Après deux années d’absence dues à la pandémie du Covid-19, le Festival International du Cinéma d’Alger (FICA), dédié au film engagé, est de retour. Du 02 au 10 décembre 2022, les cinéphiles algériens sont invités à assister aux différentes projections dans cinq espaces de la capitale.
Les grandes lignes de cette manifestation cinématographie ont ét dévoilées, ce lundi 28 novembre 2022, lors d’une conférence de de presse, au niveau de la salle Frantz-Fanon (Oref), animée conjointement par Mme Zehira Yahi, commissaire du FICA, et M. Ahmed Bedjaoui, membre du comité d’organisation. Dans son intervention, Mme Yahi a déclaré qu’après des mois très difficiles, eu égard à la pandémie Covid-19, « on a espéré faire l’édition 2020 ou encore celle de 2021, mais, fort heureusement, nous sommes parvenus à faire celle de 2022 ». Et d’ajouter : « Nous voici réunis pour la 11ème édition du Festival International du Film d’Alger avec une programmation des plus intéressantes et une compétition dans trois catégories. »
Ainsi, plus de 60 films dont 23 algériens, seront projetés tout au long de cette manifestation, avec 25 films en compétition dont 6 longs-métrages fictions, 8 longs-métrages documentaire et 11 films courts. Dans la cadre la compétition officielle, le jury des différentes catégories sera présidé respectivement par Merzak Allouache pour la section longs-métrages de fiction, Ali Fateh Ayadi pour la section longs-métrages documentaire et Said Mehdaoui pour la section courts-métrages (fiction et documentaire).
La plupart des films programmés seront projetés en présence de leurs réalisateurs respectifs. Cette année, l’accès aux projections sera gratuit au public. La commissaire du FICA a annoncé que l’année prochaine, l’entrée sera payante mais à un prix raisonnable. « Pour l’instant, ce que l’on veut, c’est que les salles soient pleines d’amoureux et de curieux du cinéma », a-t-elle confié.
5 Films en avant-première
Le FICA présentera 5 films en avant-première, à la salle Ibn-Zeydoun, dont « Saint- Omer » d’Alice Diop, « Nos frangins » de Rachid Bouchareb, « Cuentos de un día más » (Contes d’un autre jour) de Fernando Pérez, « El-Aayla » de Merzak Allouacche et « Wanikik » de Rabah Slimani.
Comme chaque année, le festival proposera une rediffusion des films à la salle Cosmos (Riad El-Feth) et ce, le lendemain de leur projection, à la salle Ibn-Zeydoun.
Pour rappel, le festival débutera le 02 décembre 2022 à 18h avec la projection du film « The stranger » (El Gharib) d’Ameer Fakher Eldin et prendra fin le 10 décembre prochain avec la projection du long-métrage « La dernière reine d’Alger » de Damien Ounouri et Adila Bendimerad.
3 master class
En marge des projections, trois master class seront sont au programme de cet événement. La première, intitulée « Documentaire et Fiction, Frontières Incertaines », se déroulera le 5 décembre prochain, à 9h30, au niveau au Palais de la culture Moufdi Zakaria (Kouba, Alger). Elle sera animée par le réalisateur algérien Chergui Kharroubi. Le 7 décembre à 9h30, Chi Taî, assurera un master class portant sur le « Cinéma et environnement », au Petit-Théâtre (OREF). Enfin, la dernière master class qui se déroulera le 9 décembre 2022, à 9h30, au Palais de la culture Moufdi Zakaria, sera axée sur le métier des comédiens. Trois comédiens encadreront cet atelier : Lina Khoudri, Réda Kateb et Samir Guesmi. Ils jouent d’ailleurs le dernier film « Nos frangins » de Rachid Bouchareb, qui sera projeté en avant-première le 9 décembre, à 19h, à la salle Ibn Zeydoun.
Hommages et prix…
Comme à l’accoutumée, le comité d’organisation du 11ème FICA rendra hommage à ces femmes et ces hommes du septième art, emportés par la pandémie ou d’autres causes fatales depuis la dernière édition.
