Une hostilité anti-allemande séculaire de l’Occident (2ème partie : complément historique)

En 1912, éclate la guerre des Balkans. L’empire perd les 4/5ème de ses terres européennes. Le 23 octobre 1912, pour financer leurs guerres, les Turcs accordent des concessions pétrolières à un groupe anglo-allemand qui constitue la Turkish Petroleum Cie. Les Américains, évincés, jurent de se venger.

La société créée distribue ainsi les participations :

– 50% à la banque nationale de Turquie

– 25% au groupe anglais

– 25% à l’Anatolian Railway appartenant la Deutsche Bank. Celle-ci travaille pour le compte de l’Europdische Petroleum Union. Mais en réalité, grâce à l’entremise de la banque turque, 75% du capital est contrôlé par Berlin.

Au même moment, les Allemands construisent une voie ferrée reliant Berlin à Bagdad (le Bagadbahn) et traversant la Syrie (celle-ci reviendra à la France en vertu des accords Sikes-Picot). Cette ligne permettait également d’éviter d’emprunter le canal de Suez contrôlé par les Anglais.

Bizarrement, de nombreux actes de sabotage retardent les travaux. Les rapports anglo-allemands s’enveniment et les Allemands concèdent des parts aux Anglais, évitant une guerre avec ces derniers, qui deviennent majoritaires. Cet accord date du 19 mars 1914.

Quelques mois plus tard, la 1ère guerre éclate. La Turquie se range du côté des Allemands, sans doute à la suite de promesses ou d’accords pour récupérer ses possessions. Les Anglais espéraient, quant à eux en cas de victoire, s’emparer de la totalité des pétroles de Mésopotamie et ne plus payer de redevances aux pétroles turcs.

Le soir même de la déclaration de guerre, une note officielle de la Turkish Petroleum Cie décide que les 25% de la participation allemande sont transférés sans indemnités à l’Anglo-Saxon Petroleum.

L’Angleterre devenait maîtresse des pétroles de Mésopotamie.