Cette « guerre mémorielle » France/Algérie qui fait depuis plusieurs jours la une des médias français et qui à les croire a été déclenchée par le chef d’état-major juste à la veille de la visite du Premier ministre français à Alger pour influencer cette visite, sert largement ces temps-ci la cause française. Et comment cela ?
Les analyses de la rédaction :
1-Algérie/France
Cette « guerre mémorielle » France/Algérie qui fait depuis plusieurs jours la une des médias français et qui à les croire a été déclenchée par le chef d’état-major juste à la veille de la visite du PM français à Alger pour influencer cette visite, sert largement ces temps-ci la cause française. Et comment cela ? À lire le Monde, le Figaro, la Libération, les propos du général refléterait la « vraie nature de l’État algérien » qui est « un État contrôlé par les militaires », le président Tebboune, dit Le Monde, « étant bien mal élu en décembre 2019, ne serait le vrai dirigeant ». Mais à quoi riment cette colère et cette campagne contre l’ANP qui cadre parfaitement avec ces curieuses manifestations dans les rues du pays où on voit et on entend des pancartes et des slogans genre « l’État militaire dégage » ? Et bien la réponse est claire si on se focalise davantage sur ce qui se passe tout autour de l’Algérie : Alors même que le Pentagone s’apprête à déployer quelques 5000 à 8000 soldats au Sahara occidental, dans le cadre des manœuvres conjointes avec l’armée marocaine et ce sous prétexte que l’un de ces quatre, « une armée étrangère irait aider le Front Polisario à déstabiliser la zone », sous-entendu l’armée algérienne, et que le département d’État américain multiplie des rapports « accablant le pouvoir algérien quant au sort des prisonniers de Hirak », l’armée algérienne elle, frappe là où elle fait trop mal : Il y a trois jours le MAE algérien s’est rendu au Mali où la France se noie désormais totalement entre l’affaire de bombardement criminel de Bounti, le meurtre de six jeunes chasseurs touareg et une population de plus en plus en plus hostile à la junte au pouvoir qui certes laisse les coudés franches à Barkhane, mais qui en le faisant, l’aide à ce que l’enlisement soit de plus en plus complet. Alors que les agents médiatiques français multiplient des articles dans la presse pour exiger via des experts sahéliens parfaitement obscurs l’engagement militaire de l’ANP au Sahel, le MAE algérien, Sabri Boukadoum, a appelé, lundi à Alger, à œuvrer davantage à la valorisation des facteurs de complémentarité économique entre l’Algérie et le Mali et à l’exploitation des énormes potentialités que recèlent les deux pays.
« Alors que nous enregistrons avec une grande satisfaction le caractère distingué et exemplaire de nos relations politiques, nous devons œuvrer davantage à la valorisation des facteurs de complémentarité économique et à l’exploitation des potentialités énormes que recèlent l’Algérie et le Mali », a déclaré M. Boukadoum à l’ouverture des travaux de la 16e session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien, co-présidée avec son homologue malien, Zeyni Moulaye. Plaidant pour « l’activation des mécanismes de coopération bilatérale, notamment la grande commission mixte et le Comité bilatéral frontalier en vue de prospecter de nouveaux créneaux », M. Boukadoum a indiqué que « la réunion d’aujourd’hui vient parachever les efforts constants pour le renforcement et la promotion des relations bilatérales dans différents domaines ». Le Chef de la diplomatie algérienne a transmis à son homologue malien, au nom du président de la République, Abdelmadjid Tebboune et du gouvernement algérien « les vœux davantage de stabilité, de progrès et de prospérité au gouvernement et au peuple maliens frères », exprimant « la satisfaction » de l’Algérie quant au niveau privilégié des relations d’amitié et de solidarité historiques entre les deux pays ».
Ces phrases sont évidemment des flèches à l’adresse de la force d’occupation française au Sahel qui sert désormais de tremplin à l’extension US/Israël en Afrique de l’Ouest. Mais ce n’est pas uniquement les frontières sahéliennes de l’Algérie qui soient le théâtre de la riposte anti-Occupation occidentale algérienne. Au Sahara où l’axe US/OTAN/Israël a l’air de croire en sa chance de pouvoir, comme le reconnaît The Economiste, déclencher une grande guerre à l’horizon 2023, le coup de théâtre est ennui cette semaine par cet accord stratégique à caractère frontalier. Sur fond des non retentissant à Rabat et son initiative stratégiquement suicidaire de normaliser avec Israël, la Mauritanie antisioniste a choisi de signer un mémorandum frontalier qui « traduit la volonté des deux pays de “renforcer les relations de fraternité, de voisinage et de coopération distinguées unissant l’Algérie et la Mauritanie”. » Or, le mémorandum prévoit la création d’une commission bilatérale frontalière comprenant des régions de compétence, en l’occurrence la wilaya de Tiris Zemmour (Mauritanie) et celle de Tindouf (Algérie), cette même Tindouf que l’axe US/Israël a l’air de vouloir convoiter. Évidemment, la presse consacre des pages entières à l’aspect économique. Mais on sait bien que ce qui compte c’est l’aspect militaire ou disons les choses clairement au renforcement militaire du Front Polisario : « L’Algérie œuvre sérieusement au renforcement de la coopération militaire avec la Mauritanie, le Mali et le Niger afin de faire face aux défis sécuritaires imposés à la région.
