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Le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations entend revoir sa copie pour la prochaine étape, dévoilant sa nouvelle feuille de route en vue de parer aux insuffisances et perturbations constatées par le passé. Selon le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, cette feuille de route s’adosse à une approche inclusive et une vue d’ensemble pour réguler les importations, impulser la production nationale et les exportations hors hydrocarbures et booster, par ricochet, le PIB.
Lors de la rencontre nationale tenue ce samedi avec les cadres de son département ministériel, Zitouni a souligné la mise en place d’une cartographie relative à la distribution. «Il faut commencer par la concrétisation du plan de distribution qui concerne les marchés de gros, les espaces commerciaux et les bases logistiques réalisés à proximité des grandes villes, et ce, en vue de garantir l’approvisionnement permanent et la réduction des coûts afférents à la logistique», indique-t-il. Ce qui permet, précise le ministre, de faire face à la fluctuation des prix et à la pénurie des produits de large consommation à travers une mise à disposition organisée et équitable.
Il est question également d’améliorer la coordination entre les services du ministère des l’Intérieur afin d’absorber le marché informel et d’intégrer commerçants qui y activent. Dans ce sens, il a été décidé, explique-t-il, la réorientation des espaces commerciaux destinés initialement à être des marchés de détail afin de pouvoir les exploiter dans d’autres activités. De même que le département du Commerce entend établir un programme de permanence plus efficace lors des occasions religieuses, se mettant ainsi au diapason des dernières décisions prises en Conseil des ministres.
Zitouni prévoit aussi de consolider la coordination avec la société civile à même de la placer au cœur de la nouvelle feuille de route, notamment en matière de contrôle et de protection du consommateur. «Nous allons réactiver le plan de communication et nous allons utiliser les différents supports médiatiques pour assurer l’efficacité de nos procédures et mettre fin aux rumeurs qui visent à semer les troubles dans le marché national», insiste-t-il.
Accélérer la numérisation
L’autre axe nodal étant la numérisation du secteur. À ce propos, Zitouni exhorteles cadres du ministère et les organismes sous tutelle à accélérer le processus. Il s’agit particulièrement des procédures relatives au retrait du registre du commerce. «Le nombre d’opérateurs économiques recensé jusqu’au 30 avril avoisine les 2.261.915 entreprises principales et secondaires. L’on dénombre aussi près de1.648.2554 entreprises détentrices d’un registre du commerce électronique représentant 72,9% de l’ensemble des commerçants inscrits à l’échelle nationale», appuie le ministre.
A ce titre, Zitouni tient à préciser que la numérisation du registre du commerce ne se limite pas à l’apposition du code (QR), mais concerne toutes les procédures pour atteindre un document numérisé à 100%. Des instructions ont été données en vue de faciliter aux jeunes chômeurs les procédures d’octroi d’un extrait du registre du commerce, et ce, à travers «la réactivation du service du registre du commerce itinérant». «Il a été créé récemment 39 activités commerciales itinérantes exercées par un nombre important de jeunes», dit-il, rappelant l’impératif de lutter contre toutes les contraintes et entraves bureaucratiques à l’échelle centrale et locale.
Pour ce qui est du contrôle, le ministère envisage de serrer l’étau en termes de contrôle de la conformité des produits destinés à la consommation, ainsi que la transparence des pratiques commerciales, et ce en adoptant un programme permanent contrôlant le marché au niveau de toute la chaîne de production et la distribution, tout en tenant en compte la structure du prix. «Il ne s’agit nullement de plafonner les prix qui obéissent à la règle de l’offre et de la demande, mais juste de préciser la structure du prix. Car nous avons noté des marges bénéficiaires non justifiées», fait-il constater, appelant les opérateurs économiques à revoir leurs marges bénéficiaires en vue de protéger le pouvoir d’achat du citoyen.
Renforcement du contrôle aux frontières
Par ailleurs, le ministère du Commerce entend poursuivre l’opération d’octroi des agréments à 9 laboratoires, outre les 8 structures existantes. La nouvelle feuille de route inclut également le renforcement du contrôle au niveau des frontières afin de faire barrage à la contrefaçon. «Il est question de la mise en service des laboratoires itinérants au niveau de 8 inspections, à savoir Alger, Skikda, Annaba, Jijel, Oran, Bejaïa, Mostaganem et Tébessa», précise-t-il. Dans ce sillage, l’on prévoit aussi la révision de la cartographie nationale numérique des laboratoires qui renferme pas mois de 167 structures à l’échelle nationale. L’on mise, en ce sens, sur la numérisation de l’opération de contrôle en réactivant le système d’information relatif à la lutte contre la fraude dans des wilayas pilotes avant de généraliser la démarche. De plus, Zitouni met l’accent sur la cohérence entre l’importation des intrants, les besoins de la production nationale et les exportations selon une vue d’ensemble. Concernant les importations, il est question de mettre en place une banque destinée au commerce extérieur à même d’avoir des indicateurs scientifiques et un tableau de bord qui aident à la prise de décision. Il souligne, dans la foulée, la nécessité de réguler les importations notamment celles qui ne servent pas l’économie nationale et peuvent épuiser inutilement les réserves de change.
Et en prévision de l’Aïd El-Adha et la saison estivale, Zitouni exhorte ses services à mettre en place le plan d’anticipation en intensifiant les opérations de contrôle et les sorties sur terrain pour s’assurer de la disponibilité des divers produits alimentaires.
A. Mehdid
Foires et salons : Pour une participation plus efficace
Le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations va élaborer un programme concernant la participation aux manifestations économiques internationales. Dans ce cadre, le premier responsable du secteur, Tayeb Zitouni, a relevé, ce samedi lors de la rencontre nationale tenue hier avec les cadres de son département ministériel , l’urgence d’établir un programme relatif au 2e semestre de l’année en cours et de l’année prochaine, en impliquant surtout les exportateurs et les producteurs nationaux. Et de souligner l’urgence de l’ouverture des succursales de la Safex (Société des foires et expositions) au Niger, en Mauritanie et au Sénégal à même d’être des plateformes de distribution et de promotion des produits algériens. Dans ce sillage, l’agence nationale de la promotion du commerce extérieur (Algex) et la Chambre algérienne du commerce et de l’industrie (CACI) sont appelées à se restructurer pour accompagner, dit-il, la nouvelle feuille de route du secteur. A propos des zones de libre-échange, le ministre a souligné l’urgence pressante de revoir les textes réglementaires les régissant, tant elles comptent énormément pour les pouvoirs publics afin de se faire une place sur le marché africain.
A. M.