Plus de 2,7 millions de personnes bénéficieront de l’allocation de Solidarité Ramadhan fixée à 10 000 DA. Une enveloppe financière conséquente a été dégagée à cet effet. Elle est estimée à 27,7 milliards de DA, a révélé, hier, Amar Marzouki, directeur du Budget au ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire.
Par Akrem R.
L’intervenant a expliqué que les éligibles à cette allocation sont les familles sans revenu et les inscrits au Programme de solidarité nationale, ainsi que les employés dont les revenus ne dépassent pas le Salaire minimum national garanti (SNMG). Les préparatifs pour cette importante opération de solidarité ont été bien entamés en octobre 2022, et pour lesquels des instructions ont été données aux walis et P/APC pour l’inclusion de l’allocation ramadhan dans le budget des collectivités, a expliqué Marzouki qui s’exprimait sur les ondes de la radio nationale « Chaîne I». En effet, l’opération d’élaboration des listes des bénéficières à faibles revenus touche à sa fin et le versement de cette allocation devrait se faire avant le début de ce mois sacré.
S’agissant de l’origine des financements, le représentant du ministère de l’Intérieur a fait savoir que 16,5 milliards de DA ont été mobilisés sur le budget de l’Etat, et ce, dans le but de combler le déficit budgétaire que connaissent les communes, et 8,35 milliards de DA sur le budget des collectivités locales. Quant au ministère de la Solidarité nationale, il contribuera, pour sa part, avec une enveloppe de 1,44 milliard au financement de cette opération. Il y a également les grandes entreprises, notamment la Sonatrach, Sonelgaz, Naftal, Algérie Poste et autres sociétés de transport et des travaux publics, qui contribuent à cette opération avec un montant de 1,44 milliard de DA. En somme, toutes les institutions de l’Etat sont mobilisées pour venir en aide aux démunis, notamment durant ce mois sacré.
1284 espacés réservés pour abriter des commerces
Il est à rappeler que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, depuis son arrivée au Plais d’El Mouradia, insistait sur la nécessité de prendre en charge les citoyens, notamment les démunis. Des orientations claires ont été données à son Exécutif afin de bien préparer ce mois de Ramadhan, en matière d’approvisionnement du marché, sécurité, et autres.
C’est dans ce cadre, qu’une série de mesures ont été prises par le ministère de l’Intérieur et des collectivités locales. Pas moins de 1 284 espaces ont été réservés et aménagés pour l’implantation de marchés de proximité et espaces commerciaux au niveau de 700 communes à travers le pays, a fait savoir, également, Amar Marzouki. Ces espaces s’ajoutent aux marchés quotidiens existants déjà. Ces dispositifs visent à lutter contre le phénomène de la spéculation qui bat son plein, notamment durant ce mois où la consommation des ménages double. Des commissions locales composées d’éléments de la sureté nationale, gendarmerie, agents du contrôle locaux, seront à pied d’œuvre pour assurer un suivi et un contrôle rigoureux du marché. Ainsi, le ministère de l’Intérieur accompagne les ministères du Commerce et de l’Agriculture pour l’approvisionnement du marché, notamment en divers produits. En clair, tout est fin prêt pour accueillir le mois de ramadhan dans les meilleures conditions. Il a même été décidé de mettre en place un programme spécial pour l’approvisionnement en eau potable et également la collecte des déchets ménagers.
Plus de 900 communes en difficulté financière
Sur un autre registre, le directeur du budget au ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Amar Marzouki a révélé que 900 communes à travers le pays rencontrent aujourd’hui des difficultés financières pour payer les salaires et mener à bien les programmes de développement local. Une situation qui a été prise en charge par le budget de l’Etat, en dégageant les enveloppes financières nécessaires pour garantir un bon fonctionnement des collectivités locales, notamment, le service public, et assurer les salaires des fonctionnaires. D’ailleurs, les enveloppes budgétaires concernent les récentes augmentations salariales et les opérations d’intégration des diplômés dans des postes permanents et également la prise en charge des cantines scolaires. Selon l’intervenant, un budget global de 360 milliards de DA a été alloué pour financer le budget de gestion, en plus d’une enveloppe financière estimée à 110 milliards de DA pour soutenir les programmes de développement local.
S’agissant des véritables raisons de ce déficit financier au niveau de ces 900 communes, l’intervenant a cité la non exploitation de toutes les richesses de la collectivité et parfois la mauvaise gestion. Afin d’y remédier, un nouveau projet de loi sur la commune et de wilaya est en phase d’élaboration. La monture de cette nouvelle loi se trouve au niveau du secrétariat du gouvernement et sera bientôt présentée au débat au Parlement, après, bien sûr, approbation du projet de loi par le Conseil des ministres.
Il a indiqué que le projet de loi de la commune vise à remédier à la faiblesse des sources financières et de sa collecte localement, puisqu’il propose de nouvelles dispositions afin d’inciter les P/APC à prendre des initiatives et à développer de petites activités et projets économiques.