{"id":64316,"date":"2022-12-04T10:28:35","date_gmt":"2022-12-04T09:28:35","guid":{"rendered":"https:\/\/jazairhope.org\/?p=64316"},"modified":"2023-01-08T10:37:07","modified_gmt":"2023-01-08T09:37:07","slug":"54-objets-pour-raconter-lalgerie-une-chasse-au-tresor-dans-le-patrimoine-national","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jazairhope.org\/fr\/54-objets-pour-raconter-lalgerie-une-chasse-au-tresor-dans-le-patrimoine-national\/","title":{"rendered":"L’Histoire de l’Alg\u00e9rie en 54 objets… Une chasse au tr\u00e9sor dans le patrimoine national"},"content":{"rendered":"
Et si on \u00e9crivait un livre sur le patrimoine national sous un format original en partant d’objets?<\/p>\n
Lorsque cette id\u00e9e a germ\u00e9 au sein de l’\u00e9quipe Jazairhope<\/a>, d’aucuns auraient pu penser qu’il s’agissait l\u00e0 d’une ambition quelque peu d\u00e9mesur\u00e9e, proche de la lubie par l’originalit\u00e9 de son format, “\u00c9crire, d\u00e9crire, raconter des objets connus ou inconnus, mat\u00e9riels ou immat\u00e9riels,\u00a0 pour d\u00e9rouler le fil de Notre Longue Histoire”. Un projet fou?<\/p>\n \u00c9voquer des objets rendus transparents par l’usage et l’habitude avec cette assurance, un peu na\u00efve, qu’ils sont l\u00e0, qu’ils ont toujours \u00e9t\u00e9 l\u00e0 et qu’ils y resteront \u00e0 jamais; mais dont on ne r\u00e9alise la valeur, la fragilit\u00e9 de l’appartenance que quand ils sont la cible d’une expropriation qui nous fait l’effet d’une gifle. Et comme r\u00e9veill\u00e9s d’une l\u00e9thargie s\u00e9culaire, on s’\u00e9crie, on s’\u00e9tonne, on s’offusque, empreints de ce sentiment d’injustice, d’avoir \u00e9t\u00e9 d\u00e9pouill\u00e9s, d\u00e9valis\u00e9s “Non, mais c’est \u00e0 MOI, \u00e7a a toujours \u00e9t\u00e9 l\u00e0!”.<\/p><\/blockquote>\n On r\u00e9alise, alors, sonn\u00e9s, qu’il est urgent de pr\u00e9server ce qui nous appartient, ce qui Nous a construits \u00e0 travers des temps imm\u00e9moriaux, ce qui a fait de Nous, tout simplement ce que Nous sommes, ces “choses communes” qui nous marquent et estampillent notre identit\u00e9,\u00a0 du simple foulard \u00e0 franges, au bijou pr\u00e9cieux h\u00e9rit\u00e9 des grands-m\u00e8res, \u00e0 ces expressions qui caract\u00e9risent nos humeurs et que l’on ne retrouve nulle part ailleurs, ces m\u00e9lodies qui ont berc\u00e9 nos espoirs durant des mill\u00e9naires, aux symboles forts de notre histoire, tels ces personnages illustres presque l\u00e9gendaires mais qui les premiers ont plant\u00e9 les jalons de notre Histoire.<\/p>\n Et, l’id\u00e9e devient projet, on y croit, on y tient, car \u00e0 Jazairhope\u00a0 “on ne dort jamais! sentinelle du temps et de l’espace. Il est urgent de r\u00e9agir, de prendre des initiatives. La lubie aurait \u00e9t\u00e9 de continuer de croire que le temps est serein et qu’il nous pr\u00e9munit.<\/p>\n Une v\u00e9ritable chasse au tr\u00e9sor s’enclenche, une course contre la montre…Des centaines d’objets sont collect\u00e9s avec des anecdotes et des histoires \u00e9piques. Comme les pi\u00e8ces d’un immense puzzle qu’on rassemble, qu’on assemble, qu’on embo\u00eete, ajuste et r\u00e9ajuste. L’\u00e2me de l’ouvrage se profile, se dessine progressivement et prend forme …<\/p><\/blockquote>\n L’aventure commence et un voyage dans le temps s’op\u00e8re: de la pr\u00e9histoire \u00e0 nos jours. Le livre ouvre une fen\u00eatre sur des horizons lointains inexplor\u00e9s, une multitudes de rencontres avec des personnages qui sortent de l’oubli, des sommes de connaissances essuient d’un revers de main notre ignorance.