Home Algérie Algérienne Culture et démocratie en Algérie : retour sur une histoire

Culture et démocratie en Algérie : retour sur une histoire

by Hope Jzr
1 comment
A+A-
Reset
Dans  https://www.cairn.info/ par Mohamed Harbi  : Maître de conférences émérite d’histoire contemporaine à l’Université Paris VIII.

 

La question des droits de l’Homme et celle de l’ancrage possible d’une culture démocratique dans les pays du Tiers monde sont centrales  [1](1)Ce texte est la reprise (légèrement modifiée) d’une allocution…. J’ai eu sur ce sujet bien des discussions avec Madeleine Rebérioux. La publication récente du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier algérien, entreprise de longue haleine, est une autre balise dans ce dialogue engagé entre historiens algériens et français  [2](2)R. GALLISSOT (dir.), Algérie : engagements sociaux et question….

2Reconstruire une identité collective jusqu’alors conçue à partir d’une négation de la dignité humaine, tel est le défi auquel sont confrontés les Algériens. Des observateurs s’interrogent sur leur capacité à le relever et se demandent si dans un pays où les mots ont déjà exercé tous les métiers l’usage inflationniste de la phraséologie démocratique ne masque pas la volonté de limiter le changement annoncé à un simple réaménagement du système autoritaire. Pour répondre à leur interrogation, j’ai choisi de mettre en perspective le problème démocratique. Loin de moi l’ambition de livrer des certitudes, je ne propose qu’un balisage de la question. Chacun des problèmes soulevés reste à étudier pour lui-même.

3Fondamentalement, la pensée dogmatique, qui introduit une rupture brutale entre les séquences précoloniale, coloniale et nationale de l’histoire, ne permet pas de cerner les relations de pouvoir. En effet, les pratiques politiques n’innovent jamais totalement. L’Algérie moderne est le produit d’une accumulation d’influences. Pour y traiter avec un minimum de sérieux la question démocratique, il faut admettre que, dans des contextes socio-politiques différents, les pouvoirs qui s’y sont succédé se sont affirmés sur la base du principe autoritaire.

Une culture politique autoritaire : socles ottomans

4Du XVIe au XIXe siècle, la formation étatique établie par les Ottomans peut se définir comme une domination patrimoniale de type militaire. Les traits particuliers du modèle nous sont connus. Leur énumération est utile pour établir le fonctionnement du système politique.

5L’élément clé dans ce fonctionnement est incarné par le Dey. Le principe de la collégialité qui préside à sa cooptation ne l’empêche pas de gouverner comme un autocrate tout en déléguant ses pouvoirs.

6De ce fait, la sphère politique se présente à la manière des poupées russes comme une imbrication de groupements d’intérêts clientélistes. La caste dirigeante, formée par une agrégation d’individus éduqués en vue de l’administration et de la guerre et recrutés dans l’Empire sur la base du mercenariat, représente le Sultan-Calife et bénéficie de sa légitimité.

7L’enchâssement de l’économie dans la politique ne facilite pas une claire séparation entre le patrimoine de l’État et les biens des dirigeants. L’engagement des janissaires dans les affaires a beau être mal vu, il n’en est pas moins multiforme.

8Les tribus, les corporations et les communautés religieuses qui constituent l’assise du pouvoir s’autogouvernent. Pour peu qu’elles s’acquittent de l’impôt et qu’elles ne troublent pas la sécurité, celui-ci les protège. Il intervient néanmoins dans la désignation de leurs représentants, en fait des alliés en combinant avantages et pressions et n’hésite pas à les diviser et à les mettre en concurrence à son profit. La règle est d’empêcher, sans y parvenir toujours, l’existence de groupements trop puissants à la base et l’émergence de factions stables au sommet. Une précision : un des aspects essentiels des alliances est leur fluidité.

9Autre trait et non des moindres : structurée verticalement, la société est une société d’ordres. Tempérée par le devoir d’assistance, caractéristique des sociétés traditionnelles, l’inégalité entre riches et pauvres, puissants et faibles, gouvernants (ru’ât) et gouvernés (raîya) est la règle.

10La théorie conçoit la société comme un ensemble hiérarchisé voulu par Dieu. Sa codification s’appuie sur « une philosophie préférentialiste construite sur plusieurs versets coraniques »  [3](3)Y. BEN ACHOUR, Politique, religion et droit dans le monde…. Comme dans la France du Moyen Âge, la religion envahit toutes les activités. L’islam algérien se caractérise par l’importance du rôle des confréries, institutions sociales, religieuses, politiques et à l’occasion militaires, car le pouvoir central n’a pas le monopole des armes. Les liens qui se nouent entre les chefs sprirituels et leurs disciples sont de type autoritaire. Cela ne doit pas étonner. Les vertus prônées par la tradition islamique : respect, obéissance aux gouvernants, aux supérieurs en rang, aux parents conviennent à tous les pouvoirs, qu’ils soient de caractère spirituel ou temporel. Selon Khalid Muhammed Khalid, le « le verset “obéissez à Dieu, obéissez au Prophète et à ceux d’entre vous qui détiennent l’autorité” (4,59) a été interprété par des centaines de dirigeants musulmans pendant quatorze siècles pour opprimer les gens »  [4](4)K. M. KHALID, Al-difâ’ ‘an al-dimuqrâtiyya (Défense de la….

