Echorouk<\/em> que la d\u00e9cision d\u2019arr\u00eater l\u2019usine Renault en 2020, apr\u00e8s pr\u00e8s de six ann\u00e9es d\u2019activit\u00e9, a \u00e9t\u00e9 prise lorsque le constructeur fran\u00e7ais s\u2019est r\u00e9v\u00e9l\u00e9 incapable de respecter les engagements sign\u00e9s en 2014 pour obtenir l\u2019autorisation d\u2019exercer en Alg\u00e9rie, en premier lieu le taux d\u2019int\u00e9gration dans l\u2019\u00e9conomie nationale.<\/p>\nLa condition principale que le g\u00e9ant fran\u00e7ais n\u2019a pas respect\u00e9e est le taux d\u2019int\u00e9gration minimum de 30 % apr\u00e8s cinq ann\u00e9es d\u2019activit\u00e9, pr\u00e9vu par le cahier des charges. Or, apr\u00e8s plus de six ans, le taux r\u00e9el ne d\u00e9passait pas 4 %, un chiffre choquant illustrant l\u2019\u00e9chec cuisant de Renault, qui n\u2019a pas honor\u00e9 sa r\u00e9putation de g\u00e9ant mondial de l\u2019automobile.<\/p>\n
Selon A\u00eft Ali, Renault n\u2019a investi en Alg\u00e9rie que 10 millions d\u2019euros. Le reste, soit 160 millions d\u2019euros, provient d\u2019un pr\u00eat pur et simple de la Banque nationale d\u2019Alg\u00e9rie. Pourtant, Renault d\u00e9tient 49 % du projet, contre 51 % pour la partie alg\u00e9rienne, r\u00e9partie entre la soci\u00e9t\u00e9 “Madar” (34 %) et le Fonds national d\u2019investissement (17 %).<\/p>\n
Cela signifie que l\u2019investissement dans l\u2019usine Renault \u00e0 Oued Tlelat est essentiellement alg\u00e9rien, contrairement \u00e0 celui dans un pays voisin o\u00f9 Renault a investi 2 milliards d\u2019euros, argent fran\u00e7ais \u00e0 100 %, sans aucune participation de l\u2019\u00c9tat h\u00f4te. Cela soul\u00e8ve des questions sur le r\u00f4le jou\u00e9 par le n\u00e9gociateur alg\u00e9rien de l\u2019\u00e9poque, l\u2019ancien ministre de l\u2019Industrie Abdeslam Bouchouareb, actuellement fugitif en France, dont Paris a r\u00e9cemment refus\u00e9 l\u2019extradition.<\/p>\n
Selon A\u00eft Ali, le n\u00e9gociateur fran\u00e7ais a impos\u00e9 ses conditions avec la complicit\u00e9 de la partie alg\u00e9rienne de l\u2019\u00e9poque. Pour manipuler le taux d\u2019int\u00e9gration, le moteur et la bo\u00eete de vitesses ont \u00e9t\u00e9 exclus des pi\u00e8ces comptabilis\u00e9es, alors que l\u2019Alg\u00e9rie aurait d\u00fb exiger la fabrication locale de la carrosserie, ce qui aurait contraint Renault \u00e0 investir au moins 800 millions d\u2019euros. Dans ce cas, Renault aurait lui-m\u00eame veill\u00e9 \u00e0 respecter le cahier des charges, pour ne pas risquer l\u2019arr\u00eat de son activit\u00e9. Mais dans le cas actuel, c\u2019est l\u2019Alg\u00e9rie qui est l\u00e9s\u00e9e, puisque Renault n\u2019a investi que 10 millions d\u2019euros \u2013 “un montant qui ne suffit m\u00eame pas \u00e0 \u00e9quiper un salon de coiffure pour femmes \u00e0 Paris”, selon A\u00eft Ali.<\/p>\n
L\u2019ancien ministre ajoute que les Fran\u00e7ais voulaient importer des v\u00e9hicules pr\u00eats \u00e0 l\u2019emploi sans s\u2019acquitter des droits de douane. “Nous ne leur avons pas ferm\u00e9 l\u2019usine, mais nous leur avons dit : si c\u2019est ce que vous voulez, alors vous devez payer les droits de douane, comme cela se fait dans le reste du monde.”<\/p>\n