<\/p>\n Une ann\u00e9e apr\u00e8s, le livre est l\u00e0, un nouvel objet que nous inscrivons dans la m\u00e9moire de Jazairhope, le d\u00e9fi est relev\u00e9.<\/p>\n Un pr\u00e9sent pour le 68\u00e8me anniversaire du d\u00e9clenchement de la guerre de lib\u00e9ration, un leg \u00e0 une jeunesse parfois en mal d’amour pour son pays et d’autres fois en perte de rep\u00e8re, un geste patriotique pour dire tout l’amour que l’on porte \u00e0 l’Alg\u00e9rie, enfin,\u00a0 une contribution citoyenne \u00e0 la pr\u00e9servation de notre patrimoine.<\/p>\n Mme Gall\u00e8ze Ouiza, philosophe, chercheure en anthropologie, experte certifi\u00e9e par l’UNESCO charg\u00e9e des questions du patrimoine culturel et immat\u00e9riel, dira du livre<\/p>\n “l’Histoire de l’Alg\u00e9rie en 54 objets<\/a>” qu’il est le miroir “d’une Alg\u00e9rie aux facettes cach\u00e9es …d’une Alg\u00e9rie plurielle”. Cet\u00a0 ouvrage ne doit pas \u00eatre le seul, c’est le d\u00e9but d’une grande promesse, c’ est un “devoir de m\u00e9moire”.<\/p><\/blockquote>\n Prendre le parti d’\u00e9crire une Histoire de l’Alg\u00e9rie sous une forme originale, ob\u00e9issant \u00e0 une structure particuli\u00e8re qui d\u00e9crit l’objet, le d\u00e9poussi\u00e8re, le contextualise, lib\u00e8re une parole qui traverse le temps et ressuscite l’\u00e2me ancestrale qui y est enfouie, le tout envelopp\u00e9 de sentiments empreints d’un profond patriotisme, est pour Jazairhope un v\u00e9ritable challenge.<\/p>\n M.Ben Hounet Yazid, anthropologue et charg\u00e9 de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’anthropologie sociale le qualifiera “d’ouvrage salutaire pour plusieurs raisons: il s’agit d’un regard endog\u00e8ne sur l’Alg\u00e9rie …Il ne donne pas seulement \u00e0 entrevoir l’Alg\u00e9rie, il donne surtout \u00e0 voir l’amour qu’il lui porte, le sens qu’il lui donne, la joie qu’elle lui procure, l’espoir qu’elle suscite” plus loin il ajoutera<\/p>\n “qu’il constitue un objet r\u00e9v\u00e9lateur des rapports au patrimoine qui \u00e9mergent en Alg\u00e9rie. Le patrimoine n’est pas seulement une affaire d’\u00e9tat ou de sp\u00e9cialistes, il est de plus en plus investi par la soci\u00e9t\u00e9 civile, les associations, les collectifs de citoyens”.<\/p><\/blockquote>\n M. Sebaa Rabeh, professeur de sociologie et d’anthropologie linguistique et essayiste, \u00e9voquant la s\u00e9lection des objets<\/p>\n “significatifs et signifiants qui s’\u00e9tale du n\u00e9olithique \u00e0 la phase contemporaine, est une r\u00e9ponse bellement illustr\u00e9e \u00e0 tous ceux qui s’\u00e9vertuent \u00e0 jeter le doute sur les fondements de l’Histoire d’un pays dont la particularit\u00e9 est d’\u00eatre un entrelacs civilisationnel. Chacun des objets est un authentique condens\u00e9 d’Histoire et de m\u00e9moire …mais \u00e9galement un objet d’\u00e9tude et de recherche pouvant livrer d’importantes informations sur la p\u00e9riode de sa cr\u00e9ation ou de sa fabrication”.