11L’autoritarisme n’est pas simplement une caractéristique du pouvoir. Il est aussi celle de la société. Le devoir de chacun de ses membres – de prendre en charge la censure des mœurs (hisba) et de faire respecter les interdits – crée une atmosphère de surveillance mutuelle, préjudiciable à l’émergence de l’individu. Dans cette société où l’instruction est d’abord confessionnelle, les vents du renouveau endogène n’ont pas prise. « Quelques Algériens, surtout des commerçants, avaient reçu quelques lumières. Mais s’ils avaient voulu répandre autour d’eux leurs connaissances, de quels moyens eussent-ils disposé ? », fait remarquer Xavier Yacono  [5](5)X. YACONO, Histoire de l’Algérie de la fin de la régence turque….

12L’ambiance de routine et d’immobilisme qui fait de l’innovation une initiative blâmable (bidâ’)  [6](6)« Croyance ou coutume qui ne s’appuie pas sur un précédent… est peu propice au progrès. L’autocratie ne dissout pas la société dans l’État et ne l’incorpore pas. Contre paiement d’un impôt de plus en plus lourd à partir du déclin de la Course, elle se contente de l’absence de résistance ouverte de la part des sujets et ne persécute pas ceux qui ne s’opposent pas à elle. Le changement va emprunter alors le visage de la colonisation, qui fait entrer la modernité par une porte que les chantres de la démocratie n’avaient pas envisagée.

L’impact de la colonisation

13Avec la colonisation disparaît l’ancienne organisation étatique. Massacres, expropriations, épidémies rythment la construction d’un nouveau système appuyé par un peuplement qui concentre entre ses mains tous les pouvoirs et impose par la violence une autre culture. Certes, l’Algérie précoloniale n’était exempte ni d’abus de pouvoir ni d’atteintes à la dignité humaine, mais elle vivait depuis un millénaire, tant au niveau religieux que politique, selon une vision du monde forgée dans le cadre de la civilisation arabo-musulmane et n’envisageait pas d’alternative à l’ordre existant. Cette vision était attaquée de toutes parts par un conquérant de religion différente. Or, malgré de multiples ruptures, des continuités sur le plan social et culturel témoignent de la résistance des Algériens à la domination française.

14Tandis que s’éteint la génération qui vécut la conquête, le refus de l’oppression coloniale se traduit par des réponses successives.

15La première manifeste une fidélité têtue au passé de ceux que le répertoire colonial désignait comme les « vieux turbans ». Jusqu’à l’intrusion coloniale, dans le cadre de l’imaginaire islamique, la société ne possédait pour les Algériens aucune immanence à partir de laquelle elle pouvait apparaître d’elle-même. Pour tous, sa finalité et son sens lui étaient donnés par Dieu. Aussi l’ordre social devait-il être accepté par un acte de foi. Le capitalisme colonial intègre les Algériens au monde et les met en présence d’un nouveau système de références fondées sur un concept individuel et égalitaire de l’homme et sur la croyance au progrès, grâce à la raison, à la liberté et à l’instruction. « La meilleure des sociétés », élue de Dieu, protégée des vents froids, voit ses repères menacés. Attaqué, le passé se défend et se crispe sur ses certitudes. « Immunisez-vous en vous unissant autour de Dieu et ne vous éparpillez pas » car « Qui dévie dévie vers l’enfer »  [7](7)Y. BEN ACHOUR, Politique…, op. cit., p. 161..

16Mais le refus ne dure qu’un temps. Devant la force vive du capitalisme en marche, le blocage mental assure la survie; mais s’enfermer dans un état d’autodéfense s’avérerait mortel. Le pays change. Des Algériens formés dans les écoles françaises, une mince frange, partent à la découverte de la société et réalisent que l’homme existe pour soi, qu’il est le maître de sa destinée. La circulation des idées nouvelles, notamment l’idéal démocratique et jacobin, imprègne leur esprit. Or tout ce qui caractérise la vie politique moderne : les droits de l’homme et du citoyen, la souveraineté du peuple, le suffrage universel est hors de portée des Algériens. Exclus de la gestion de leur pays, ils subissent le paternalisme européen autoritaire et répressif ainsi que la discrimination. Mais les idées du siècle des Lumières et de la Révolution française qui inspirent la doctrine de l’assimilation reposent sur l’égalité des personnes, une égalité qui n’exclut pas une inégalité provisoire dans l’attente de l’accession, grâce à l’instruction, à la « civilisation ». Ce leurre exerce une grande séduction sur les élites francophones qui cherchent l’assimilation à la France comme but suprême. Leur mouvement prend son essor au lendemain de la Première Guerre mondiale et se manifeste sous différentes appellations. Il connaît son apogée en 1936 et reflue progressivement après l’échec de ses visées.