La création “du Comité d’état-major opérationnel conjoint” en 2019 à Tamanrasset constitue une base essentielle pour répondre aux menaces et dangers sécuritaires à travers la coopération, l’échange de renseignements et la coordination des actions sur les deux côtés des frontières communes entre les 4 pays membres, outre le recours aux propres moyens et aux forces de ces pays ». Même la question d’éventuelles sanctions US/France contre l’ANP dont les bruits s’entendent de plus en plus y est prévu : « Entre autres projets actuellement en cours d’examen, figure l’éventuelle ouverture d’une filiale de la banque d’Algérie en Mauritanie qui sera au diapason du grand développement des relations commerciales bilatérales et permettra de régler le problème de paiement et des transactions financières ». »
Bref pas évidente cette guerre que promet The Economiste à l’Algérie et pour laquelle « l’armée française a déjà créé 10 équipes de recherche ». Reste qu’un accord militaire Mauritanie-Algérie avec au centre le Sahara occidental que certaines sources disent être désormais le théâtre des attaques aux drones israéliens contre pourrait réserver de belles surprises à la partie d’en face…
2-Algérie
-L’Algérie signe un protocole d’accord avec un consortium chinois pour développer le fer de Gara Djebilet
Ces dernières années, les autorités algériennes ont tenté à plusieurs reprises de trouver un partenaire pour développer le grand projet de fer Gara Djebilet. Après les multiples échecs subis dans son ambition de concrétiser le potentiel du gisement, le salut viendrait finalement de la Chine.
L’entreprise nationale algérienne du fer et de l’acier (Feraal) a conclu mardi un protocole d’accord avec un consortium chinois pour l’exploitation de la mine de fer de Gara Djebilet, dans la province de Tindouf. Le consortium est composé de China International Water & Electric Corp, Heyday Solar et la société sidérurgique Metallurgical Corp Of China.
Selon le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, la signature du protocole d’accord sera suivie dans 3 mois par la création d’une coentreprise entre Feraal et le consortium chinois pour développer le projet. Le coût du projet pourrait dépasser les 2 milliards $ selon les premières estimations. Le gisement devrait entrer en production dans un délai de 24 mois.
« C’est la première fois dans l’histoire de ce gisement que nous parvenons à concrétiser un partenariat d’envergure avec un consortium de renommée mondiale, dont notamment la société MCC, notre partenaire technologique, un géant dans son domaine », a commenté le ministre, d’après des propos rapportés par El Watan.
Cet accord intervient après plusieurs tentatives infructueuses de partenariat ces dernières années pour développer le projet Gara Djebilet, qui héberge selon les estimations plus de 2 milliards de tonnes de réserves.
Il faut souligner en effet que le gouvernement algérien fonde beaucoup d’espoirs sur ce projet qui est censé permettre au pays de devenir un hub métallurgique et combler ses propres besoins de minerais de fer « estimés en 2020 à 10 millions de tonnes ». L’exploitation de la mine, les installations industrielles et les autres infrastructures devraient permettre de créer des milliers d’emplois directs et indirects.
Source : agenceecofin
3-L’Algérie s’impose comme une économie qui exporte
La promotion du label « Made in Algeria » figure en pole position dans la nouvelle feuille de route du ministère des Affaires étrangères.
Afin d’accompagner et soutenir les opérateurs économiques algériens dans la conquête de marchés étrangers et booster, le cas échéant, les exportations hors hydrocarbures, les pouvoirs publics misent beaucoup sur la diplomatie économique.
Pour la concrétisation des objectifs tracés par le président de la République Abdelmadjid Tebboune visant le seuil de 5 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures, le département de Sabri Boukadoum va à la rencontre des exportateurs nationaux, lesquels ont réalisé de très grandes prouesses en 2020, en dépit de la crise sanitaire.
Conduite par Smaïl Benamara, ambassadeur-conseiller auprès du MAE, la délégation est restée sans voix face aux résultats d’IRIS ayant exporté, l’année dernière, 500 000 pneumatiques vers de nombreux pays, dont les États-Unis, le Brésil, l’Italie, l’Angleterre, la France, la Libye, le Bangladesh, le Mexique, le Maroc, l’Espagne, la Grèce et l’Allemagne, pour un montant de 10 millions de dollars.