<\/p><\/blockquote>\n Mme BELLOULA Nassira, journaliste, essayiste et chercheure en Histoire t\u00e9moignera de l’ing\u00e9niosit\u00e9 dans la conception du livre dans le choix des objets, notamment pr\u00e9historiques, la construction du r\u00e9cit, ..<\/p>\n “L’objet minutieusement choisi avec toute sa charge historique, \u00e9motionnelle, m\u00e9morable et par sa propre chronique est pr\u00e9sent\u00e9 dans une page distincte, a\u00e9r\u00e9e, bien expliqu\u00e9e et facile \u00e0 lire. Il nous fait voyager dans une Alg\u00e9rie mill\u00e9naire avec ses sites, sa culture, ses \u00e9v\u00e8nements, ses personnages et m\u00eame ses anecdotes”.<\/p><\/blockquote>\n L;Alg\u00e9rie, deuxi\u00e8me berceau de l’humanit\u00e9 par la d\u00e9couverte d’ossements \u00e0 Tighennif datant de 2,4 millions d’ann\u00e9es,des premiers Hommes qui ont foul\u00e9 le sol de notre territoire, les gravures rupestres du Tassili qui nous ouvrent sur un mode de vie et un environnement aujourd’hui disparus,\u00a0 la fresque du grand dieu qui a longtemps laiss\u00e9 penser que notre d\u00e9sert aurait pu \u00eatre visit\u00e9 par des extraterrestres… Puis, au gr\u00e9 des p\u00e9r\u00e9grinations, cette belle rencontre, avec Jebrine Ag Mohamed Mechar, le v\u00e9ritable d\u00e9couvreur des vestiges pr\u00e9historiques de Sefar, celui qui a guid\u00e9 et accompagn\u00e9 les scientifiques dans l’exploration du Tassili et dont l’apport n’a jamais \u00e9t\u00e9 reconnu, nous font d\u00e9buter un voyage dans le temps qui remonte loin dans la pr\u00e9histoire.<\/p>\n Une belle trilogie nous emporte vers la Numidie: trois ouvrages \u00e9crits par Saint-Augustin, Apul\u00e9e et Capella, grands penseurs de l’antiquit\u00e9, qui nous font d\u00e9couvrir l’universit\u00e9 de Madaure, la plus ancienne d’Afrique et l’une des plus anciennes du monde. On y enseignait la grammaire, la rh\u00e9torique, les math\u00e9matiques, l’astronomie, …Fibonacci, ce grand math\u00e9maticien de l’antiquit\u00e9, c\u00e9l\u00e8bre par sa fameuse suite, d\u00e9couvrira, les chiffres arabes \u00e0 Bedja\u00efa, et les fera conna\u00eetre \u00e0 l’occident. B\u00e9dja\u00efa, la ville de lumi\u00e8re, c\u00e9l\u00e8bre par la fabrication de la cire de bougies et ses bougeoirs aux motifs g\u00e9om\u00e9triques berb\u00e8res qui renvoient \u00e0 une symbolique forte. On ne peut survoler l’antiquit\u00e9 sans \u00e9voquer la Gorgone de B\u00f4ne, gardienne de la ville de Annaba, qui a disparu un soir de 1996 pour \u00eatre retrouv\u00e9e dix ans plus tard dans le jardin de la famille Ben Ali \u00e0 Tunis…<\/p>\n Des bijoux de Tin Hinan \u00e0 la bague de Claddagh, devenu bijou traditionnel Irlandais au\u00a0 Noeud d’Amour Alg\u00e9rien rendu c\u00e9l\u00e8bre par les films de James Bond, \u00e0 nos fameux bijoux traditionnels comme Khit Errouh et le Krafach Boulahya, ou le porte-coran berb\u00e8re…qui t\u00e9moignent de la grande cr\u00e9ativit\u00e9 artistique des populations de l’\u00e9poque et de leur expertise dans l’artisanat et l’orf\u00e8vrerie.