17Le renversement de perspectives commence dans les années 1920 avec des personnalités (Emir Khaled, Ben Badis, Messali) et des mouvements (Ulamas, islamo-nationalistes) qui mettent la problématique de l’identité au centre de leurs préoccupations. L’idéal démocratique leur sert contre le colonialisme, mais ils ne s’interrogent pas sur les droits de l’individu dans une société libérée du colonialisme, comme le fait Ferhat Abbas après son ralliement au nationalisme en 1942. Il est vrai que les assimilationnistes français, les socialistes tout particulièrement, qui rejettent l’idée de nation algérienne et lui opposent les droits de l’individu, ne facilitent pas leur prise en considération. De ce fait, la formation d’un champ politique compris comme « lieu où s’engendrent, dans la concurrence entre les agents qui s’y trouvent engagés, des produits politiques »  [8](8)P. BOURDIEU, « La représentation politique. Éléments pour une… se heurte à de sérieux obstacles. La construction d’une arène politique et la formation d’une opinion publique s’en ressentent gravement.

18Comme tout État colonisateur, l’État français a recours à des méthodes on ne peut plus autoritaires pour affirmer sa domination. Si on ajoute à ce constat les entorses à la liberté religieuse et la politique de contrôle des écoles privées musulmanes, on comprend mieux le processus chaotique qui caractérise la sédimentation socio-politique dans le mouvement national.

Contre la Tabula rasa coloniale, des explications endogènes

19Faut-il pour autant envoyer tous les facteurs explicatifs de l’autoritarisme au colonialisme ? L’intégration de l’Algérie à l’Empire français n’a pas supprimé totalement les dynamiques qui, avant 1830, modèlent le devenir de la société. La fascination des élites nouvelles pour le modèle français n’étouffe pas l’intérêt des Algériens pour leur passé : bien au contraire, la langue et la religion tiennent une place centrale dans le débat identitaire, comme en témoigne la controverse entre Ben Badis et Ferhat Abbas sur l’idée de nation. Une reprise des facteurs de culture propres aux colonies sert à articuler un projet de sortie de la servitude. Le langage des clercs islamiques a perdu le privilège de l’exclusivité mais non sa position dominante. Face aux idéologues de la colonisation, ces clercs s’initient à l’histoire délaissée par les modernistes. Pour eux, l’histoire fait partie de l’apologétique. Ne nous trompons pas, leur conception se forge au cours d’un débat qui n’est pas seulement intellectuel ou académique. C’est que l’histoire qui se fait se répercute sur l’histoire qui s’écrit. Elle est une partie des revendications nationales contre les prétentions coloniales. Ce n’est pas sans raison que les Algériens l’adoptent, mais c’est une mémoire manipulée qui procède par effacement et qui idéalise l’Algérie précoloniale, donne à son État des traits modernes, tronque les fondements de l’identité algérienne en occultant la diversité culturelle et en taisant la part de la religion dans les racines de l’autoritarisme.

20Ces trous de mémoire évacuent les responsabilités des anciennes élites dans la tragédie algérienne et nuisent au civisme car les continuités de notre histoire ont des effets contradictoires. Si elles aident à réagir contre la domination coloniale, elles servent aussi d’instrument aux futurs maîtres qui appuient sur elles leur domination et sacralisent l’imaginaire des siècles précédant la conquête coloniale. Conséquence : les pesanteurs du passé hypothèquent la construction d’un État moderne.

21Par exemple, l’État colonial a bâti une « fonction publique » à deux vitesses. Dans les villes et les villages de la colonisation, l’administration correspond à la constitution d’intérêts publics au sens moderne. Dans les zones rurales, le colonisateur implique dans sa domination des acteurs algériens, des fonctionnaires anciens relais du pouvoir ottoman (caïds, aghas, bachaghas), les associe à son entreprise. Le plus souvent, ces fonctionnaires ne se contentent pas de leurs émoluments et se comportent avec les administrés comme si la vénalité des offices était toujours en vigueur. Bureaucratisée, la domination connaît une métamorphose et devient plus efficace et plus oppressive. Le style des relations sociales demeure répressif. Les notables nouveaux et anciens tiennent en main des réseaux d’obligés en usant de procédés multiples : les services rendus, les prêts, les avantages divers et, en dernier ressort, la violence. L’opposition entre la société rurale, où les troubles mettent parfois aux prises les opprimés entre eux, et le monde urbain, où cohabitent dominants et dominés, est profonde. Le seul paysage familier aux ruraux est celui de la communauté familiale et de la communauté religieuse. L’espace public s’arrête aux portes de la ville. Aussi, quand les élites positivistes et scientistes algériennes, qui veulent libérer l’individu de la pesante contrainte communautaire, séculariser la société et la faire accéder à une société contractuelle où règne la raison instrumentale, rallièrent le nationalisme en 1942, la cire qu’elles prétendaient modeler avait durci. Elles rêvaient d’une Algérie à l’image de la France et, à l’instar d’un Ferhat Abbas ou d’un Saïd Lechani, ne croyaient pas avoir manqué en quoi que ce soit à l’attachement aux leurs en empruntant au colonisateur ses mythes émancipateurs de la modernité.

