{"id":114703,"date":"2025-04-23T21:44:34","date_gmt":"2025-04-23T20:44:34","guid":{"rendered":"https:\/\/jazairhope.org\/?p=114703"},"modified":"2025-04-23T21:44:34","modified_gmt":"2025-04-23T20:44:34","slug":"m-souhil-guessoum-la-digitalisation-algerienne-entre-progres-tangibles-et-defis-a-relever","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jazairhope.org\/fr\/m-souhil-guessoum-la-digitalisation-algerienne-entre-progres-tangibles-et-defis-a-relever\/","title":{"rendered":"M. Souhil Guessoum: la digitalisation alg\u00e9rienne entre progr\u00e8s tangibles et d\u00e9fis \u00e0 relever"},"content":{"rendered":"

L\u2019Alg\u00e9rie avance, parfois trop lentement diront certains, mais elle avance. La digitalisation, ce chantier vaste et ambitieux, fait son chemin malgr\u00e9 les emb\u00fbches. C\u2019est ce qu\u2019a soulign\u00e9 M. Souhil Guessoum, pr\u00e9sident de la Conf\u00e9d\u00e9ration alg\u00e9rienne du patronat citoyen (CAPC), lors de son passage ce mercredi sur les ondes de la Cha\u00eene III. Et \u00e0 \u00e9couter ses propos, on comprend bien que le verre n\u2019est ni vide, ni plein\u2026 mais qu\u2019il d\u00e9borde d\u00e9j\u00e0 de promesses.<\/p>\n

Des progr\u00e8s concrets, des chiffres parlants<\/strong><\/p>\n

Premier motif de satisfaction : l\u2019acc\u00e8s \u00e0 l\u2019internet haut d\u00e9bit. Le nombre d\u2019abonn\u00e9s au FTTH a explos\u00e9, passant de 53 000 \u00e0 pr\u00e8s de 1,7 million en seulement quatre ans. Deuxi\u00e8me en Afrique aujourd\u2019hui, bient\u00f4t premier.<\/em> Voil\u00e0 une performance dont peu parlent, mais qui illustre bien l\u2019acc\u00e9l\u00e9ration en cours.<\/p>\n

Et ce n\u2019est pas tout. L\u2019infrastructure suit avec l\u2019arriv\u00e9e imminente d\u2019un data center cloud \u00e0 Alger, doubl\u00e9 d\u2019un centre de secours \u00e0 Blida. L\u2019\u00e9tat civil, pilier de toute administration moderne, est d\u00e9sormais largement digitalis\u00e9. Oui, des secteurs avancent, les fondations se posent, et l\u2019ambition nationale se pr\u00e9cise : devenir un hub technologique africain. Certains r\u00eavent d\u2019une Silicon Valley \u00e0 l\u2019alg\u00e9rienne, et franchement, pourquoi pas ?<\/em><\/p>\n

Les d\u00e9fis de l\u2019interconnexion<\/strong><\/p>\n

Mais le verre n\u2019est qu\u2019\u00e0 moiti\u00e9 plein car la digitalisation n\u2019est pas uniforme. Si les plateformes existent, leur interconnexion reste timide. L\u00e0 o\u00f9 il faudrait un guichet unique fluide, les d\u00e9marches se heurtent encore aux silos administratifs. Le e-government n\u2019est pas encore une r\u00e9alit\u00e9 tangible pour les investisseurs.<\/p>\n

La faute \u00e0 quoi ? \u00c0 une coordination intersectorielle h\u00e9sitante, \u00e0 des r\u00e9sistances internes au changement, et \u00e0 un cadre juridique encore incomplet. L\u2019exemple des PSP (Payment Service Providers) est parlant : tout est pr\u00eat sur le papier, rien n\u2019est encore op\u00e9rationnel. Il y a comme un d\u00e9calage entre l\u2019\u00e9lan politique affich\u00e9 et la r\u00e9alit\u00e9 de terrain.<\/em><\/p>\n

Un potentiel humain \u00e0 pr\u00e9server<\/strong><\/p>\n

L\u2019avenir, lui, semble radieux. Les \u00e9coles d\u2019intelligence artificielle, de cybers\u00e9curit\u00e9 ou encore de nanotechnologie forment d\u00e9j\u00e0 les \u00e9lites de demain. Mais attention, ces jeunes talents doivent rester. D\u2019o\u00f9 l\u2019appel de M. Guessoum \u00e0 un v\u00e9ritable plan Marshall pour les retenir, pour leur offrir un march\u00e9 comp\u00e9titif et des opportunit\u00e9s locales.<\/p>\n

L\u2019\u00e9cosyst\u00e8me start-up, lui, d\u00e9colle, agile et lib\u00e9r\u00e9 de la lourdeur bureaucratique. Pourtant, m\u00eame l\u00e0, des freins subsistent : la loi autorise les contrats de gr\u00e9 \u00e0 gr\u00e9 avec les start-ups, mais sur le terrain, la frilosit\u00e9 r\u00e8gne encore. Il est temps d\u2019oser, de miser sur l\u2019innovation locale.<\/em><\/p>\n

Exportation de services : un gisement inexploit\u00e9<\/strong><\/p>\n

Et si le vrai tournant venait de l\u2019exportation de services ? Les centres d\u2019appels, par exemple, pourraient g\u00e9n\u00e9rer jusqu\u2019\u00e0 400 millions de dollars par an. L\u2019Alg\u00e9rie a les langues, les comp\u00e9tences, mais reste sous-exploit\u00e9e. Pourquoi ? Des lenteurs administratives, encore et toujours.<\/p>\n

Cependant, la dynamique est l\u00e0. Certaines entreprises substituent d\u00e9j\u00e0 l\u2019importation par leurs propres services, d\u2019autres regardent vers l\u2019Afrique comme un terrain d\u2019expansion naturelle. Les lois sur le rapatriement de devises se sont assouplies. L\u2019\u00e9lan existe.<\/p>\n

Et maintenant ?<\/strong><\/p>\n

L\u2019Alg\u00e9rie a prouv\u00e9 qu\u2019elle savait aller vite. Sa bande passante a \u00e9t\u00e9 multipli\u00e9e par sept, son infrastructure num\u00e9rique se renforce, ses ambitions se clarifient. Le verre est \u00e0 moiti\u00e9 plein, et il se remplit vite.<\/p>\n

\u00c0 condition de lever les freins, de lib\u00e9rer l\u2019acc\u00e8s aux \u00e9quipements, de digitaliser les autorisations elles-m\u00eames. Le potentiel est l\u00e0, les comp\u00e9tences aussi. Ne reste qu\u2019\u00e0 aligner les actes avec les ambitions. Et \u00e7a, c\u2019est peut-\u00eatre la meilleure des nouvelles.<\/em><\/p>\n