La loi de finances compl\u00e9mentaire de 2020 a pr\u00e9cis\u00e9 qu\u2019en l\u2019absence de kits SKD, le montage automobile n\u2019avait pas lieu d\u2019\u00eatre. Mais Renault a persist\u00e9 \u00e0 tergiverser, esp\u00e9rant un changement rapide de la situation pour r\u00e9cup\u00e9rer ses privil\u00e8ges. Et A\u00eft Ali insiste : “S\u2019il n\u2019y a pas de production de carrosserie en Alg\u00e9rie, il ne peut y avoir de taux d\u2019int\u00e9gration dans l\u2019\u00e9conomie nationale.”<\/p>\n
Selon Michel Bisac, m\u00eame si Renault a cess\u00e9 ses activit\u00e9s depuis presque cinq ans, elle ne veut pas quitter l\u2019Alg\u00e9rie. Mais elle ne propose rien de convaincant pour continuer. La France ne consid\u00e8re pas l\u2019Alg\u00e9rie comme un espace d\u2019investissement, mais comme une source exclusive de profit.<\/p>\n
Ferhat A\u00eft Ali raconte : “Quand j\u2019\u00e9tais ministre, de nombreux responsables fran\u00e7ais m\u2019ont rendu visite, dont les ambassadeurs Xavier Driencourt et Fran\u00e7ois Gouyette. Ils m\u2019ont fait part de leur d\u00e9sir de r\u00e9viser certains textes l\u00e9gislatifs, notamment concernant Renault. Mais je ne leur ai pas r\u00e9pondu favorablement.”<\/p>\n
Il ajoute qu\u2019ils ont tent\u00e9 de le convaincre sur des dossiers \u00e9conomiques, comme celui de Renault, en les liant aux questions de migrants et de visas. “J\u2019ai refus\u00e9, leur expliquant que je suis responsable du secteur industriel, et que je n\u2019ai rien \u00e0 voir avec la communaut\u00e9 alg\u00e9rienne \u00e0 l\u2019\u00e9tranger ni les visas. Si j\u2019avais su \u00e0 l\u2019avance ce qu\u2019ils allaient me dire, je ne leur aurais m\u00eame pas permis de monter dans l\u2019ascenseur du minist\u00e8re”, selon ses mots.<\/p>\n
Le scandale Renault a ouvert les yeux des autorit\u00e9s alg\u00e9riennes sur les abus du pass\u00e9. Cela se refl\u00e8te dans l\u2019article 5 du cahier des charges de 2022, qui stipule que toute activit\u00e9 dans la construction automobile est soumise \u00e0 un taux d\u2019int\u00e9gration minimum \u00e9volutif, \u00e0 savoir : 10 % \u00e0 la fin de la 2e ann\u00e9e, 20 % apr\u00e8s la 3e ann\u00e9e, et 30 % \u00e0 la fin de la 5e ann\u00e9e.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"
Traduit de\u00a0\u0627\u0644\u062d\u0642\u0627\u0626\u0642 \u0627\u0644\u062e\u0641\u064a\u0651\u0629 \u0641\u064a \u0645\u0644\u0641\u0651 \u201c\u0631\u0648\u0646\u0648\u201d \u0628\u0627\u0644\u062c\u0632\u0627\u0626\u0631 \u0648\u062a\u0646\u0627\u0632\u0644\u0627\u062a \u0627\u0644\u0639\u0635\u0627\u0628\u0629 Le constructeur fran\u00e7ais n\u2019a atteint que 4 % d\u2019int\u00e9gration apr\u00e8s 6 ann\u00e9es d\u2019activit\u00e9.…<\/p>\n","protected":false},"author":50,"featured_media":115318,"comment_status":"open","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"_lmt_disableupdate":"","_lmt_disable":"","footnotes":""},"categories":[39,35,49],"tags":[],"class_list":["post-115317","post","type-post","status-publish","format-standard","has-post-thumbnail","hentry","category-articles-en-vedette","category-economie","category-politique"],"yoast_head":"\n
L\u2019ancien ministre de l\u2019Industrie Ferhat A\u00eft Ali r\u00e9v\u00e8le \u00e0 "Echorouk" : Les v\u00e9rit\u00e9s cach\u00e9es sur le dossier "Renault" en Alg\u00e9rie et les concessions de la ''Issaba'' - AAH.JZR<\/title>\n \n \n \n \n \n \n \n \n \n \n \n\t \n\t \n\t \n \n \n \n\t \n\t \n\t \n