Au Maroc, les appels de la population mobilisée contre la normalisation avec l’entité sioniste se multiplient depuis de nombreux mois, rien n’y fait. Sourd et muet, le Makhzen a, au contraire, noué des «partenariats» encore plus viciés au point de mettre en péril le sort de millions de paysans, confrontés à une grave sécheresse dont les experts disent qu’elle pourrait résulter des cultures intensives d’avocat et d’autres légumes dont les firmes sionistes sont devenues propriétaires, depuis les retrouvailles en grande pompe, dès 2020.
Aux paysans viennent se greffer des milliers d’étudiants et d’enseignants qui, eux aussi, protestent au nom de la famille académique marocaine contre la mainmise sioniste sur le pays, au nom des Accords d’Abraham, tandis qu’à Ghaza, un génocide est ouvertement commis envers la population palestinienne martyre, ballottée d’un endroit à un autre sous un déluge de feu auquel se livre quotidiennement l’aviation israélienne.
Du côté des universités, la colère est d’autant plus vive que certains établissements publics et privés, notamment ceux qui dépendent de l’Office chérifien des phosphates (OCP), n’ont pas trouvé mieux que de conclure des accords de partenariat au profit de huit universités israéliennes dont les programmes de recherche sont principalement à caractère militaire. Or, soulignent les acteurs de la protesta estudiantine, ces universités sionistes sont «directement impliquées dans des crimes et des violations flagrantes des droits fondamentaux du peuple palestinien et des droits de l’homme en général», que ce soit à Ghaza ou en Cisjordanie et El Qods occupé. Face aux mouvements de protestation qui s’amplifient, les autorités marocaines ont choisi une parade simpliste, annulant les cérémonies de remise des diplômes ou d’autres afin de briser l’élan de toute une jeunesse contre la normalisation académique. Un élan caractérisé par le port ostensible du drapeau palestinien, des keffiehs et de bien d autres signes de solidarité avec la cause juste.
Depuis octobre dernier, le roi Mohamed VI semble aux abonnés absents tandis que le gouvernement Akhannouch fait profil bas, laissant la vague se heurter à l’usure des chaleurs suffocantes de l’été et des rigueurs glaciales de l’hiver, surtout qu’elle devance ou suit, selon les circonstances, l’autre vague de révolte qui témoigne de la précarité sociale et de la dégradation dramatique des conditions de vie des travailleurs dans presque tous les secteurs.
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