Par Lilia Aït Akli
Donner une seconde vie aux déchets, c’est le défi que relèvent au quotidien les « amis » de la nature, qui voient en un déchet une opportunité. En plus des entreprises, leaders dans le recyclage et la transformation des déchets, des associations ainsi que des start-up jouent un rôle important dans la valorisation de ces derniers.
Leur présence est remarquable lors de la 7e édition du Salon international de la récupération et de la valorisation des déchets « REVADE ». Si les associations s’engagent pleinement dans la récupération et la transformation des déchets, des start-up développent, quant à elles, des solutions innovantes en matière de tri et de transformation des déchets.
C’est le cas d’une start-up algérienne qui a développé une machine qui fait le tri des déchets. Selon le fondateur de la start-up spécialisée dans le recyclage des déchets ménagers, Adel Amiar, au lieu de placer ces déchets dans des Centres d’enfouissement technique (CET), la start-up se charge de faire le tri. « Grâce à cette machine, on sépare les déchets solides, qui sont par la suite transformés, et les déchets organiques qui sont à leur tour transformés en compost naturel, en plus de la production de combustible », a-t-il expliqué, affirmant que 20 tonnes de déchets sont traitées par jour.
Présent dans cinq wilayas du pays, la start-up ambitionne de trier et de recycler les déchets de toutes ces localités. « On s’est fixé l’objectif de réduire d’ici à 2025 les déchets ménagers à cinq millions de tonnes », a-t-il souligné, notant l’objectif de remplacer les CET. Des clubs scientifiques veulent aussi jouer un rôle dans la protection de l’environnement à travers la réduction des déchets. C’est le rôle que veut jouer le Club OZONE Chimie, club scientifique de l’université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene, pour qui la chimie et le recyclage vont de pair. Plusieurs produits issus du recyclage des huiles et d’autres produits ont été présentés par ces étudiants lors du REVADE.
Nombreuses sont aussi les associations qui font de la transformation des déchets leur activité principale. L’Association nationale de promotion de l’environnement et des énergies renouvelables, qui prend part pour la quatrième fois au Salon de récupération et de valorisation des déchets, a exposé une large gamme de produits issus de la récupération des déchets.
Pour la présidente de l’association, Malika Boutaoui, « rien n’est à jeter ». Elle donne une « nouvelle vie » à tous les produits. « Le principe de notre association, c’est la valorisation des déchets pour ainsi participer à la protection de l’environnement », a-t-elle fait savoir, affirmant qu’il y a beaucoup de déchets auxquels on ne donne pas beaucoup d’importance.
Selon elle, en plus de créer un nouveau produit, c’est surtout une opportunité pour créer des postes d’emploi, d’où son appel aux femmes, principalement, de récupérer et transformer les déchets ménagers, mais également ceux issus des tissus. Elle donne l’exemple de sa propre expérience. « Avec mes déchets ménagers, par exemple de la peau de mandarines et d’oranges, je prépare des arômes alimentaires », a expliqué Mme Boutaoui, affirmant que des formations sont assurées pour les adhérents de l’association. Pour cette femme qui dit ne jeter presque rien, les déchets de vêtements et tissus sont également à valoriser.
L’Association des collecteurs de bonheur collecte de son côté les bouchons en plastique qui sont vendus à des recycleurs. Avec les sommes d’argent récoltées, l’association achète des produits pour les enfants atteints de maladies rares.