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Par Hakim Laalam
– Ce félon d’imam Chalghoumi ! Moi, j’dis qu’il faut le traduire en justice !
– Et moi, j’te dis qu’il faut déjà commencer par le traduire, bark !
– ???
D’accord ! Nous n’avons ni les armées ni le courage ni le reste, encore moins les restes de passé glorieux, nous les «arabo-musulmans» pour stopper le carnage que commet Israël en Palestine. D’accord, nous ne possédons pas la technologie sortie du désert du Néguev et de la Silicon Valley pour espérer, à distance, avec un Joystick réduire en cendres les bombardiers, chasseurs et dôme de Tel-Aviv. D’accord aussi sur le fait qu’au lieu de contrôler les grands network de la planète, les chaînes de TV et les journaux, nous nous sommes plus occupés d’acheter des clubs de foot pour faire plaisir à nos mioches et à collectionner les hôtels particuliers dans les quartiers chics des grandes capitales. D’accord, nous portons les germes de la division en nous comme d’autres, en face, se sont inoculés avec succès, au fil des siècles, celui du sens collectif et de la solidarité. D’accord, tout ça ! Mais, et le ventre, bonté divine ? El kerch, ya bouguelb ! Pourquoi je parle de ventre aujourd’hui ? Parce que je viens de lire le piteux, voire calamiteux communiqué de la chaîne de bouffe de chiottes – hachakoum – McDonald’s. Mon Dieu ! Le cri du cœur ! Oups ! Pas du cœur, bien sûr, où avais-je la tête en écrivant «cœur» ? Le cri du porte-monnaie. Le cri du tiroir-caisse. Le cri des actions en Bourse. Le cri des stock-options et dividendes, oui ! Minable bafouille lancée, balancée comme une sorte de bouteille… Coca-Cola à la mer : «On vous jure, milliards de clients fidèles à notre enseigne de mal-bouffe, que nous ne finançons aucune des deux parties en conflit !» nous supplie Ronald, le clown de service et de sévices gastronomiques. Presque il t’offre un menu BestOf pour te convaincre de ne pas arrêter de te boucher les artères avec ses nuggets, livraison gratuite jusqu’à ton lit d’hosto, service gastro ! «Edderbou l’djibou» ! Frappe-le à la poche et tu verras des poches énormes pousser sous les yeux des membres de son conseil d’administration réunis en urgence à… Brooklyn, si tu vois ce que je veux dire. Elle est là, notre bombe. Elle est là, notre arme nucléaire. Elle est là notre capacité à frapper Israël et ses alliés et ses vassaux et ses valets avec une précision stupéfiante. Là, nous pourrions enfin évoquer sans complexe le pouvoir acquis par des gueux comme nous d’opérer à des frappes chirurgicales. B.D.S ! Boycott ! Désinvestissement ! Et sanctions contre Israël. Ou alors quoi ? En plus d’être à la traîne militairement, de nous étriper par le kamis et de regarder le monde par le trou de nos babouches, nous ne pouvons pas non plus nous retenir d’engloutir des Big Mac assaisonnés de ketchup, rouges du sang des enfants de Ghaza ? N’cheddou fi krouch’na, ya mon ami ! Rien d’autre que de refuser de manger et de boire leur poison, sans bouger de ton salon et de ton sofa, aâmou. Pas besoin de djihad ou de sacrifice en Terre Sainte. Juste être maître de ton bide, ya b’nadem ! Je vous conseille d’ailleurs un truc pour tenir ce nouveau régime pas si draconien du reste : fumer du thé et rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
H. L.