{"id":77991,"date":"2023-06-10T08:04:51","date_gmt":"2023-06-10T07:04:51","guid":{"rendered":"https:\/\/jazairhope.org\/?p=77991"},"modified":"2023-06-10T08:04:51","modified_gmt":"2023-06-10T07:04:51","slug":"inspiration-pour-les-candidats-au-bac-si-mhammed-ben-rahal-1857-1928-le-premier-bachelier-indigene","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/jazairhope.org\/fr\/inspiration-pour-les-candidats-au-bac-si-mhammed-ben-rahal-1857-1928-le-premier-bachelier-indigene\/","title":{"rendered":"INSPIRATION POUR LES CANDIDATS AU BAC : Si M’Hammed Ben Rahal (1857-1928), le premier bachelier indig\u00e8ne"},"content":{"rendered":"
N\u00e9 en 1857 \u00e0 Nedroma, M’hammed Ben Rahal fut le premier Alg\u00e9rien \u00e0 obtenir le baccalaur\u00e9at au terme des \u00e9tudes secondaires qu’il avait suivies au lyc\u00e9e imp\u00e9rial d’Alger o\u00f9 il fut admis en 1870 qu’il fr\u00e9quenta jusqu’en 1874 avant d’\u00eatre nomm\u00e9, en sa qualit\u00e9 de parfait bilingue, lettr\u00e9 et pieux, khalifa d’agha, en 1876, puis Ca\u00efd de Nedroma en 1878, en remplacement de son p\u00e8re mis d’office \u00e0 la retraite pour n’avoir pas accept\u00e9 d’\u00eatre le simple auxiliaire des autorit\u00e9s coloniales. Auparavant, il avait suivi les cours de la premi\u00e8re Ecole franco-arabe de Nedroma ouverte en 1865.<\/p>\n
M’hamed Ben Rahal est le fils de Hamza, notable bourgeois et cadi de cette m\u00eame ville, nomm\u00e9 par l’Emir Abdelkader et confirm\u00e9 par les autorit\u00e9s coloniales. En 1878, il visita l’Exposition universelle \u00e0 Paris avec d’autres chefs indig\u00e8nes. En 1884, Si M’hammed Ben Rahal d\u00e9missionne de ses fonctions d’administrateur colonial, carri\u00e8re qu’il \u00e9pousera momentan\u00e9ment apr\u00e8s celle de ca\u00efd. En 1891, il se rend \u00e0 Paris en compagnie de son condisciple au lyc\u00e9e d’Alger le Dr Benlarbey de Cherchell, pour pr\u00e9senter les revendications des Alg\u00e9riens musulmans et la r\u00e9organisation des medersas. En 1894, il lance une p\u00e9tition pour la r\u00e9organisation des m\u00e9dersas. En 1896 on le voit pol\u00e9miquer avec le secr\u00e9taire du groupe colonial \u00e0 la Chambre. Il fait un voyage \u00e0 Gibraltar, Tanger et Melilla. En 1897, il donne une conf\u00e9rence au Congr\u00e8s des Orientalistes \u00e0 Paris sur le th\u00e8me \u00ab L’avenir de l’Islam \u00bb.<\/p>\n
L’ann\u00e9e 1900 inaugure un tournant dans sa vie. Probablement d\u00e9\u00e7u par le peu d’\u00e9cho que trouvent ses propositions aupr\u00e8s des autorit\u00e9s fran\u00e7aises, voire de ses pairs de l’\u00e9lite alg\u00e9rienne, il se retire dans sa ville natale et s’adonne au mysticisme (soufisme) pratiqu\u00e9 dans les confr\u00e9ries. Il choisit la confr\u00e9rie des Darqawa. En 1903, il prononce \u00e0 Tlemcen dans un style d’une haute tenue litt\u00e9raire, le discours de r\u00e9ception du pr\u00e9sident de la R\u00e9publique fran\u00e7aise Emile Loubet. De 1903 \u00e0 1907, il est \u00e0 Oran en tant qu’assesseur musulman au Conseil g\u00e9n\u00e9ral d’Oran. En 1908, il adresse un m\u00e9moire relatif au projet Messimy sur la conscription obligatoire des Musulmans. En 1919, Si M’hammed est r\u00e9\u00e9lu conseiller g\u00e9n\u00e9ral et d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 financier ; il lutte en vain contre le r\u00e9tablissement du r\u00e9gime de l’indig\u00e9nat et fait dans ce but un nouveau voyage \u00e0 Paris, en 1920, avec l’Emir Khaled. En 1920, Ben Rahal est conseiller g\u00e9n\u00e9ral de la circonscription de Remchi. En 1921, il part en France, sans illusion, pour r\u00e9clamer encore une fois l’abolition du r\u00e9gime d’indig\u00e9nat. En 1922, il r\u00e9clame au Pr\u00e9sident Alexandre Millerand une repr\u00e9sentation au Parlement, ce qui lui vaut d’\u00eatre class\u00e9 nationaliste. En 1923, il est invit\u00e9 au Maroc par Lyautey, d\u00e9sireux de montrer aux Marocains une \u00ab r\u00e9alisation fran\u00e7aise\u00bb, et il donne une conf\u00e9rence \u00e0 l’Universit\u00e9 Qarawiyine de F\u00e8s.<\/p>\n