22Acteur et témoin de son époque, Ferhat Abbas s’explique sur ses vaines espérances :

23

Il était difficile à l’âge des illusions de ne pas subir le mirage. Personnellement, je me suis mis à penser que l’Algérie était à la veille d’un 1789. Nos paysans étaient semblables aux paysans français décrits par La Bruyère. L’Européen, entouré de ses mandarins arabes (caïds, aghas, bachaghas et marabouts) était le féodal. La France était le Roy. « Ah, si le Roy savait ! » Cet appel pathétique et confiant des serfs de l’Ancien Régime me paraissait valable pour nous. L’essentiel était que la France libérale l’entendît  [9](9)F. ABBAS, La nuit coloniale, Paris, Julliard, 1962, p. 114-115..

 

La professionnalisation politique : élaboration d’une culture commune ?

24Abbas a une conscience aiguë des forces d’inertie qui entravent la modernisation de la société. La « nuit coloniale » lui apparaît, par certains aspects, comme une entreprise soutenue par des forces sociales autochtones. Et il ne se fait pas faute de les dénoncer dans les institutions entièrement dominées par les Européens. C’est à partir d’elles que naquit « un forum de discussion » à allure publique. La politique, en tant qu’activité spécialisée, commence à se différencier des autres pratiques sociales. On assiste à l’apparition de professionnels de la politique et d’une société politique à partir d’entités régionales et sociales qui s’ignorent. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les associations et la presse militante fleurissent. Le champ politique, tel qu’il est construit par les programmes, les proclamations et les discours, manque encore de consistance et de relais sociaux. La mouvance regroupée autour de l’Emir Khaled nous apparaît, les sources historiques aidant, comme un réseau de relations complexes entre des personnalités qui cherchent à émerger et à s’affirmer aux yeux d’une opinion encore balbutiante. Leur seul point commun est la recherche de l’égalité. Ils la défendent en s’appropriant les techniques politiques modernes, mais leurs pratiques ne se conforment pas encore aux règles du jeu démocratique.

25Les affrontements violents entre les clientèles de ces notables heurtent de front le sentiment communautaire. Les conditions d’une confrontation loyale font encore défaut. Les luttes sociales et politiques revêtent des aspects sectaires. A peine créée en 1931, l’Association des Ulamas renvendique, au nom de l’islam, le monopole de l’expression de l’Umma (communauté des musulmans). L’autoritarisme est dans la nature de sa demande. Pour les clercs islamiques qui l’ont fondée, la nation algérienne est avant tout une communauté de langue arabe et de religion musulmane. Cette définition profondément antidémocratique est donnée comme constitutive de l’identité algérienne. Messali Hadj s’en démarque en apparence en mettant en avant la souveraineté du peuple, mais cette souveraineté n’est pas conçue comme contractuelle. Sa définition de la nation repose sur une conception unanimiste du corps social et s’oppose, comme chez les Ulamas, à tout processus politique tenant compte de la diversité des langues et des cultures et de l’émancipation des femmes. Désormais tout renouvellement du regard sur un sujet où l’a priori l’emporte sur le désir d’analyse est assimilé à une hérésie.

26C’est en étudiant les itinéraires des cadres et des militants du mouvement nationaliste entre 1928 et 1954 que nous apparaissent les types de populisme qu’il a réussi à amalgamer. Schématiquement, on y retrouve quatre variétés d’importance inégale :

