8La musique diwane et la musique gnawi (gnaoui) ou gnawa (gnaoua) algérienne ont pour origine les esclaves noirs originaires d’Afrique sub-saharienne. Avec les siècles, ces musiques ont divergé sur de nombreux points (habillement, danse, instruments, paroles, enseignement, place et reconnaissance dans leur société d’adoption…) liés à l’histoire propre de chaque pays ainsi qu’aux spécificités humaines et culturelles où elles ont baigné.
Le terme diwane est un mot arabe utilisé quand on parle de la partie thérapeutique de la soirée (Lyla). Les Diwane se réclament de Saydouna Bilal : 1er esclave noir libéré par le prophète Saydouna MOHAMED que la paix soit sur lui, qui deviendra le 1er muezzin de l’Islam. Ce genre musical existe en Tunisie, en Égypte (et aussi probablement en Libye) avec des noms spécifiques selon le pays (voir Gnaoua). La musique Diwane d’Algérie et ses consœurs ont pour point commun une origine africaine sub-saharienne et certains rites. Toutefois, ces musiques gnawa d’Algérie, du Maroc de Tunisie, Libye et Égypte vont se spécifier en fonction des populations, et des histoires propres à chacun de ces pays ou régions et ne connaitront pas le même parcours ou les mêmes influences.
Le Diwane en tant que rituel est sorti de son cadre originel (la “Lila” ou le Diwan) pour investir les scènes artistiques. En plus de membres de confréries qui pratiquent ce genre sur les scènes algériennes, et même parfois étrangères, de jeunes groupes ont vu le jour, et des artistes plus confirmés pratiquent ce style musical aujourd’hui. Ce sont principalement des expériences de fusion, et des prolongements à la musique Diwane. Parmi ces groupes, on retrouve Gaâda – Diwane Bechar, Karim Ziad, Gnawa Diffusion. Ces derniers, comme le soutient Zineb Majdouli, chercheur, ont révolutionné le mot “Gnawa”, mais pas le genre Diwane.
Afin de mettre en valeur les Diwanes (les initiés, membres de confréries Diwane), le Ministère de la culture algérien a institutionnalisé deux festivals culturels: le Festival national de la musique Diwane de Béchar, qui s’articule autour d’une compétition; et le Festival international du Diwane d’Alger. Mais le Diwane et ceux qui le pratiquent n’est pas suffisamment valorisé parce qu’un savoir n’a pas encore été produit sur cette culture, ce mode de vie, ce rituel, et cette musique ainsi que la danse qui l’accompagne.
2 comments
Je suis très fan de ce genre musical. Merci beaucoup pour toutes ces informations.
J’attends la partie 2 avec patience !
Salut chère amie,
Je suis ravi que vous aimiez, mais les autres parties seront consacrés aux autres styles qui sont beaux aussi et surtout nombreux…quoique les goût et les couleurs ça ne se discutent pas, comme on dit…Mais ce style qui nous vient du sud ouest (la région de Béchar en l’occurrence) est un vrai régal.