Employant plus de 700 travailleurs, la première entreprise algérienne à produire du pneumatique ambitionne, selon son patron Yacine Guidoum, de cibler de nouveaux marchés et de multiplier par deux ses exportations en 2021.
Source : El Watan
4-Le Pentagone menace l’Algérie ?!
À peine une semaine après l’annonce de la tenue de grandes manœuvres militaires américano-marocaines au Sahara occidental, dans l’objectif déclaré de faire face au Front Polissario et le pays tiers qui chercherait à l’armer, le soutenir et l’équiper, le département d’État américain a fait publier un rapport « accablant » concernant la situation des droits de l’homme en Algérie.
Évidemment, ce rapport qui marque encore une fois le culot que peuvent avoir les dirigeants d’un État où les Noirs se font toujours lyncher par les policiers, où les Asiatiques se font griller eux aussi, n’est pas publié sans arrière-pensées. Il s’agit de surfer sur les secousses post-telluriques laissées par le Hirak, lequel Hirak continue à créer une confusion l’aspiration à l’ouverture et l’aptitude à se laisser manipuler par les cyber soldats de l’Empire.
Après l’exercice aéronaval Lightning handshake 2021 qui s’est déroulé en début de ce mois avec des unités de la 6e flotte américaine et, plus particulièrement, le groupe aéronaval embarqué sur le porte-avions USS Dwight Eisenhower, des unités de la marine royale marocaine et des escadres des Forces royales air marocaines, les préparatifs vont bon train pour les prochaines manœuvres militaires African Lion 2021, selon le tabloïd marocain Al Ahdath Al Maghribia du mercredi 31 mars.
Aussi, lors de l’édition 2021 d’African Lion, c’est en réalité tout le Sahara marocain qui sera le théâtre de ces manœuvres auxquelles participeront des milliers de soldats, dont 5 000 Américains. Une nouvelle occasion est donnée aux Forces armées royales (FAR), qu’il s’agisse des forces terrestres ou aériennes, de se « frotter » aux Marines américains en vue de peaufiner leurs « capacités combatives ». D’ailleurs l’annonce de cette nouvelle va de pair avec le refus de Biden de revenir sur la politique trumpiste au Sahara occidental, en dépit des espoirs qu’il avait suscités dès son accession à la Maison-Blanche.
Cette hostilité anti-algérienne est une certitude depuis que le département d’État américain a publié ce mardi 30 mars son rapport annuel sur la situation des droits humains à travers le monde, dont l’Algérie, couvrant la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2020, rapport truffé d’ingérences dans les affaires intérieures algériennes. Dans son rapport, la diplomatie américaine énumère l’ensemble des « violations des droits de l’Homme » commises par l’État algérien durant cette période.
5-Égypte
-Tensions croissantes entre l’Égypte et les EAU
Des sources égyptiennes affirment que les tensions entre Le Caire et Abu Dhabi se sont intensifiées au point que le président égyptien a ordonné d’examiner les récentes relations de certains responsables égyptiens avec les Émirats arabes unis.
Le quotidien al-Arabi al-Jadeed basé à Londres citant certaines sources a écrit que le gouvernement égyptien était très préoccupé par les liens présumés de certains anciens et actuels responsables égyptiens avec les Émirats arabes unis.
Selon les mêmes sources, le bureau de sécurité du gouvernement égyptien aurait demandé des informations complètes sur les visites des responsables égyptiens aux Émirats arabes unis et le contenu exact des réunions et des contacts entre les responsables égyptiens et émiratis.
Selon le rapport, cette demande du bureau du président égyptien a été faite dans le contexte des relations tendues entre Le Caire et Abu Dhabi. En effet, les positions prises par les EAU, concernant l’affaire du barrage d’Ennahda ne sont pas dans l’intérêt de l’Égypte et soutienne indirectement le gouvernement éthiopien.
Dans le même temps, le Bureau du président égyptien est préoccupé par les efforts répétés des Émiratis pour rencontrer d’importants responsables égyptiens. Les réunions qui selon des sources égyptiennes sont douteuses du fait que le sujet des discussions porte principalement sur les points de vue des autorités égyptiennes sur la situation future en Égypte.
Ainsi un certain nombre de centres de recherche qui ont passé des contrats avec les Émirats arabes unis ou qui sont financés par les Émirats arabes unis ont été avertis de ne pas aborder des projets de recherche sur la situation interne en Égypte et l’impact des crises régionales dans ce pays.
Selon al-Arabi al-Jadeed, les relations entre les Émirats arabes unis et l’Égypte sont tendues et les deux parties sont en désaccord sur un certain nombre de questions. Selon le journal, la crise libyenne est au premier plan des désaccords entre les deux pays.