Depuis plusieurs années, une mécanique opaque semble gangréner le sport algérien. Des témoignages concordants, des exclusions incompréhensibles et des parcours brisés nous invitent à poser une question simple : pourquoi l’excellence fait-elle si peur dans nos fédérations ?
Le cas de Salim Iles, icône de la natation algérienne, résonne comme un signal d’alarme. Vice-champion du monde, médaillé à répétition sur les scènes arabe, africaine et méditerranéenne, il avait tout pour inspirer les générations futures. Pourtant, sa candidature à la présidence de la Fédération algérienne de natation a été rejetée à Oran, officiellement pour des raisons administratives. Officieusement, ce rejet s’apparente à un bannissement ciblé.
À sa place, un homme sans parcours connu dans la discipline a été adoubé. Des documents circulent, attestant que les diplômes présentés proviennent d’un centre de formation féminin… en haltérophilie. Le tout validé sans enquête approfondie. Des journalistes indépendants, des figures sportives et des citoyens ont exprimé leur stupeur. Malgré tout, aucune explication claire n’a été donnée.
Le problème dépasse une simple histoire de natation. Ce que beaucoup décrivent aujourd’hui, c’est une logique bien huilée : bloquer l’entrée aux personnalités crédibles, compétentes, et potentiellement populaires. Cette stratégie de verrouillage ne viserait pas uniquement à préserver certains privilèges, mais aussi à éviter l’émergence de contre-modèles positifs.
À mes yeux, ce qui est le plus alarmant, c’est la normalisation de cette pratique. Le silence devient complicité, et la résignation une règle. Pendant ce temps, les jeunes sportifs perdent leurs repères et les modèles vertueux disparaissent des radars.
Mais faut-il vraiment en arriver à solliciter la plus haute autorité du pays, comme dans cette vidéo poignante, ou un citoyen a lancé un appel direct au président de la République, pour faire respecter des principes aussi élémentaires que la compétence et la transparence ? Est-il normal qu’en 2025, dans une République structurée, ce soit encore l’intervention du président qui soit perçue comme l’unique voie pour corriger une injustice aussi flagrante ? Cela interroge non seulement l’efficacité des institutions sportives, mais aussi la solidité de l’éthique administrative dans notre pays.
Ce qui rend la situation encore plus intolérable, c’est que l’État algérien a investi des sommes colossales dans les infrastructures sportives, dans l’organisation d’événements internationaux, et dans la formation de talents. Comment justifier que tant de moyens soient mobilisés d’un côté, pendant que certains responsables — bien connus par leur longévité combinée à leurs échecs — bloquent systématiquement l’accès aux figures les plus légitimes ? Ce paradoxe affaiblit la dynamique nationale et envoie un signal désastreux à tous ceux qui rêvent de servir l’Algérie avec honneur.
Il ne s’agit donc pas d’un défaut d’engagement de l’État. Les investissements sont là, les infrastructures aussi, et les intentions politiques ont été clairement affirmées à plusieurs reprises. En témoignent des nominations comme celle de Salim Iles, désigné en 2019 par le Premier ministre au poste de Directeur Général des Jeux Méditerranéens d’Oran 2021. Ce choix avait alors suscité l’espoir d’un tournant vers la compétence. Preuve que quand la volonté existe, l’État sait reconnaître la valeur. Ce sont donc des hommes, et non les institutions dans leur ensemble, qui décident d’orienter les dynamiques vers l’exclusion ou l’ouverture. Et souvent, ce sont toujours les mêmes : bien installés, peu contestés, mais lourdement associés à des échecs répétés.
Salim Iles n’est qu’un nom. Mais derrière lui, c’est toute une génération de sportifs compétents qu’il incarne. Et il est temps que leur voix soit entendue.
3 comments
des ministres ont été degommés et placés a leur places de incompétents y a qu’a voir qui a été mis la tutelle de sport actuellement et vous comprenez que rien ne va dans ce pays , le meilleur entraineur national de tous les temps au football on l’a fait sortir par la petite porte , alors parler d’un cadre ou sportif c’est un jeu d’enfants pour eux ….tous complices dans la médiocrité
je suis d’accord mais dire que rien ne va danse ce pays, n’est ni vrai ni respectueux, on n utilise pas ”ce” pour parler de son pays.
QUI GERE LE SPORT EN ALGERIE ?????