  1. Le populisme de l’émigration algérienne en France : ouverte à l’évolution du monde moderne, elle était moins dégagée de la tradition patriarcale que ne l’ont cru ses analystes. Son radicalisme a sa source dans sa situation sociale, dans les souffrances de l’exil auxquelles elle espère mettre fin par le retour dans la patrie. Son encadrement ne cesse d’en appeler au peuple contre les intellectuels qui l’auraient trahi et exprime une demande contradictoire d’ordre et de changement.
  2. Le populisme des clercs islamiques : antioccidentalistes, ceux-ci vivent leur marginalisation et leur abaissement par rapport aux nouvelles élites sur un mode traumatique. Leur attirance pour le nationalisme populaire, surtout après la disparition en 1940 du cheikh Ben Badis, se fonde sur la convergence entre l’identité religieuse et l’identité nationale. Les valeurs du salafisme les rapprochent des Ulamas mais leur position politique les en éloigne.
  3. Le populisme de l’intelligentsia moderne (enseignants, étudiants, professions libérales, fonctionnaires subalternes, élite du prolétariat) : cette catégorie sociologique est porteuse d’une culture politique imprégnée des valeurs républicaines diffusées par l’école française et se vit comme l’avant-garde du mouvement. L’identification à un chef lui paraît aliénante. Désireuse de greffer le changement à la continuité, ses éléments les plus proches de la plèbe affichent un pseudo-traditionalisme et participent avec les clercs islamiques à des croisades morales (campagnes contre l’alcool, défense des mœurs et des idées reçues, éloge du patriarcat, etc.), nourrissant dans l’intelligentsia une véritable schizophrénie. L’intelligentsia populiste, après avoir longtemps anathémisé les nationalistes qui, avec Ferhat Abbas, prônent une Algérie autonome fédérée à la France, mise en 1954 sur une alliance avec eux. Or ces nationalistes se veulent libéraux et constitutionnalistes, selon une logique élitiste proche des conceptions de la hiérarchie sociale traditionnelle qui fait des gens des ordres supérieurs des guides. Ces libéraux sont, en fait, les interprètes d’une « démocratie tutélaire » et s’arrogent le droit d’apprécier souverainement le niveau de maturité politique des masses pour limiter les règles du jeu d’une démocratie normale.
  4. Le populisme de la masse flottante et instable de la plèbe urbaine et rurale et des éléments déclassés : c’est, avec l’émigration, la force de frappe du messalisme. Condamnée à un mode de vie archaïque, elle est porteuse d’une conception patriarcale de la vie et ne possède pour toute culture qu’une vague morale sociale et religieuse. Au fur et à mesure que s’accroît la misère morale et matérielle, elle adhère à une mystique du salut et rêve de retrouver le « paradis perdu » que lui promettent les dirigeants populistes.

 

Rivalités et luttes de pouvoir

27Le nombre des Algériens qui ont fait leur expérience dans les partis politiques reste très limité et cantonné pour l’essentiel dans les villes. La grande masse, elle, vit dans l’attente du sauveur (Moul Essa’a).

28Deux hommes semblaient destinés à ce rôle : cheikh Ben Badis et Messali Hadj. Après la mort de Ben Badis en 1940, Messali Hadj sera le maître d’œuvre d’une pratique politique populaire. Son influence s’explique par l’usage de thèmes qui s’inspirent des idées reçues et des mots d’ordre d’action directe. La génération de l’intelligentsia qui entre en scène dans les années 1940 le rejoint. Mais entre elle et lui, il y a un profond malentendu. Les idées reçues qui séduisent les plus pauvres, les plus opprimés ne sont pas à son goût. Vague après vague, les intellectuels contestent Messali ou s’en détournent, les uns sur la base d’interprétations doctrinaires et stratégiques, les autres par crainte des débordements de la vague populaire ou par rejet du culte du chef.

29De 1949 à 1954, les crises se succèdent dans son mouvement. L’amalgame de divers groupes sociaux aux intérêts et aux pratiques différentes n’est pas une réussite. La dernière crise, la scission du MTLD  [10](10)Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques., sera fatale. La faiblesse des structures politiques modernes ouvre une voie au langage de la force dans les rapports entre Algériens. Resurgissent alors les comportements punitifs qui en 1945 et jusqu’en 1949 ont caractérisé l’éclatement des Amis du manifeste et des libertés. La séparation entre nationalistes modérés (UDMA  [11](11)Union démocratique du manifeste algérien. et Ulamas) et radicaux (MTLD) s’est accompagnée de violences sans nombre lors des meetings et des campagnes électorales. Une violence de moindre intensité met aux prises les trois tendances du MTLD (messalistes, activistes et centralistes). Dans cette situation, une marge d’initiative considérable est laissée à une petite minorité qui a été capable d’exprimer les tendances profondes du peuple et les contradictions essentielles du pays en abandonnant la voie « légale » pour la lutte armée. Le FLN naît dans ces circonstances.

30L’absence de consensus entre la France et le mouvement national algérien, toutes tendances confondues, sur le statut de l’Algérie, l’impossibilité de faire avancer les demandes politiques par la voie électorale, enfin les divergences entre forces politiques et sociales, favorables à la naissance d’un État algérien, sur les voies et moyens d’y parvenir, déterminent ses caractères généraux : exclusivisme (dévalorisation du pluralisme politique et revendication de monopole), militarisation et mobilisation autoritaire, incorporation de la société dans l’État algérien en voie de formation dont le Front de libération nationale (FLN) s’arroge tous les attributs. Dans ce contexte, la violence n’est jamais exclue et plus le FLN et sa frange armée, l’ALN, rencontrent de résistance, plus il y ont recours. De là, la brutalité de leurs coups contre tous les opposants qui contestent leur monopole. Opportunité est alors donnée, dans le contexte d’un mouvement aux structures lâches et mal commandé, pour que surgissent des pratiques d’un autre âge : égorgements, émasculations, usage du principe de la responsabilité collective.

L’État FLN

31La trajectoire du FLN dans son évolution et ses dynamiques est révélatrice d’indices qui rendent compréhensible la configuration prise par la société post-coloniale. L’historien doit cependant s’évertuer à ne pas substituer des théories aux faits. Des auteurs pressés de réhabiliter la colonisation affirment que le FLN est un parti de type totalitaire, en jouant sur la confusion entre les partis politiques des pays de l’Est européen et les rassemblements nationaux des pays du Tiers monde.

