Par Tarek Benaldjia
La dépendance de la France vis-à-vis d’Israël augmente dans l’importation d’armes de pointe, en contrepartie la mutation d’Israël de client à Paris en un concurrent féroce sur le marché de l’armement se fait jour sur la dimension stratégique et spécifique , dans ce qui est considéré comme un revers pour la fierté excessive des fabricants français du secteur militaire et de la défense, ajouter à cela le plus récent scandale d’espionnage par « Pegasus » qui touche plusieurs officiels français, dont Emmanuel Macron.
Les armes ont toujours joué un rôle central dans les relations entre Israël et la France, à commencer par la fourniture aux groupes de colons juifs – qui deviendront plus tard les Forces de défense israéliennes – de la bombe en 1956, considérée comme le résultat de l’alliance de Paris avec l’entité sioniste.
Cette alliance, qui perdurera encore aujourd’hui, oscille à travers les périodes, c’est l’Elysée qui déterminait la forme et les conditions de la négociation. C’est ce qu’explique l’historien et journaliste français Dominique Vidal dans son livre « Antisionisme égale antisémitisme ? », notant que depuis l’accession du général de Gaulle au pouvoir en France, il s’est employé à établir la position française sur Israël comme une troisième voix indépendante au sein du système international, qui arrivait parfois à la rigueur.
Une politique fondée sur l’idée qu’il ne faut surtout pas entraîner la France dans une totale soumission à la volonté des dirigeants de Tel-Aviv, et que la bonne coopération française avec Israël soit conditionné aux bonnes relations avec les Palestiniens. De même que ses relations avec Israël ne nuisent pas aux relations avec ses alliés arabes.
Cette approche dogmatique s’est poursuivie même après le départ de son promoteur en l’occurrence le Général de Gaule, jusqu’à l’arrivée du président Giscard d’Estaing et de François Mitterrand le discours s’est intensifié à l’égard de l’entité sioniste et on a entendu même l’Elysée parler du droit de créer un État palestinien.
Malheureusement, tout cela a radicalement changé, à commencer par le second mandat de Chirac, suivi plus clairement par le régime de Sarkozy, puis pire encore pendant le mandat de Hollande, lorsque le favoritisme français et l’acquiescement complet aux ordres de Tel-Aviv ont prévalu. C’est ce que le président Macron continue de suivre étroitement les développements technologiques importants pour les services des sociétés israéliennes, d’ailleurs l’une de ses manifestations est qu’Israël, qui dépendait des industries françaises pour son armement, poursuivre d’exporter désormais des systèmes de surveillance et d’espionnage de la France dont ils sont victimes aujourd’hui plusieurs officiels , et journalistes français dont le président lui même?
Israël au cœur de la défense française
Comment un ancien État peut-il devenir soumis à la volonté d’une nouvelle entité ? C’est la question qui traverse l’esprit de tout observateur lorsqu’il lit la nouvelle de l’acquiescement français à Israël, un acquiescement qui dépend directement de l’implication de Paris où le président Macron dans son rôle de Kapo en faveur de Tel Aviv, avait supprimer l’antisionisme et faire taire ceux qui condamnent les crimes de guerre et la discrimination raciale perpétrés par l’entité sioniste contre des Palestiniens sans défense.
Au contraire en abandonnant et en perturbant les capacités de la France au profit de l’influence stratégique des Israéliens qui ont étendu leurs bras sinistres jusqu’au verrouillage et à la dégringolade précipitée du marché de l’armement, dont la France était le troisième exportateur mondial. Il ne fait aucun doute que c’est grâce au rôle du Kapo Macron, qu’Israël a pu se passer de la position de client avide à la position de compétiteur féroce, à celui de directeur des industries militaires françaises.
C’est ce que montre une précédente enquête du site français Orient XXI, Israël, qui est la huitième puissance mondiale dans l’industrie de l’armement, est devenu un concurrent féroce de l’industrie française, s’appuyant sur la cassure des prix pour capter la plus grande partie du marché, profitant de la percée politique mondiale après le traité d’Oslo, Israël en a profité pour étendre son influence à l’intérieur des côtes africaines, et ce, à travers ses mercenaires et à travers ses associations suspectes avec les centres de décision politique, tirant le tapis sous les pieds des Français.
Plus grave encore, Israël a atteint le point de contrôler le commerce des armes françaises, à travers les groupes de pression sionistes, car les accords de Paris ne sont devenus effectives qu’avec l’approbation de Tel-Aviv et de ses sous-fifres à l’intérieur de la France.
