L’Algérie enregistre une dynamique sans précédent dans l’entrepreneuriat universitaire. Lors d’une conférence virtuelle organisée par le Conseil supérieur de la jeunesse (CSJ), le ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, a annoncé une hausse de 50% du nombre de projets innovants portés par des étudiants universitaires en 2024, passant de 6 000 à 9 000 projets. Cette croissance, qualifiée de « bon présage pour l’écosystème des start-up », a nécessité un doublement des réunions mensuelles du comité national de labellisation, désormais convoqué quatre fois par mois pour répondre à la demande.
Structuration et financement au cœur de la stratégie
Pour accompagner cette effervescence, le ministère multiplie les initiatives. M. Ouadah a rappelé la diversification des sources de financement, incluant la bourse, les fonds d’investissement privés et le financement participatif, en complément du Fonds de financement des start-up. Le ministère travaille également à attirer des capitaux étrangers et prépare une plateforme numérique mettant en relation start-up et investisseurs. Par ailleurs, après le succès du Centre d’innovation d’Annaba, d’autres pôles similaires seront déployés dans toutes les wilayas.
Évaluation de la Convention-cadre DGRSDT-NESDA
Dans le même élan, l’Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene (USTHB) a accueilli, ce mercredi, la première réunion d’évaluation de la Convention-cadre entre la Direction générale de la Recherche scientifique et du Développement technologique (DGRSDT) et l’Agence nationale d’Appui et de Développement de l’Entrepreneuriat (NESDA). Celle-ci vise à renforcer les compétences entrepreneuriales des universitaires et à optimiser le rôle des 117 Centres de développement de l’entrepreneuriat (CDE) créés en cinq mois.
Synergie institutionnelle pour un entrepreneuriat concret
Le recteur de l’USTHB, Djamel Eddine Akretche, a souligné l’engagement de l’État à fournir « tous les moyens nécessaires » aux porteurs de projets, tandis que Mohamed Bouhicha (DGRSDT) a insisté sur l’importance d’identifier les contraintes pour accélérer la création d’entreprises étudiantes. Bilal Achacha (NESDA) a quant à lui révélé que 900 projets avaient déjà été financés grâce à ce dispositif, rappelant que l’objectif est de générer « une plus-value économique et des emplois ».
Vers une économie de la connaissance
Les deux événements soulignent la volonté des pouvoirs publics d’opérer une transition vers une économie axée sur l’innovation. Mustapha Hidaoui, ministre de la Jeunesse, s’est félicité de cette « interaction renforcée entre les jeunes et l’État », tandis que M. Ouadah a annoncé un futur texte facilitant l’accès des start-up aux marchés publics. Avec près de 9 000 projets universitaires labellisés et des structures d’accompagnement en expansion, l’Algérie mise résolument sur sa jeunesse pour incarner le changement économique.
Ces initiatives convergentes illustrent une stratégie nationale où formation, financement et évaluation s’entremêlent pour transformer l’essai entrepreneurial en réalité durable.
Hope&ChaDia