32Le concept de totalitarisme est discutable, surtout après la chute du mur de Berlin et l’évolution de la Russie, mais il est utile de lever l’assimilation entre le parti unique comme « expression ontologique » du prolétariat qui émerge pour des raisons théoriques, au nom de la construction du communisme, et les rassemblements nationaux du Tiers monde constitués de groupes politiques hétéroclites sans véritable colonne vertébrale.

33Le recours du FLN à la violence contre d’autres patriotes à l’intérieur et à l’extérieur du mouvement, condamnable en soi, ne doit pas occulter une donnée incontournable pour tout analyste objectif : le passage d’une compétition politique ouverte au monopole a été fait pour l’essentiel par voie de négociation et par absorption des entreprises politiques concurrentes (UDMA, Ulamas, courant centraliste du MTLD et communistes). Par certains aspects, le FLN est le produit à la fois d’une crise du MTLD et d’une crise des élites politiques à l’échelle du pays. Ses fondateurs projettent de se substituer à la classe politique en place avant 1954 afin de construire un contre-État, tout en menant la révolution. Le contre-État, si fragile soit-il, est le fruit d’une entreprise guerrière.

34Par la ruralisation du mouvement politique et sa militarisation, la dimension fondamentale de la révolution algérienne est celle d’un dirigisme volontariste. La vigueur des rapports de parenté, de clan et de clientèle empêche l’appareil du FLN de se construire en acteur autonome et d’inscrire sur le terrain son idéal jacobin. L’incorporation de la société rurale au projet de création d’une nation, par le biais d’une armée, force sociale fondamentale du processus de libération, incite le FLN à transiger avec la réalité et à arbitrer entre deux logiques. L’une exprime une culture étatique soutenue par des cadres politiques et militaires acquis au modèle d’organisation occidentale. L’autre, dérivée d’une tradition ancrée dans la culture, est de type patrimonial. On ne comprendrait rien aux conflits qui ont jalonné la formation de l’armée extérieure entre 1957 et 1960  [12](12)On distingue en général la résistance intérieure, opérée depuis… si on ne prenait pas en considération l’opposition entre ces deux cultures. Le FLN repose sur une société majoritairement rurale. Intégrer cette société à un mode d’organisation qui lui était étranger, sans se l’aliéner, a nécessité des concessions. Mais composer avec la société, ce n’est pas la suivre. Connaître les ressorts de sa dynamique permet de lui ouvrir d’autres horizons et de travailler à sa cohésion. On ne peut l’assurer avec la culture du vieux monde.

35En définitive, pour l’historien, une des fonctions du FLN aura été de délimiter un cadre à la compétition politique, de réguler les luttes factionnelles et de canaliser les mécanismes sociaux à l’intérieur d’un appareil. Tout au long de la guerre, une marge de pluralisme a existé à l’intérieur du CNRA  [13](13)Conseil national de la révolution algérienne. et du GPRA  [14](14)Gouvernement provisoire de la république algérienne.. Quand bien même certains appareils du FLN se seraient transformés sous l’égide de leurs chefs en centres de constitution de clientèles, les luttes de factions ont bloqué toute possibilité de patrimonialisation. Il faudra attendre l’implosion du FLN au cours de l’été 1962 pour voir Ben Bella, porté au pouvoir par l’armée extérieure, détourner provisoirement à son profit la logique factionnaliste. Quoi qu’en disent nombre d’acteurs, les conflits qui ont opposé les dirigeants du FLN entre 1962 et 1965 portent moins sur la question de la démocratie et de l’autoritarisme que sur les formes institutionnelles (conflit Abbas-Ben Bella), la distribution du pouvoir et le style de direction (conflit Ben Bella-Boudiaf, Aït Ahmed, Boumediene) et l’orientation pro-occidentale et capitaliste ou socialisante et neutraliste. Dans tous les débats, il n’y a aucun bilan sérieux de l’expérience du FLN entre 1954 et 1962. Les thèmes démocratiques n’ont servi que de faire-valoir dans les luttes pour le pouvoir. Seuls le Parti communiste algérien et le MNA (le parti de Messali Hadj), le premier marginalisé, le second diabolisé, ont affiché leur préférence pour le pluralisme politique mais les chemins qui y mènent ne sont pas bien explorés.

L’armée arbitre et vainqueur

36La prééminence du populisme en Algérie sur le libéralisme et sur le communisme était inscrite dans le rapport entre classes. Celles-ci n’existaient pas avec l’homogénéité et la capacité politique indispensables pour devenir les principaux acteurs d’un projet national. La prééminence de l’armée s’explique par la militarisation du contexte politique qui a fait de la formation de l’État une entreprise guerrière. Toutes les tentatives pour la mettre sous l’autorité d’un pouvoir civil ont échoué faute d’un support dans la société. Aucune position de pouvoir ne pouvait être conquise sans l’aval de ses chefs : Abbane comme Ben Bella l’ont appris à leurs dépens, l’un en y laissant sa vie, l’autre en perdant un pouvoir acquis au terme d’un coup de force. Pour le FLN, prête-nom de l’Armée-État, l’essentiel était de prendre le pouvoir. Une fois le pouvoir pris, il serait temps de faire la révolution par le haut. Malgré les conflits, les convulsions qu’il connaît entre 1962 et 1965, le rétrécissement de l’arène politique conforte le pouvoir de l’armée, seule organisation nationale en l’absence d’un parti.