C’est un revers dans tous les sens du terme, et il ne s’arrête pas là. L’enquête française montre ce qui était caché à beaucoup de ses lecteurs français, que le système de surveillance de l’information Scorpion, auquel Israël participe, est « au cœur de la stratégie des forces terrestres françaises pour la prochaine décennie.» Ce partenariat franco-israélien s’inscrit dans le cadre de la préparation des « guerres de nouvelle génération », car ce dispositif comprend « le développement d’un commandement numérique unique qui s’appuie sur un lien commun qui permet aux soldats déployés sur le terrain ainsi qu’aux nouveaux outils militaires tels que les drones et les robots, d’être connectés simultanément pour anticiper la réaction de l’ennemi.
De la coopération à l’espionnage !
La coopération franco-israélienne avec ces technologies a commencé depuis le second mandat de Chirac, qui était considéré comme le premier à importer des drones d’Israël, et cela s’est poursuivi avec la succession des présidents français avec l’impuissance française totale, de sa capacités et surtout la possibilité de l’État, à produire des armes comparables à ce développement technologique israélien. Tout cela, se réalise sous le regard des balances commerciales et des écarts très faibles des exportations d’armes françaises vers Israël. A qui cela profite-t-il vraiment ?
D’autre part, à toute cette coopération inconditionnelle, qui revenait à placer la souveraineté française sur ses armes entre les mains d’Israël, s’accompagne d’autre part un comportement pour le moins qui est la méfiance, pour ne pas dire le dédain. C’est ce que révèle le récent scandale d’espionnage, dans lequel le président Macron et son gouvernement sont susceptibles d’être surveillés à l’aide du système « Pegasus » développé par la société israélienne NSO.
L’espionnage n’était donc pas une erreur dans la supervision par le gouvernement israélien des exportations de l’entreprise NSO. Mais bel et bien une politique stratégique qui tienne compte de cet aspect. Mardi le bureau du ministre israélien de la Défense Benny Gantz a annoncé qu’il rencontrerait son homologue française Florence Parly à Paris cette semaine, pour s’entretenir notamment sur le suivi du scandale d’espionnage lié au programme « Pegasus », tandis que les médias israéliens ont rapporté que Macron avait demandé au Premier ministre Naftali Bennett des éclaircissements à ce sujet.
Peut-on avoir complètement confiance dans le fait que les informations qui vont être traitées par Pegasus ne vont pas fuiter vers les organisations terroristes? Le fait que cette société soit proche des services secrets américains pose question ». Autrement dit : y a-t-il un risque de porte dérobée, de back door, un peu comme un cheval de Troie qui serait caché dans le logiciel Israélien ? Du côté de la DGSI, certainement on a expliqué que le système est « efficace et parfaitement sécurisé » ? Plusieurs sources proche du renseignement français expliquent que « si Pegasus a bien formé des agents français à l’utilisation du logiciel, l’entreprise aurait de forte chance la possibilité d’accès directement aux données des personnes médiatiques et officielles politiques du pays» ?
Les généraux qui veulent rendre à la France Ordre et sécurité dans leurs lettres adressée a Macron n’ont ils pas oublié de nous dire de quel ordre et à quelle sécurité ils faisaient allusion?
Je crains que leurs desseins ne soient solubles dans la vénalité et les décorations et qu’à part un grand dédain contre ce qui s’avère populaire , ils ne vont pas changer grand chose à un état de société où la justice a disparu , la corruption se vautre chez les élites au pouvoir et où l’on rêve de faire disparaitre tout ce qui est populaire et indépendant.
6 comments
Ce sont les français qui avaient choisi leurs alliés, qu’ils se démerdent avec eux alors
Merci pour cette article khouya Tarek
Macron devrait s’acheter Huawei 😂🙏
Benaldjia Merci
Benaldjia
MAis NSO avait été poursuivie en justice, sur le territoire américain , par Whatsup , two years back ! Donc que l’on ne nous dise Pas que Personne ne savait , d’autant que tsahal disait ouvertement que NSO était une arme, son “arme” !! Oui Pour espionner tout ceux qui ont un portable, smartphone, etc , même ceux des enfants ! Et tous ces joujoux sont dotés d’une “back door” même nos appareils électroménagers ( maisons intelligentes c’est Quoi au juste ) ??!
Namasté 🙏
Roland Dumas, ministre des affaires étrangères de François, disait dans un entretien accordé au magazine Le Point, en lançant un véritable réquisitoire contre l’actuelle politique étrangère de la France.
Son constat est cinglant :
« En réalité, aujourd’hui, ceux qui commandent sont les États-Unis et Israël. Aujourd’hui, nous sommes dans
une alliance où la France n’a plus rien à dire. Nous n’avons plus de politique étrangère indépendante. »
Merci mes amis pour tous vos commentaires et pour votre fidèle soutien.
C’est moi qui vous remercie pour la qualité de vos articles…. c’est un réel plaisir de vous lire