Home Algérie Algérienne Un algérien auteur d’une invention extraordinaire dans le domaine de l’industrie automobile : Un moteur made in Algeria ? Oui, pourquoi pas !

Un algérien auteur d’une invention extraordinaire dans le domaine de l’industrie automobile : Un moteur made in Algeria ? Oui, pourquoi pas !

by CHRYSALIDE
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L’Algérien peut faire des miracles : il suffit de croire en lui. Inventeur et mécanicien surdoué, Yacine Benziada (45 ans), vit mal le fait que l’Algérie ne soit pas un fabricant de véhicules. Très au fait des secrets de l’industrie automobile, Yacine est l’auteur d’une invention inédite. Révolutionnaire. 

Après plus de 20 ans de recherches et d’expérience dans le domaine de la mécanique, il parvient à mettre sur pied un système qui devra donner naissance à un nouveau moteur automobile. Il s’agit, en effet, d’«un système hydromécanique pour moteur à combustion interne sans arbre à cames».

Le prototype de ce mécanisme jamais fabriqué jusque-là a déjà été monté sur un moteur diesel Peugeot Partner. L’expérience a été une réussite totale et va bientôt être rééditée sur une voiture Mercedes, affirme Yacine qui a pris attache avec des chercheurs et des organismes de renommée internationale pour faire breveter son invention.

Dès la diffusion de la nouvelle sur Youtube, ce génie a été contacté par plusieurs constructeurs automobiles dont BMW, Citroën et Peugeot pour leur en dire plus. Mais il se montre très vigilant, préférant d’abord tout breveter et que l’Algérie soit la première à en profiter.

Père de trois enfants, ce natif de Jijel a tout fait avec ses propres moyens dans son atelier à l’est de la banlieue d’Alger. «Ça m’a pris énormément de temps et d’argent. J’ai acheté un tour, une fraiseuse et d’autres équipements. Car sans ces moyens, rien n’est possible», confia-t-il modestement alors qu’il s’apprêtait à démonter un moteur Nissan 4X4.

Un moteur sans arbre à cames ! 

Mais en quoi son invention est-elle extraordinaire ? En fin connaisseur de la mécanique, Yacine y répond avec précision : «Avec le nouveau système, les soupapes ne sont pas actionnées par l’arbre à cames, mais par une pompe hydromécanique que j’ai moi-même fabriquée. Ainsi, le vilebrequin sera plus libre et le moteur beaucoup plus puissant.

En plus, il consomme nettement moins d’huile par rapport au moteur à arbre à cames », précise-t-il. Autres avantages, le nouveau moteur est très facile à fabriquer, dégage moins de bruit et n’admet aucune huile en haut de la culasse.

L’importance du nouveau système réside aussi dans le fait qu’il permet de se débarrasser de plusieurs pièces qu’on trouve dans le moteur classique. «En plus de l’arbre à cames et ses accessoires comme les pastilles ou les doigts de culbuteur, le nouveau moteur n’aura pas de chaîne de distribution, de tendeur, de pignons et de joints spi. Il sera donc plus léger en termes de poids et dans certains moteurs comme celui de la Polo, la fausse culasse est à supprimer aussi. Avec le nouveau mécanisme, la culasse aura une autre forme plus simple que celle qu’on connaît actuellement», détaille notre interlocuteur.

A l’entendre parler, on comprend que Yacine n’est ni un vantard en quête d’un bon auditoire ni un aventurier en mal de réputation. Exposée à des ingénieurs et autres génies de la mécanique, son exploit a impressionné plus d’un. K. Mouloud est un doctorant et ami de longue date de Yacine. Il l’a accompagné dans toutes les démarches en vue de breveter son invention. « Ce qu’il a entrepris doit être pris au sérieux par les plus hautes autorités du pays. Ce n’est pas de la rigolade.

Son invention pourrait permettre à l’Algérie de se lancer aisément dans la production de véhicules. Et Dieu sait que nous en avons les moyens. L’Algérie dispose de grandes usines de montage de véhicules à Tiaret, Rouiba et Constantine. N’oublions pas que dans les années 80, la SNVI produisit des camions avec plus de 70% d’intégration. Maintenant que cette usine dispose de tours numériques, de fonderie et de fraiseuses haut de gamme on pourra y fabriquer le moteur qu’on veut. Il suffit de tendre l’oreille et d’accompagner des gens comme Yacine », préconise-t-il.

Et à Yacine de reprendre la parole : «Dans le domaine de l’industrie automobile, le plus important c’est le moteur. La coque et la carrosserie, on en a produit des dizaines de modèles ces dernières années, mais les moteurs ne sont pas une mince affaire. Les Allemands l’ont quand même fait en 1886.

