman el Harachi à Elvis Presley, de Mazouni à Francis Bebey, il réactualise le patrimoine qui l’a nourri.
Authentique rockeur, pionnier du mélange des genres et des langues, flambeur au cœur tendre, esprit libertaire ; partir sur les traces du chanteur cross-over. Partir sur les traces de son histoire ; c’est croiser l’histoire de l’Algérie postcoloniale, celle de la France des banlieues et des quartiers branchés de Paris. C’est se perdre dans les références multiples de son rock métis et sa formidable érudition musicale. C’est se laisser tomber dans les filets de sa voix rauque et de son inimitable franc-parler.
Le 12 septembre 2018, il meurt à l’âge de 59 ans.
1 comment
Comment ai-je pu passer à coté de ce magnifique article (désolé je viens de le lire)
Hommage à tous ceux qui aimaient et aiment toujours le défunt Dahman El harrach et hommage à celui qui avait porté son chef d’oeuvre “Ya Rayeh wine msafer, trouh ta3ya wa twali” à travers le monde comme si feu Rachid Taha la refit renaître pour signifier bien des choses à nos compatriotes vivant à l’étranger, comme le faite de pouvoir vivre là où bon ils leur semble, mais il ne faut jamais renier son origine ” il faut que ywalli à son pays” mm en dédiant une chanson, se battant pour sa patrie ….et même en pensant positivement à son pays d’origine)
Merci Chrysalide