Par Mohamed Touati / lexpression.dz
L’amélioration des capacités de chargement et de stockage dans les ports est revendiquée par les opérateurs économiques pour relever ce challenge.
L’année 2023 qui a été marquée par l’élection de l’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU sera aussi celle des exportations hors hydrocarbures. Objectif: 13 milliards de dollars de recettes d’ici fin décembre. «C’est un challenge. Ça reste un objectif à atteindre, il faut juste réunir les conditions pour cela. Je pense que les ministères concernés travaillent dans ce sens», cependant, il reste encore beaucoup choses à améliorer a déclaré, hier, sur les ondes de la chaîne 3 le vice-président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal). Que propose-t-il? L’invité de la Rédaction de la Radio nationale d’expression française a évoqué les capacités de chargement et de stockage dans les ports que certains opérateurs économiques ont déjà demandé à améliorer pour augmenter leurs volumes d’exportations. Ali Bey Nasri cite à ce propos l’exemple du ciment. «C’est le cas du ciment actuellement. Nous exportons environ 9 millions de tonnes/ an. Nous avons un potentiel qui peut atteindre jusqu’à 15 ou 16 millions d’exportation. Malheureusement nos ports ne peuvent pas prendre en charge ce volume-là», regrette l’hôte de la chaîne 3. Tout en faisant référence au complexe sidérurgique Tosyali Algérie d’Oran, qui exporte 950 millions de dollars/an, et qui pourrait faire beaucoup mieux s’il ne rencontrait pas cette contrainte. «On peut aller jusqu’à 20 millions de tonnes d’exportation de clinker, mais il faut d’abord augmenter les capacités de chargement», a assuré le vice-président de l’Association nationale des exportateurs algériens. «En 2017, on était importateur. On a importé jusqu’à 7 millions de dollars. On est devenu excédentaire en 2022», grâce aux efforts fournis, maintenant il faut continuer à travailler dans cette voie, a souligné Ali Bey Nasri, conseillant d’investir plus dans la formation, notamment dans le domaine de l’exportation. «C’est une nécessité, aucune entreprise exportatrice ne peut valablement durer à l’étranger si elle n’a pas les compétences pour cela», a fait remarquer l’invité de la chaîne 3. Au sujet du ciment, il faut savoir qu’il s’est distingué en arrivant en seconde position des matériaux de construction exportés. Ses ventes ont permis à l’Algérie d’encaisser 424 millions de dollars en 2022, contre 215 millions de dollars en 2021 et 68,8 millions de dollars en 2020. Le ciment permet à l’Algérie, il faut le souligner, d’intégrer le «top 20» des pays exportateurs de ce matériau et de pointer au 14e rang à l’échelle mondiale. Les exportations de ciment ont fini par connaître un véritable boom. Ce qui a permis au pays de passer du stade d’importateur à celui d’exportateur. Il faut souligner que la hausse des exportations hors hydrocarbures est une priorité de la feuille de route tracée par le président de la République au gouvernement. Le processus a été entamé lorsqu’il a exhorté l’Exécutif à augmenter les «exportations hors hydrocarbures à 5 milliards de dollars, d’ici fin 2021», contre les 2 milliards de dollars de l’époque lors de la Conférence nationale sur le plan de relance pour une économie nouvelle, qui s’est tenue en août 2020. La dépendance quasi totale de l’économie nationale à la rente pétrolière «est fatale pour l’intelligence et l’esprit d’initiative», avait souligné Abdelmadjid Tebboune. Des déclarations qui ont provoqué le déclic. L’objectif a été atteint. L’appétit venant en mangeant, la performance a été dépassée en 2022. Les exportations hors hydrocarbures ont atteint un niveau record: 7 milliards de dollars. L’Algérie vise désormais encore plus haut: 13 milliards de dollars en 2023.