Et nous, plus d’un siècle plus tard, on continue à importer des véhicules. Il y a quelques années, on achetait de l’étranger plus de 400 000 voitures par an. Ce n’est pas normal !

Qu’est-ce qu’ils ont les Allemands ou les Japonais de plus par rapport à nous. La seule différence c’est que nous, nous n’accordons aucune valeur à nos compétences, mais eux, ils les mettent au-dessus de leur tête.»

Pour un pays qui place le développement de l’industrie automobile au centre des préoccupations, le rôle et l’apport de génies comme Yacine n’y sera que bénéfique.

En mars dernier, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, a souligné que «l’Algérie veut une industrie automobile opérante et véritable.». «Nous sommes en contact avec de grandes entreprises pour mettre en place une industrie effective», précisant que ce dossier a «une dimension stratégique pour les opérateurs économiques, en vue d’instaurer une industrie véritable qui parviendra à exporter ».

Des inventions à breveter 

Le ministère va-t-il tendre la main à notre inventeur dont le plus grand souci est l’obtention du brevet d’invention ? «Nous avons écrit même à Belkacem Hebba, l’imminent chercheur algérien établi aux USA. Nous avons envoyé aussi un rapport consistant au PCT de Genève (Suisse), un organisme de référence en matière de brevetage. Leur réponse n’a laissé aucun doute sur le bien fondé de mon invention. Le dossier a été fait avec l’aide d’un ancien directeur de l’Inapi, l’institut Algérien de la propriété industrielle.

Le PCT nous a émis quelques réserves concernant le schéma de l’invention. En vérité, je ne voulais pas tout dévoiler. J’étais très méfiant. Et même le rédacteur du brevet m’a déconseillé de le faire. On m’a aussi envoyé des liens des deux inventeurs qui se sont penchés sur la même idée que moi. L’un est chinois, l’autre est un anglais, mais ce qu’ils ont fait est irréalisable.

En plus, ils ont travaillé sur un moteur essence alors que mon invention porte sur le moteur diesel. Chose qui n’a jamais été faite par le passé », explique Yacine, sûr de lui. Très informé des nouveautés de l’industrie automobile, notre hôte a la tête bourrée d’idées innovantes. Il nous parle longuement des moteurs HDI, DCI, VTI, VTT, VTEC, en expliquant les spécificités et le mode de fonctionnement de chacun. En 2019, il était sur le point de signer une convention avec une haute institution de l’Etat (il préfère ne pas dévoiler son nom, ndlr) afin de doter plus de 300 engins d’un ralentisseur unique en son genre (lire l’encadré).

Mais l’avènement du hirak et la pandémie de la Covid-19 ont tout chamboulé. Avant de penser à la suppression de l’arbre à cames, Yacine a étudié longuement tout ce qui avait été fait auparavant dans ce domaine à travers le monde. « Citroën est le premier fabricant à avoir tenté de supprimer l’arbre à cames du moteur.

C’était dans les années 1960. Ils n’ont pas réussi. Chrysler et BMW aussi ont tenté l’expérience afin de rendre le moteur plus puissant. Elles ont investi des sommes colossales sans pour autant obtenir de bons résultats.

Une autre compagnie a remplacé l’arbre à cames par des bobines générant du champ magnétique. Une autre l’a fait par l’introduction d’un compresseur qui fonctionne avec la pression d’air en s’appuyant sur une mémoire qui commande les électrovannes des soupapes.

Le moteur a été mis en marche, mais il n’a jamais été industrialisé. Son défaut réside dans le fait qu’il coûte excessivement cher et que certaines de ses pièces comme les joints spi ne résistent pas à la chaleur sur les longues distances. Toutes ces expériences ont été faites sur le moteur essence.

Pour le diesel, personne n’a essayé car on pense qu’il est impossible», dit-il. Aujourd’hui, Yacine se trouve comme désorienté. S’il a tardé à refaire le rapport de brevetage, c’est d’abord par manque de moyens. Mais pas seulement. Sa crainte de voir son invention atterrir entre les mains de personnes malintentionnées le hante énormément.

Pour éviter un tel scénario, il en appelle aux industriels et aux plus hautes autorités du pays pour que son rêve devienne réalité. Le rêve de voir des véhicules à moteur sans arbre à cames sillonner les routes et les villes des quatre coins d’Algérie et du monde aussi.

Des voitures moins chères qui nous feront oublier les années de gabegie et les usines de gonflement de pneus des Tahkout et consorts.

ouvalalgerie.com

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