Avant et pendant les jeux olympiques, le médaillé de bronze algérien au 800 m aux JO Paris 2024, Djamel Sedjati, a subi pas moins de 16 contrôles antidopage.
Visiblement, Djamel Sedjati a été dans la ligne de mire de l’agence antidopage. Avec neuf contrôles subis durant sa préparation et 7 pendant les deux semaines des JO Paris 2024 (soit un contrôle tous les deux jours), il y a de quoi se poser des questions. Ammar Bouras, ancien entraîneur national d’athlétisme, a estimé, dans une déclaration accordée hier à l’Algérie Aujourd’hui, qu’il n’était « pas normal » que Sedjati subisse autant de contrôles en une période de 40 jours.
«Quoi qu’il dise, ça l’a forcément perturbé»
L’ancien président de la fédération nationale d’athlétisme et grand spécialiste de la discipline n’a pas hésité à parler de ce qu’il a qualifié d’intention de nuire à l’athlète et à l’Algérie en général. Ce genre d’affaires a son impact sur le rendement d’un athlète, ajoute l’ex-entraîneur national.
« Une course comme le 800 m se joue sur de petits détails. Bien que Sedjati dise qu’il n’a pas été perturbé par la procédure, il suffit d’une seconde d’inattention pour perdre le fil de la course », a déclaré Ammar Bouras.
Contacté par l’Algérie Aujourd’hui, un membre du comité olympique algérien a tenu à rassurer l’opinion publique nationale. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, selon ce membre.
« Ce qu’il y a de positif dans cette histoire, c’est que tous les contrôles subis par Djamel Sedjati se sont avérés négatifs. L’athlète a bien pu concourir en finale, ce qui n’aurait pas été le cas s’il avait été détecté positif », a expliqué notre interlocuteur. Pour l’ancien entraîneur national Ammar Bouras, il s’agit d’une « affaire politique qui n’a rien à voir avec le sport ».
Le COA s’est réuni avec ses avocats hier à Paris
Dans un autre registre, la délégation algérienne n’est pas restée les bras croisés contre la procédure judiciaire lancée contre Djamel Sedjati et son entraîneur Ammar Benida. Ainsi, nous avons appris, auprès d’un membre du comité olympique algérien, que le COA avait rendez-vous hier dans la soirée avec des avocats pour discuter de la suite à donner à cette affaire. Une tempête dans un verre d’eau, c’est le titre qui cadre le mieux avec l’affaire de la procédure judiciaire lancée en France contre le demi-fondiste algérien Djamel Sedjati en pleins jeux olympiques.
Cela dit, si du point de vue sportif, le fait que les contrôles subis par Djamel Sedjati ont tous été négatifs ferme la porte à une remise en cause de la médaille de bronze qu’il a gagnée, l’Algérie pourrait être amenée à lancer une procédure judiciaire à son tour pour rétablir les droits de son athlète sur qui le doute a été jeté à tort.
Attaques ciblées
Dans la foulée de la finale du 800 m disputée samedi au stade de France et dans laquelle Djamel Sedjati a terminé 3e, arrachant une médaille de bronze aux jeux olympiques, le journal l’Équipe a annoncé le lancement d’une procédure judiciaire contre l’athlète algérien et son entraîneur Ammar Benida.
La même source a révélé qu’une perquisition a été menée au village olympique à Paris au niveau du pavillon algérien.
Des gendarmes de l’office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) se sont rendus dans le village olympique afin de procéder à une perquisition jeudi 8 août dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Paris, indique l’Équipe.
Selon le Parisien, l’agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a souhaité procéder à un contrôle antidopage sur l’athlète algérien, dans le village olympique jeudi dernier également. Sedjati n’était pas sur place au moment des faits, selon la même source. Curieusement, les athlètes algériens espoirs de médailles et qui ont fini par confirmer en gagnant des médailles ont tous été la cible de polémiques extrasportives durant les jeux olympiques.
Kaylia Nemour, brillante championne olympique de gymnastique, a fait la une de la presse française et a été présentée comme un produit français. Imane Khelif a été accusée d’être une personne transgenre et a dû affronter des figures de l’extrême droite en France et partout dans le monde. Et pour finir, Djamel Sedjati qui subit 16 contrôles antidopage en 40 jours, qui se sont tous révélés négatifs, et qui fait l’objet d’une procédure judiciaire à 48 heures de la finale du 800 m.
Bouras décortique la finale du 800 m
Si pour une première participation aux jeux olympiques, Djamel Sedjati peut être fier de sa médaille de bronze, il y a tout de même de quoi nourrir des regrets au vu de l’énorme potentiel du demi-fondiste algérien.
Auteur de la meilleure performance de l’année dans sa discipline et ayant montré une facilité déconcertante dans les séries qualificatives à la finale des JO sur 800 m, Sedjati pouvait prétendre à devenir champion olympique.
C’est un avis d’expert que délivre pour nous Ammar Bouras, ex-entraîneur national d’athlétisme, qui a été l’entraîneur de la légende Hassiba Boulmerka, concernant la course menée par Djamel Sedjati en finale du 800 m aux jeux olympiques.
Pour Bouras, Djamel Sedjati a tardé à prendre son envol dans la course finale du 800 m, ce qui lui a été fatal vu le rythme imposé par le Kényan Emmanuel Wanyonyi, sacré champion olympique.
« Djamel Sedjati a démarré en retard. Il a été surpris par le rythme imposé. Pour finir premier d’une telle course, avec des athlètes qui ont fini avec des chronos de 1 m 14s, il fallait finir plus vite et c’était compliqué à réaliser », explique l’ex-entraîneur de Hassiba Boulmerka.
Par Zine Haddadi
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