Source: filahaagronews.com le novembre 8, 2020
Selon l’ONDEEC, 150 000 chevaux sont recensés en Algérie dont 1533 seulement possèdent des livrets signalétiques. 75% sont des Arabe Barbe, 10% de race Arabe, 10% de Barbe et 5% de diverses races (AQPS). Devant ces chiffres révélateurs d’une probable extinction Barbe, patrimoine universel, le Président de la République en sa qualité de Président de l’Association Nationale du cheval Arabe et membre de l’OMCB, devrait prendre des mesures allant dans le sens d’une restructuration en profondeur de la filière équine en Algérie.
Les mots viendraient à manquer pour décrire d’une manière exhaustive, la situation catastrophique que connait le secteur équin en Algérie et plus particulièrement celle du cheval barbe, véritable patrimoine que recèle notre pays. Un cheval exceptionnel de par ses diverses qualités et son statut de cheval améliorateur (il est à l’origine de l’amélioration de près de 2000 races dans le monde et à l’origine de l’apparition du Pur Sang Anglais et autres races tels que le Mustang ou le Lipizan).
Alors que sous d’autres cieux, le cheval Barbe est au centre d’une réelle politique d’élevage et d’une économie considérable justifiant le grand intérêt que lui portent les connaisseurs étrangers, en Algérie, considéré comme son berceau (les plus ossements retrouvés en Algérie le prouve), ce cheval est en désuétude tant il est vrai qu’il est seulement utilisé dans les parades ou dans les fantasias (même ces derniers ne sont pas recensés comme des chevaux Barbes). Toutefois, il est notable de dire que le Barbe à démontré ses capacités d’endurance lors des compétitions international notamment aux championnats du monde.
Autrement dit, ce cheval qui a été par le passé, le véhicule des connaissances et de notre religion, et qui était utilisé dans diverses pratiques sportives à l’instar des sports équestres, est aujourd’hui délaissé et utilisé que dans les épreuves d’endurance. Sur ce chapitre, il y a lieu de dire que le dernier responsable de la Fédération Équestre Algérienne (FEA) Metidji Mhamed Zoubir a, tous simplement décidé de l’exclure effrontément des compétitions et des épreuves de la Coupe d’Algérie pour valoriser le Selle Français. Ainsi, le Barbe à été exclu de cette compétition annuelle qui constituait une manière de le valoriser et le promouvoir. Une décision qui cachait mal l’intention d’introduire le Selle Français dont il s’adonnait à son élevage et sa commercialisation au profit des amateurs des sports équestres, à partir de son Haras Hocine Mansour à Mostaganem.
Il est utile de signaler que le cheval Barbe a commencé à disparaitre faute de son utilisation en Algérie depuis bien des années tant il est vrai qu’aujourd’hui, l’ONDEEC en charge du développement du cheval et qui est une victime collatérale de la mauvaise gestion de la filière équine, compte aujourd’hui un effectif de 150 000 chevaux recensés dont seulement 1533 possédant des livrets signalétiques dont 75% arabe barbe, 10% arabe, 10% de Barbe et 5% de divers (Autre que pur sang). Les chevaux utilisés dans la fantasia ne sont pas comptabilisés car 99% d’entres ces chevaux ne possèdent pas de livrets signalétiques et, selon des experts, «n’ont plus rien du barbe». Ces chiffres démontrent, on ne peut plus clairement que le cheval barbe est réellement menacé de disparition. Une réalité qui interpelle les hautes autorités du pays quand à la restructuration de la filière équine, seule manière de sauver le Barbe de l’extinction.
Il est impératif que le premier magistrat du pays, le Président de la République Abdelmadjid Tebboune qui, faut-il le rappeler, a été le premier Président de l’association nationale du Pur Sang Arabe en 1986, membre fondateur de l’Organisation Mondiale du Cheval Barbe (OMCB) en 1988 et principal organisateur du Salon International du cheval à Tiaret, prenne des mesures allant dans le sens de la restructuration de la filière équine sur la base des proposition émises par les scientifiques et autres techniciens évoluant au sein des diverses entités y afférant.
Par ailleurs et pour évoquer le volet du financement de la filière équine en Algérie, il est incontestable de dire que la Société des Courses Hippiques et des Pari Mutuels (SCHPM) principale pourvoyeuse du secteur a été défaillante. C’est du moins ce que bon nombre de spécialistes affirment sans aucune hésitation tout en confirmant que cette entité à été secouée par de nombreux scandales à caractère financiers.
Par ailleurs, il est stupéfiant de constater que dans les pays européens, ce précieux cheval est encore utilisé dans l’élevage et dans de multiples disciplines telles que le Trec, le horse Ball, le Polo et bien d’autres. Le manque d’utilisation du cheval barbe et le manque de considération accordé à son égard à permit aux marocains de revendiquer son origine. En définitif, il est plus qu’impératif que les pouvoirs publics réagissent en optant pour une réforme de toute la filière en matière de gestion et de mode de financement pour que l’argent du cheval serve au cheval et non aux intérêts de certains gestionnaires et autres prétendus amoureux du cheval.
H.Zenda
2 comments
Magnifique
Effectivement! A connaitre…