37La mise en place du régime s’est faite au sein d’une société en effervescence, traversée par des dynamiques riches au point que Ben Bella est amené à se placer sous l’hégémonie de concepts socialisants et à se prononcer pour l’autogestion, réduite sur le terrain à une cogestion dépendante d’organisations étatiques.

38Après le renversement de Ben Bella le 19 juin 1965, le colonel Boumediene parachève l’indépendance politique et donne au pays l’assise économique et sociale qui lui fait défaut. Son projet est d’inscrire la modernisation dans la continuité d’une histoire interrompue par l’irruption coloniale. Sa vision s’appuie sur une conception réductrice du politique. Pour lui, la révolution a pour sujet l’État et non le peuple, un État inséparable du secteur militaire. Le lien entre le politique et le social est donc évacué. Dès lors, la « démocratie participative » à laquelle il croit œuvrer se confond avec la clientélisation de la société et son enrôlement, y compris par la corruption. L’État devient le lieu par excellence d’engendrement d’une nouvelle stratification sociale. La mobilité sociale, le renouvellement massif des élites, l’allocation de ressources, autant de phénomènes qui ont permis d’occulter ce processus. Y contribua également la diffusion massive d’un langage socialiste vague, sans rigueur conceptuelle, qui désorienta le monde du travail.

39Le FLN n’était pas l’avant-garde qu’il se targuait d’être. C’est en son sein ou avec sa connivence que commença la dérive intégriste. Le critère de la conviction politique n’était pas nécessaire pour militer en son sein. L’adhésion est surtout une stratégie d’accès aux positions de pouvoir et aux avantages qu’elles procurent. Les éléments dont la fonction est de compléter les tâches des services de sécurité, pivot fondamental des institutions du régime et instrument de sélection de l’encadrement du pays, y sont en grand nombre.

40En définitive, l’absence de démocratie a abouti à l’émergence de groupes privilégiés, d’abord en termes de pouvoir politique, ensuite en termes de privilèges matériels et d’accumulation de richesses.

41L’échec du modèle de développement et l’essoufflement des capacités redistributives de l’État dans les années 1980 portent un coup sévère au rôle unificateur de l’État. La cohésion sociale se fissure progressivement sous les effets de la crise. On assiste alors à la réapparition de logiques ethnolinguistiques, à un retour du mode occidental de développement, au recours à la privatisation qui est présentée comme la panacée. Avec le passage du populisme socialisant au libéralisme mafieux, la langue du socialisme s’effondre. Le pluralisme est alors accepté comme la concession inévitable face à la crise économique. Mais cette acceptation est conjoncturelle et non principielle. Les ralliements au pluralisme ne s’accompagnent pas d’un vrai débat sur les fondements de l’autoritarisme, et ce processus démocratique ne s’accompagne pas de l’ouverture d’espaces de contre-pouvoir pour la société mais il se contente de l’aménagement d’espaces dépendant de l’État sous la forme de partis et d’associations, contribuant ainsi à l’émiettement du champ politique.

42Comme l’a souligné Ghassan Salamé, « le clivage politique fondamental […] n’oppose pas les forces démocratiques à d’autres qui ne le seraient pas, mais des forces qui sont souvent aussi étrangères les unes que les autres à un régime démocratique ou du moins aussi peu soucieuses de l’établir »  [15](15)G. SALAMÉ (dir.), Démocraties sans démocrates. Politiques….

43La « décompression autoritaire » en cours en Algérie n’est pas à dédaigner, mais le monde du travail et la grande masse des exclus n’en bénéficient pas encore. Les chemins de la démocratie restent à inventer. Elle sera sociale ou ne sera pas.

