Un montant d’investissement de 210 millions d’euros a été débloqué pour le financement de la partie allemande du SoutH2 qui devrait transporter de l’hydrogène vert à partir de l’Algérie pour finir en Allemagne en passant par la Tunisie, l’Italie et l’Autriche.
Dans un communiqué rendu public avant-hier, la banque allemande KfW IPEX, qui a un tiers du financement de l’investissement de Bayernets, affirme que cette nouvelle étape franchie par la société allemande est cruciale pour l’avenir du corridor SoutH2. «Le gazoduc Augusta est une étape importante pour assurer l’approvisionnement énergétique à long terme de la Bavière et du Bade-Wurtemberg et permettra le transport de l’hydrogène à l’avenir», lit-on dans le communiqué, qui ajoute que «Augusta sera relié au corridor SoutH2 prévu, qui est une initiative conjointe de quatre gestionnaires de réseaux de transport européens d’Allemagne, d’Autriche et d’Italie. À partir de 2030, l’hydrogène vert sera transporté de l’Algérie et de la Tunisie.»
En fait, Bayernets fait partie du consortium européen composé de quatre entreprises : Snam en Italie, Trans Austria Gasleitung (TAG) et Gas Connect Austria (GCA) en Autriche, ainsi que Bayernets en Allemagne, chargées de la réalisation de la partie européenne de ce gazoduc SoutH2 qui est déjà inscrit sur la liste des projets d’intérêt commun éligibles au financement de l’union européenne.
Voie dégagée
Cette démarche ouvre donc la voie aux autres sociétés de mener des projets dans ce domaine et d’accélérer la migration vers cette nouvelle ressource de l’énergie sur le vieux continent. Sur ce point en particulier, l’Allemagne a déjà entamé le premier pas dans cette bataille en scellant d’importants accords avec l’Algérie pour le développement de cette filière. Outre l’adaptation de l’infrastructure de transport, les deux pays se sont lancés dans la mise en place de projets pilotes dans cette filière. «Une usine de référence dédiée à la production de cette ressource d’énergie future sera réalisée par la partie allemande en Algérie», avait annoncé récemment Thomas Eckert, ambassadeur de l’UE en Algérie.
Il s’agit donc d’une nouvelle opportunité de marché qui s’ouvre pour l’Algérie dont le prix production d’hydrogène vert figure parmi les plus faibles, ce qui est d’ailleurs à l’origine de cet engouement européen pour l’hydrogène algérien en plus de la proximité avec le marché futur de ce combustible conjugué à la disponibilité de l’infrastructure de transport en phase d’adaptation pour les besoins futurs de l’union européenne en énergie propre. Pour se mettre à la hauteur de ses ambitions, l’Algérie se prépare pour le lancement d’un programme de développement de cette filière permettant la production de 40 TWh, soit 10% des besoins du marché européen en ce combustible.
En effet, ce corridor est qualifié d’artère vitale pour l’espace européen, où quatre pays se sont mobilisés pour sa mise en place, à savoir l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche, en plus de l’Algérie et de la Tunisie, considérées comme étant futurs fournisseurs en cette ressource de l’énergie. Dans ce sens, les cinq pays concernés par ce projet se réuniront prochainement pour discuter des préparatifs de son lancement, notamment la partie sud de l’Europe. D’après l’UE, le corridor SoutH2 contribuera à la sécurité de l’approvisionnement énergétique et la diversification des importations d’énergie en Europe et constitue un élément important pour l’exportation de l’énergie verte depuis l’Algérie.
Abdellah B.