En 1925, il est vice-pr\u00e9sident du Conseil g\u00e9n\u00e9ral d’Oran, mais battu aux \u00e9lections des D\u00e9l\u00e9gations financi\u00e8res ; il en ressent une grande amertume dont t\u00e9moigne sa lettre d’adieu \u00e0 ses coreligionnaires, du 14 d\u00e9cembre 1925. Si M’hamed Ben Rahal \u00e9tait connu pour \u00eatre un v\u00e9ritable rh\u00e9teur dans les deux langues (l’arabe et le fran\u00e7ais), du t\u00e9moignage m\u00eame de Ferhat Abbas, l’autre grand monument national dans son livre \u00ab La Nuit coloniale\u00bb. Cet intellectuel et \u00e9crivain est le premier \u00e0 avoir \u00e9crit, en 1891, une nouvelle en langue fran\u00e7aise intitul\u00e9e : \u00ab La vengeance du Cheikh\u00bb. Il participe dans des journaux coloniaux \u00ab l’Echo d’Alger et l’Echo d’Oran \u00bb, ainsi que dans le bulletin de la soci\u00e9t\u00e9 de g\u00e9ographie et d’arch\u00e9ologie d’Oran.<\/p>\n
Ben Rahal intervient plusieurs fois, dans les premiers journaux alg\u00e9riens, notamment \u00ab El Hak \u00bb, un hebdomadaire ayant vu le jour en 1911 \u00e0 Oran. Selon le regrett\u00e9 Benamar Djebbari, auteur de \u00ab Nedroma, petite ville, grands noms \u00bb, des anecdotes dont tous les Nedromis tiraient fiert\u00e9 circulaient \u00e0 son sujet comme par exemple, celle o\u00f9 se trouvant dans un train en France pour se rendre \u00e0 Paris, il eut en face de lui, dans le m\u00eame compartiment r\u00e9serv\u00e9 aux voyageurs de marque, une dame, apparemment de haute classe. L’ayant vu \u00f4ter ses chaussures pour se sentir \u00e0 l’aise, la dame en f\u00fbt scandalis\u00e9e. Un Arabe en burnous, assis devant elle et montrant de surcro\u00eet ses pieds nus ! Elle lui fait une remarque v\u00e9h\u00e9mente et hautaine. Il lui r\u00e9pond calmement et courtoisement en fran\u00e7ais, qu’il parlait bien mieux qu’elle : \u00ab Sachez, madame, que ma religion me fait un devoir de laver mes pieds au moins cinq fois par jour et que de ce fait, ils sont plus propres que n’importe quelle partie de votre corps que vous ne devez certainement pas laver autant \u00bb. Elle fut, en arrivant \u00e0 Paris, tout \u00e9berlu\u00e9e de voir cet Arabe, en burnous, accueilli par de hautes personnalit\u00e9s en tenue officielle. En 1962, le fils de son neveu Tahar, Abdellatif Rahal, est le premier ambassadeur \u00e0 Paris de l’Alg\u00e9rie ind\u00e9pendante et son repr\u00e9sentant \u00e0 l’ONU en 1971.<\/p>\n
Le 6 octobre 1928, Si M’hammed Ben Rahal meurt \u00e0 Nedroma, \u00e0 l’\u00e2ge de 71ans. Dans le cadre de la c\u00e9l\u00e9bration du 61 anniversaire du d\u00e9clenchement de la guerre de Lib\u00e9ration nationale (1er Novembre 1954), une conf\u00e9rence sur la vie de \u00ab M’Hamed Ben Rahal, le rebelle de Nedroma \u00bb avait \u00e9t\u00e9 donn\u00e9e par Ahmed Bencherif, \u00e9crivain et po\u00e8te, \u00e0 la biblioth\u00e8que de lecture publique \u0091Mohammed Dib’ d’Imama.<\/p>\n
A noter que l’\u00e9rudit polyglotte de M\u00e9d\u00e9a Mohamed Bencheneb (1869-1929) obtient la premi\u00e8re partie du baccalaur\u00e9at en 1894. Tawhida Ben Cheikh \u00e9tait la premi\u00e8re bacheli\u00e8re tunisienne (1928). Affani Mohamed Ben Lahcen dit \u00ab P\u00e8re J\u00e9go \u00bb est quant \u00e0 lui le premier bachelier marocain (1919).<\/p>\n
par Allal Bekka\u00ef<\/p>\n
lequotidien-oran.com<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"
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