<\/p>\n Des instruments de musique primitifs touaregs \u00e0 ceux plus \u00e9labor\u00e9s de la p\u00e9riode ottomane, \u00e0 la note de musique alg\u00e9rienne caract\u00e9ristique de la musique orientale, nous d\u00e9couvrons une soci\u00e9t\u00e9 civilis\u00e9e o\u00f9 la musique avec ses multiples influences berb\u00e8re et andalouse prend une place importante et nous fait d\u00e9couvrir un art de vivre typique et raffin\u00e9; le voyage se poursuit vers Alger, cette ville d\u00e9j\u00e0 fort convoit\u00e9e, cible d’attaques diverses, c\u00e9l\u00e8bre par ses portes et ses armoiries et qui construira\u00a0 autour d’elle des forts, des bastions prot\u00e9g\u00e9s par des canons “sanctifi\u00e9s” tel Baba Merzoug qui tr\u00f4ne aujourd’hui, tristement, au centre d’une place publique expos\u00e9 aux affres du temps, \u00e0 Brest…<\/p>\n L’ illustre Emir Abdelakader marquera l’histoire de notre pays comme grand strat\u00e8ge de guerre contre les forces arm\u00e9es coloniales avec sa “smala”, mais aussi pour ses grandes id\u00e9es humanistes, son code d’honneur et ses \u00e9crits litt\u00e9raires vantant la vie nomade.<\/p>\n Une halte dans l’\u00e9poque coloniale est n\u00e9cessaire\u00a0 pour rendre hommage \u00e0 nos martyrs guillotin\u00e9s, ceux tomb\u00e9s au champ d’honneur dans la bataille d’Alger, ceux \u00e0 l’origine de la d\u00e9claration de Novembre 54. Une magnifique photo de la valeureuse \u00e9quipe de foot-ball du FLN avec le G\u00e9n\u00e9ral Giap au Viet-Nam, rappellera que la lutte n’\u00e9tait pas qu’arm\u00e9e, l’\u00e9quipe du FLN a port\u00e9 haut les couleurs du drapeau et son hymne national pour attester de l’aspiration du peuple alg\u00e9rien \u00e0 une existence digne et de sa ferme volont\u00e9 de fonder un \u00e9tat Alg\u00e9rien libre et ind\u00e9pendant. La statue du docker rappellera le souvenir douloureux de centaines d’ouvriers du port d’Alger cibl\u00e9s par une bombe assassine de l’OAS, et l’autodaf\u00e9 perp\u00e9tr\u00e9 par cette m\u00eame organisation de la biblioth\u00e8que universitaire d’Alger qui r\u00e9duira en cendres des milliers d’ouvrages pr\u00e9cieux.<\/p>\n L’art graphique sera mis \u00e0 l’honneur \u00e0 travers les toiles de Baya qui ont inspir\u00e9 les plus grands peintres\u00a0 du si\u00e8cle tels Picasso, Matisse, les miniatures et les enluminures d’Omar Racim sur le premier Coran de Thaalibia.<\/p>\n Le voyage arrive \u00e0 sa fin \u00e0 la mosqu\u00e9e d’El-Djaza\u00efr, on ne peut que s’incliner devant ce tapis grandiose, le plus grand du monde, et s’ach\u00e8ve par le jeu traditionnel et ancestral de la Bouqala et un objet myst\u00e9rieux qui constitue le 54eme objet un d\u00e9fi lanc\u00e9 aux lecteurs pour les associer \u00e0 l’initiative…<\/p>\n “Je ferme ce pr\u00e9cieux ouvrage qui rend justice au patrimoine et \u00e0 la culture alg\u00e9rienne …Il ne nous appartient pas, il appartient \u00e0 nos enfants et eux aussi doivent le transmettre \u00e0 leurs enfants, la cha\u00eene ne doit jamais s’arr\u00eater; Cette premi\u00e8re s\u00e9rie de 54 objets ne doit pas s’arr\u00eater l\u00e0 puisque d’autres livres suivront sur le m\u00eame sillage que le premier” conclura Nassira Belloula.<\/p>\n Et l’aventure continue ….<\/p>\n OUSSANam<\/p>\n P.S: <\/strong><\/p>\n Vous pouvez acheter le livre digital ici: https:\/\/jazairhope.org\/ebook\/\u00a0<\/a><\/b><\/p>\n\n