« Si l’Iran tombe, le monde arabe s’effondre, et la première étape sera la destruction de la mosquée Al-Aqsa ». C’est par cet avertissement dramatique que Yahia Abou Zakaria ouvre son intervention sur Lebanon On Channel, dans un épisode au ton grave diffusé le 19 juin 2025. Il y dresse un panorama de la guerre ouverte entre Israël et l’axe de la résistance, et alerte longuement sur les dangers imminents qui menacent l’Algérie.
Il insiste : l’Iran est aujourd’hui le dernier rempart stratégique. Si ce pilier cède, les sionistes exécuteront ce qu’il appelle « leur programme messianique », avec pour première cible Jérusalem, puis – peut-on en douter ? – les pays qui, comme l’Algérie, refusent la normalisation et gardent un discours clair sur la Palestine.
Pour lui, cette séquence historique ramène l’Algérie au centre du jeu. Il le dit sans détour : « L’Algérie est visée ». Et ce n’est pas nouveau. Dès les années 1970, dit-il, l’Algérie a été ciblée pour avoir hébergé l’OLP, pour avoir refusé les bases militaires américaines, pour avoir maintenu un cap diplomatique souverain, y compris face à la France, à Israël ou aux États du Golfe.
Il raconte un épisode marquant : lors d’un sommet arabe au Caire, le ministre qatari Hamad Ben Jassem aurait averti le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, en ces termes : « Après la Syrie, ce sera votre tour. » Pour Abou Zakaria, ce fut le signe d’un plan à long terme. Ce jour-là, dit-il, un ministre algérien aurait dû claquer la table. Ce jour-là, il aurait fallu répondre au nom de la dignité nationale.
L’auteur revient aussi sur des actions concrètes contre l’Algérie. Il cite un attentat attribué au Mossad contre un bateau à Annaba, les tentatives de surveillance du réacteur nucléaire d’Aïn Oussara, et l’infiltration par drones depuis le sud. Il désigne clairement les Émirats arabes unis, la France, les États-Unis et une « voisine » comme complices silencieux d’un plan de neutralisation stratégique.
Il évoque également la guerre économique silencieuse, les opérations psychologiques et la guerre médiatique. Mais il souligne que l’Algérie, forte de son histoire, résiste : « Nous construisons des hommes, pas des gratte-ciels. » Il se félicite de l’acquisition récente par l’Algérie de modèles avancés de Sukhoï russes, comparables aux avions furtifs américains. Une première dans le monde arabe.
Yahia Abou Zakaria insiste aussi sur la centralité de l’héritage révolutionnaire algérien. Il convoque les figures de la guerre de libération – Larbi Ben M’hidi, Hassiba Ben Bouali, Zighoud Youcef – pour affirmer que « l’Algérie ne cède pas, ne cédera pas, et a inscrit dans sa chair le refus de l’occupation, de l’humiliation et de la soumission ».
Le discours se fait plus personnel lorsqu’il parle de son père, torturé à Serkadji, ou de son oncle, assassiné selon la « méthode du cimentier » par les forces coloniales françaises. Ce ne sont pas des anecdotes, mais des fondations mémorielles. Il n’y a pas de politique algérienne possible, dit-il, sans fidélité à ces martyrs.
Face aux menaces hybrides – militaires, médiatiques, culturelles – l’Algérie, selon lui, est prête. Il évoque une tentative d’envoi de drones turcs depuis le Mali, les infiltrations djihadistes depuis la Libye, et les tentatives de saper l’unité nationale via les réseaux sociaux. Mais l’armée algérienne, dit-il, connaît ses frontières, ses failles, et ses ennemis – et elle a une doctrine forgée dans les années noires des années 1990.
En parallèle, Abou Zakaria critique avec véhémence ce qu’il appelle « la décadence morale des élites arabes », trop occupées à diffuser des concours de chant pendant que les peuples meurent. Il oppose la profondeur historique de l’Algérie aux distractions imposées : « Ils ont tué nos héros avec Ronaldo, nos livres avec Netflix. »
Enfin, il rappelle ce que représente l’Algérie pour l’Afrique et le monde arabe : un soutien constant à la libération des peuples, une main tendue à la Palestine depuis Boumediène, un refuge pour les résistances de l’époque post-coloniale. Ce positionnement, affirme-t-il, est précisément ce qui fait que l’Algérie est sur la liste noire des puissances impériales. Ce n’est pas une paranoïa : c’est le prix à payer pour rester debout.
Pour comprendre en profondeur la gravité du moment et la manière dont l’Algérie est perçue dans cette guerre géopolitique aux dimensions existentielles, nous vous invitons à visionner l’intégralité de l’émission sur Lebanon On Channel. Le lien est ici :
Hope&ChaDia