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Par Amine Goutali , horizons.dz
Plus que des applaudissements, l’engagement mérite d’abord le respect. Le respect de contribuer pleinement à la préservation de la mémoire de celui qu’on qualifie, à juste titre, du prince des poètes algériens, Sidi Lakhdar Benkhlouf.
Pouvoirs publics, chercheurs, universitaires, maisons d’éditions, mais aussi les interprètes du melhoun, que ce soit dans le registre de la chanson bédouine ou châabi, tout ce beau monde s’emploie, chacun dans son registre, à pérenniser l’œuvre poétique de ce poète panégyriste hors du commun du 16e siècle, un grand résistant qui pris part à la bataille de Mezeghrane qui opposa en 1558 les troupes de la Régence d’Alger à la soldatesque espagnole. Mais au-delà d’une riche bibliographie consacrée à son répertoire mystique d’une estimable valeur, couronnée récemment par la publication cossue de quatre tomes d’Abdelkader Bendamèche, spécialiste de la chanson du terroir, force est de mettre en avant, sinon plus, saluer toutes les initiatives engagées dans cette voie jusqu’ici. De Bendamèche justement est venue, rappelle-t-on, l’idée du Festival national de la poésie melhoun portant le nom du grand soufi, que le ministère avait aussitôt adoptée et fortement soutenue. Ce fut le cas aussi avec le long métrage de Mohamed Chouikh, qui se propose de revisiter la vie et l’œuvre du poète et moudjahid, et dont le premier coup de manivelle a été donné le 5 janvier dernier au Bastion 23 à Alger.
Si mérite il y a, convenons-en, il est d’abord celui de cette longue lignée d’adeptes soufis, issue de grandes tentes, et la nébuleuse des confréries, qui, de siècle en siècle, a pris sur elle la perpétuation de la mémoire de ce pan précieux de notre histoire identitaire. Il est tout aussi louable que de voir aujourd’hui un panel de jeunes chanteurs donner de la voix aux pièces poétiques de toute beauté – toutes versées dans le genre m’dih du grand barde célébré à ce jour dans les grandes hadras animées dans la zaouia de Mostaganem où il repose en paix.