Il prévoit également de rendre un hommage à la fondation palestinienne « Shashat » pour le cinéma de femmes. Une fondation réputée pour son cinéma et ses implications sociales et culturelles de la représentation de la femme.
Outre les prix habituels de ce festival (le Grand prix du jury, le prix spécial du jury, le prix du public) remis à la clôture, un autre prix, et non des moindres, a été ajouté ceux existants : la médaille Ghandi, décernée par le Conseil international du cinéma, de la télévision et de la communication audiovisuelle, partenaire de l’UNESCO.
Six focus thématiques
Dans son intervention, M. Ahmed Bedjaoui a annoncé, lors de la conférence de presse, que parallèlement à la compétition, six focus sont programmés. Ils se dérouleront au niveau du Palais de la culture Moufdi Zakaria, de la salle Ibn Zeydoun et de la Cinémathèque d’Alger.
Dans le focus « Retrouvailles » (3 décembre, à 9h à la Cinémathèque algérienne), notre interlocuteur a déclaré qu’il s’agit de films, considérés comme perdus, mais qui ont été numérisés comme « Les mains libres », du réalisateur italien Ennio Lorenzini (première production de Casbah productions en 1964). « Un deuxième film, dont tout le monde pensait qu’il avait brulé dans les laboratoires, « Archie Sheep chez les touaregs », de Ghaouti Bendeddouche, réalisé en 1969 sera présenté en première mondiale. C’est l’INA qui a restauré ce film. D’autres films restaurés par le CNCA et par la Cinémathèque algérienne seront projetés tel que « Tahia ya Didou » de Mohamed Zinet », a-t-il ajouté.
Le deuxième focus (4 décembre, à 9h au Palais de la culture Moufdi Zakaria) sera axé sur le 60ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie avec des films qui mettent l’accent, entre autres, sur le regard que porte l’étranger sur l’Algérie et son combat libérateur. Ahmed Béjaoui estime que les films choisis mettront en exergue l’environnement, le droit des enfants et des minorités ainsi que le respect des cultures. Au programme de ce focus : « Roberto Muniz, un Argentin dans la Révolution algérienne » de Nestor Antonio Suleiman, « De la Conquête » de Franssou Prenant ou « Capitaine Valchanov » de Djamel Bendeddouche.
Le troisième focus (6 décembre, à 14h à la salle Ibn Zeydoun), en collaboration avec le British Council, se penchera sur l’environnement à travers cinq courts-métrages (en anglais sous-titrés en français). Ce focus a été programmé mardi après-midi « afin de permettre au maximum de collégiens d’y assister. C’est une cause d’une importance majeure qui nous concerne tous », a déclaré Mme Yahi.
Toujours le 6 décembre, la Cinémathèque d’Alger abritera le focus « Découvertes » qui mettra sous le feu des projecteurs des films de nouveaux réalisateurs algériens, jeunes et moins jeunes, à l’image de « Janitou » d’Amine Hattou, « Soula » de Salah Issaad, « Halim El Raâd » de Mohamed Ben Abdellah, « Hypnotisia » de Marwane Lakhdar Hamina, « « Cilima » d’Aïssa Ben Saïd ou encore « Le chant de la sirène » d’Arezki Larbi.
Le focus « Cinéma, Mémoire et Résistance » (7 décembre, à 9h à la Cinémathèque algérienne) s’intéressera aux luttes et aux différentes résistances. Ce focus veut rappeler la nécessité de perpétuer la mémoire et de combattre toutes les injustices commises à l’encontre des individus et des peuples. Il le fera à travers différents films comme « Wanibik » de Rabah Slimani, « Voix murées » de Mehdi Belmechri, « Silkthereads » de Walaa Saada ou « El Precio de la Belleza » de Ahmed Mohamed Lamin.
Enfin le focus « Femmes », portera sur la présence de la femme dans le cinéma. Il comportera à la fois des films de femmes et des films sur les femmes, tous genres confondus. A titre d’illustration : « Leur Algérie » de Lina Soualem, « A Mansourah, tu nous a séparés » de Dorothée-Myriam Kellou ou « Fella » de Bella Attia.
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