Notes

  • (1)
    Ce texte est la reprise (légèrement modifiée) d’une allocution donnée dans le cadre d’un hommage à Mustapha Lachraf les 18,19 et 20 décembre 2004 à Alger, édité en bilingue à Alger, Kasba, 2006 : article p. 137-148.
  • (2)
    R. GALLISSOT (dir.), Algérie : engagements sociaux et question nationale. De la colonisation à l’indépendance. Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, Maghreb, Ivry-sur-Seine, Éditions de l’Atelier, Le Maitron, 2007,605 p. On s’y reportera pour les biographies des personnalités citées ici.
  • (3)
    Y. BEN ACHOUR, Politique, religion et droit dans le monde musulman, Tunis, Cérès Éditions, 1992, p. 155.
  • (4)
    K. M. KHALID, Al-difâ’ ‘an al-dimuqrâtiyya (Défense de la démocratie), Le Caire, Dar Thabit, 1985, cité par S. A. ALDEEB ABU-SAHLIEH, Les musulmans face aux droits de l’Homme. Religion, droit et politique, Bochum, Winkler Verlag, 1994.
  • (5)
    X. YACONO, Histoire de l’Algérie de la fin de la régence turque à l’insurrection de 1954, Paris, Éditions de l’Atlanthrope, 1993, p. 46.
  • (6)
    « Croyance ou coutume qui ne s’appuie pas sur un précédent datant de l’époque du prophète », in H. A. R. GIBB et alii (dir.), Encyclopédie de l’Islam, t. I, 2e éd., Leyde, E. J. Brill – Paris, Maisonneuve et Larose, 1991.
  • (7)
    Y. BEN ACHOUR, Politique…op. cit., p. 161.
  • (8)
    P. BOURDIEU, « La représentation politique. Éléments pour une théorie du champ politique », Actes de la Recherche en Sciences sociales, no 36-37, février-mars 1981, p. 3-24.
  • (9)
    F. ABBAS, La nuit coloniale, Paris, Julliard, 1962, p. 114-115.
  • (10)
    Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques.
  • (11)
    Union démocratique du manifeste algérien.
  • (12)
    On distingue en général la résistance intérieure, opérée depuis les wilaya, et l’armée extérieure, plus professionnelle et formée dans les arrières, en Tunisie et au Maroc.
  • (13)
    Conseil national de la révolution algérienne.
  • (14)
    Gouvernement provisoire de la république algérienne.
  • (15)
    G. SALAMÉ (dir.), Démocraties sans démocrates. Politiques d’ouverture dans le monde islamique, Paris, Fayard, 1994.
Mis en ligne sur Cairn.info le 01/11/2007
https://doi.org/10.3917/lms.219.0025

You may also like

1 comment

DZ mai 6, 2021 - 13:39

Depuis qu’il a rejoint le camp des civilisateurs, Harbi ne m’intéresse plus.

Reply

Leave a Comment

Quick Links

À propos de nous

L’idée de créer le site JAZAIRHOPE.ORG est née durant la période du Hirak où l’on a pu observer la prolifération d’une multitude de médias, tous supports confondus, véhiculant des affirmations fallacieuses, et fake news visant à le faire dévier le Hirak de son caractère pacifique et entraîner la nation dans une spirale de violence et de chaos. S’inspirant des principes inscrits dans la Charte du 1er Novembre 1954 et guidé par ses valeurs, JAZAIRHOPE.ORG sera le média de tous les Algériens et Algériennes  patriotes, fiers de leur pays Continent et de sa diversité culturelle. Ce média  portera VOTRE voix.

Qui nous sommes

Hope JZR, fondateur du site et également détenteur de la chaîne youtube éponyme, a réuni autour de son projet une équipe de bénévoles issus du territoire national et de la diaspora, aux profils aussi divers que variés. Un cercle de patriotes qu’il ne tient qu’à vous et à votre enthousiasme d’agrandir. En effet, nous invitons tous les patriotes animés d’une volonté positive et constructive à nous rejoindre dans cette entreprise d’édification de l’Algérie de demain que nous appelons de tous nos vœux. Attachés à la devise   « Du peuple, par le peuple, pour le peuple », nous sommes  convaincus  que votre voix compte et sera entendue.

Ce que nous faisons

Nous œuvrons continuellement et scrupuleusement à procurer au public une information fiable, objective et éminemment positive. Fidèles au credo du fondateur « semer l’espoir », notre ambition est de créer une dynamique suscitant l’enthousiasme et fédératrice de compétences  au service de leur patrie. Sans pour autant verser dans le satisfecit ou l’euphorie béate. Notre site se veut  une plateforme consacrée à la promotion d’une image positive de l’Algérie, nos publications se focalisent essentiellement sur les performances et les réalisations allant dans ce sens. Toutefois cette démarche n’exclut pas de porter un regard critique sur les carences, les échecs ou les difficultés auxquelles font face nos concitoyens dans leur vie quotidienne, mais celle-ci ne peut s’envisager que dans une perspective constructive en y proposant les solutions idoines ou en alertant nos élites pour qu’elles y remédient. Notre seule exigence et notre leitmotiv : positivité,  « constructivité », et espoir.

Notre mission

Notre objectif est de faire de JAZAIRHOPE.ORG le premier média consacré exclusivement à l’information positive, afin de semer l’espoir parmi nos jeunes et moins jeunes et susciter en eux  l’envie de participer à l’essor et au développement de la mère-patrie. L’édification de l’Algérie de demain dont nous rêvons et à laquelle nous aspirons sera une œuvre collective de tous les citoyens jaloux de la grandeur de leur nation et de son rayonnement. Elle sera garante de la préservation de son indépendance et de sa souveraineté et fera honneur aux legs et aux sacrifices de nos valeureux chouhadas. 

© 2023 – Jazair Hope. All Rights Reserved. 

Contact Us At : info@jazairhope.org

Letest Articles