Une bouffée d’éspérance
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Très chère, Terre Sainte,
Dans ton antique enceinte
Imbibée de vermeil,
Transformée en enclos cauchemardeux,
Tes enfants vaillants,
Meurtris, et nauséeux,
Te surveillent.
Cloîtrés, grelottants
Et ayant perdu toute notion
De repos, de temps et de sommeil.
Ils croulent sous les décombres,
Effarés
Par les spectres, et égarés
Dans l’opacité des ombres.
Jalousement, ils te veillent,
Dans la douleur et, l’espoir
D”un renouveau régénérant, d’un éveil.
Affligeante est ta complainte,
Ma très chère, Terre Sainte,
Noyée dans le sang
De milliers d’innocents.
Toi, mon âme sœur,
La fibre de mon cœur
Frétille; mais sache que bientôt
Tu connaitras un renouveau
Florissant,
Et, des jours meilleurs.
Le monstre effronté et arrogant,
Disciple de Satan
Et de Lilith
La maudite,
A voulu araser
À la serpe, tes racines
Bien implantées,
Dans ton sol.
La vermine,
Assise sur des charbons ardents,
S’affole,
Sachant quelle ne peut avoir raison
De toi et s’agite,
Hystérique,
Dans sa déroute.
Car, sans nul doute,
Tu reverras incessamment
Des aurores flamboyants.
Je perçois, proche, l’aube émerger de tes horizons.
Et je vois, de merveilleux rayons verts,
Des trochets d’émeraude, flottant gaiement dans les airs.
En s’ouvrant à tes yeux éblouis, ils s’évasent, déchirant
Le noir qui ternissait ton humeur;
Dissipant ainsi, tout goût amer et répugnant.
Très chère, Terre,
Toi qui a vécu le calvaire,
Je ressens
Une brise, douce et pure comme de l’eau de roche
Qui tapproche,
En avançant discrètement,
Pudique, rafraichissante,
Et impatiente
De venir t’enlacer et, caresser
Tes joues meurtries et, tes flancs.
Tes larmes profuses et dégoulinantes, éteindront
l’étendue de ton feu
Ardent, en la noyant.
Et comme tu le souhaites et le veux,
À proximité de tes oliviers
Revivifiés,
Des fruits succulents
Et des fleurs fascinantes, repousseront,
Bien agencés dans des bosquets.
Leurs branches résilientes, bousculeront sans façon,
Les berges de l’atroce géhenne
Qui t’a sucé, jusqu’à t’anémier.
Ta ténacité brisera ses replis et, tes bourgeons,
Émergeront stoïques, sans aucune peine.
Des pâquerettes et des coquelicots palpitants,
Recouvriront tes plaines,
Balayant sur leur passage, les pics des chardons
Qui écorchaient ta peau et, tarissaient le flux de tes veines.
Mal aisée, tendue et en transe,
Je déchire le silence,
Le réduisant en guenilles et m’indigne,
J’écris, et souligne
En insistant,
Pour rappeler que notre Créateur, Le Tout Puissant,
Ne se détournera pas,
D’Al-Aksa, son Masdjid et, de sa première Qibla.
Très chère Terre bénie, berceau des prophètes,
Dans son immense générosité,
Il te fera oublier, les maux assénés
Par les terribles tempêtes.
Écoute-moi peuple supplicié,
Allah répondra certainement à tes prières,
Et à celles de tes partisans,
Chaudes et sincères
Il te rendra justice, et te libérera de l’oppression.
Je te ressens,
Et te perçois dans mes tréfonds,
Très chère, et vénérable Terre de Palestine,
Prunelle de mes yeux, bien plus tôt que tu ne l’imagines,
La blanche colombe planera alentours, sereine et majestueuse,
Pendant que toi, épanouie, réconciliée et heureuse,
Tu recouvriras ta splendeur d’antan.
Et, tu te pavaneras, au mépris de l’ennemi déconfit,
Sous l’éclat de la beauté retrouvée,
De ton firmament.
Fadila Bastandji
In leve ¨Palestina
BentMokhtar Fadila