par Mustapha Aggoun
À la mesure de leur foi en la justesse de leur cause et du droit de leur lutte, autant la politique et le déni sont durs et cruels. La scène du journaliste Wael al-Dahdouh disant au revoir à son fils, le journaliste Hamza, tué délibérément par la machine de haine sioniste en connaissance de sa profession, ainsi que son collègue Mustafa Thraya avant eux, et des dizaines après eux, semble se répéter sans fin. Ce n’est qu’une seule scène parmi une série de scènes récurrentes toute la journée à Ghaza et en Cisjordanie également.
Les Palestiniens continuent d’être sacrifiés, sans relâche, depuis plus de trois mois, et le monde continue de les regarder se faire tuer sans prendre de mesures réelles pour arrêter ce crime lâche et cruel qui perdure. C’est la honte de la Communauté internationale dans son ensemble, la honte des États, des organisations internationales, des philosophes, des penseurs et des droits de l’Homme. C’est notre honte à tous. La honte de l’Humanité toute entière.
L’agression brutale contre Ghaza, chaque jour, révèle au monde entier l’étendue de la haine sioniste et la criminalité du régime au pouvoir à Tel Aviv, mais elle révèle également l’impuissance de ce monde et sa complicité. Il est devenu évident que le camp occidental a décidé d’une solution finale pour la question palestinienne, préparant le terrain pour imposer la paix du statu quo sur ce peuple et sur les Arabes en général.
Dire que l’entité sioniste n’a pas de plan pour le lendemain n’est pas exact. Elle a un plan clair partagé avec les Etats-Unis et d’autres. Il y a quelques jours, Joe Biden a déclaré qu’il travaillait avec le gouvernement de l’entité sioniste pour arrêter les attaques sur Ghaza sous la pression des manifestations populaires contre le massacre. Son ministre des Affaires étrangères a déclaré, au même moment, qu’il demanderait (demanderait) à Israël de mener des opérations ciblées pour réduire le nombre de victimes et non pour arrêter le meurtre délibéré. C’est la fin de l’hypocrisie et de la tromperie.
Le monde ne semble pas pressé de mettre fin à la guerre, même si elle commence à mettre mal à l’aise de nombreuses puissances dans le monde qui ont rapidement exprimé leur solidarité avec Israël après le 7 octobre, fermant les yeux sur les scènes de meurtre et de destruction, et les oreilles sur les cris de douleur montant vers le ciel, à Ghaza. L’image devient de plus en plus claire, les Palestiniens font face à une nouvelle catastrophe rappelant celle de 1948 et qui la dépasse dans le massacre.
La guerre est brutale et les Ghazaouis combattent avec leur chair vivante. Les détenus non armés en spectacle nus, en plein air, morts et blessés, malades et affamés, froids et effrayés, tristes d’une tristesse profonde sont les images et les chiffres macabres qui nous parviennent. Israël ignore l’ONU, le Conseil de sécurité, la Cour internationale de Justice, toutes les valeurs morales et humaines, profitant du soutien américain qui lui offre tous les types de soutien, tout en prétendant que le Secrétaire d’État Antony Blinken exprime sa tristesse pour la mort du fils de Dahdouh sans condamner le meurtrier.
Les Palestiniens ont reçu le soutien de l’axe auquel le « Hamas » appartient, du Yémen à la frontière libanaise, mais c’était insuffisant pour arrêter la guerre à Ghaza ou déplacer une partie de son fardeau ailleurs, permettant à l’entité sioniste de concentrer ses efforts dans le sud, se contentant de préoccuper le « Hezbollah » au nord. Maintenant, la horde sioniste s’isole à Ghaza et s’y enfonce en tuant et en démembrant. Si le monde ne prend pas une vraie position pour dissuader les bouchers, si aucun développement sur le terrain ne survient sur d’autres fronts, si les forces influentes ne sentent pas que la poursuite de la guerre met en danger leurs intérêts, alors les sionistes accompliront leur crime décrit dans leur philosophie absurde comme vie et survie et imposeront leur vision du lendemain.
Le lendemain imposé marquera une étape suivante avec des scénarios allant du nouveau déplacement des Palestiniens, ou d’un plus grand nombre d’entre eux, à leur redistribution et leur confinement dans une zone plus étroite que celle actuelle, avec un renforcement des mesures punitives économiques, politiques et sécuritaires, les poussant à fuir vers n’importe quel endroit disponible sur cette terre.
Il semble que le monde ne soit pas pressé de mettre fin à la guerre, même si elle commence à mettre mal à l’aise de nombreuses puissances dans le monde qui ont rapidement exprimé leur solidarité avec Israël, après le 7 octobre, fermant les yeux sur les scènes de meurtre et de destruction, et les oreilles sur les cris de douleur montant vers le ciel à Gaza. L’image devient de plus en plus claire, les Palestiniens font face à une nouvelle catastrophe rappelant celle de 1948 avec plus de victimes et de désastre.
Les prochains jours seront très difficiles pour Ghaza et ses habitants, qui ont montré une grande résistance et une grande patience, en s’accrochant à l’idée que la victoire vient avec la patience. Les affrontements et les développements à Ghaza et dans la région portent encore des surprises, peut-être certains d’entre eux, ou un changement dans les positions internationales arrêteront le massacre.
Les dirigeants de l’entité sioniste avec leur élite intellectuelle savent que leur existence, en elle-même, n’est pas naturelle, et que lorsque leur besoin prendra fin, ils ne pourront pas rester un État de guerre et vivre comme une machine de meurtre éternellement. Ni la catastrophe de 1948 ni toutes les guerres suivantes n’ont apporté la paix à cette entité qui se voit divine, au contraire, après chaque guerre, l’hostilité envers elle augmentait et la coalition des forces opposées à elle se renforçait, émergeant au cœur de la tragédie de la vie et de la souffrance. Le problème est que la mentalité qui dirige cet «Etat» est une mentalité d’une époque lointaine, pleine de toutes les charges de l’histoire et d’une idéologie dépassées par le temps, la raison et l’humanité.
