Telle une évidence qui s’impose, après une longue période de léthargie, le déploiement économique de l’Algérie vers l’Afrique, est en phase de jouer un rôle fédérateur des plus fortes assises économiques du continent. La multitude des accords et des mémorandums d’entente dans le domaine économique, ratifiés cette année, avec les pays africains, dénote, sans ambiguïté, la naissance d’une nouvelle dynamique, d’un nouveau départ, où l’unification des centres d’intérêt présage la constitution d’un pôle économique susceptible de renverser un ordre établi depuis des lustres entaché par des appétits néocolonialistes qui ont terré le développement des économies africaines. À ce titre et parmi les actions profondes entreprises par l’Algérie dans ce sens, la décision a été prise, jeudi par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci) de réactiver le Conseil d’affaires algéro-égyptien, créé officiellement en 2019 et d’organiser un forum économique durant le premier trimestre de 2022. Une orientation qui vient réaffirmer la volonté de l’Etat à faire du déploiement vers l’Afrique une priorité économique, qui a commencé à donner des résultats probants, à travers une forte présence, notamment dans le domaine de l’électrification, dans plusieurs pays africains tels que le Mali, le Niger, la Libye et la Mauritanie. Il faut dire qu’avec le renforcement, récemment, de l’axe Algérie-Nigeria, à travers le projet du gazoduc Trans-Saharan Gas-Pipline (Tsgp), reliant le Nigeria à l’Europe via l’Algérie, et la création d’un Conseil d’affaires entre les deux pays, un périmètre de sécurité et de développement économique afro- africain est en train de naître. Un triangle de perfor-mance économique qui rassemble trois poids lourds de l’économie africaine, susceptibles de donner à la Zone de libre-échange africaine une dimension inter-continentale des plus solides et à même de rectifier les positions et les objectifs, notamment avec l’Europe. Autrement dit, l’unification des économies africaines dans un espace d’échange fort d’une vision commune et de la consolidation des échanges économiques, annonce le début de la libération des économies africaines des diktats véhiculés à travers les accords avec l’UE. Le début d’une nouvelle ère économique où l’Afrique ne sera plus considérée comme un dépotoir des marchandises excédentaires de l’Europe et un abreuvoir économique où cette dernière viendrait puiser ses forces et s’enrichir pour mieux régner. Il s’agit clairement, d’une redistribution des cartes économiques entre l’Afrique et l’Europe et la révision d’une relation qui a lourdement abaissé le potentiel économique de l’Afrique à son plus bas niveau. C’est dans cette optique que le renforcement des relations économiques entre les pays africains pourrait aboutir à une position de force, à travers les espaces comme la Zlecaf, qui constitueront une nouvelle interface de négociations, qui remettrait les pendules à l’heure et placerait l’Afrique dans la position qui lui sied et qui est sciemment dictée par le nouvel ordre économique mondial affecté par le recul de toutes les grandes économies, suite à la pandémie de Covid-19 et les fortes perturbations du marché pétrolier. Dans cette évolution inédite, l’Algérie, qui se présente comme le portail économique de l’Afrique, aura un rôle prépondérant à jouer dans l’ouverture de ce qui est considéré comme le nouvel Eldorado pour les grandes puissances économiques. Une opportunité en or pour faire valoir ses acquis et ses atouts, et ce à travers l’incontournable concrétisation des réformes en cours et l’établissement d’un climat des affaires à même de donner une dimension nouvelle à ses partenariats et, par conséquent à la consolidation des axes fondamentaux de l’économie nationale. Dans ce sens, son déploiement vers l’Afrique constituerait, en plus de la confirmation de son rang de leader africain, un facteur incontournable pour la réussite de la relance économique. Autant dire que c’est dans la tempête et sous les effets d’une multitude de tensions, issues de la rupture avec les anciens systèmes, qui ont engendré des résistances et des obstacles qu’il va falloir surmonter coûte que coûte, que l’économie nationale est en train de renaître. Certes, le chemin est encore long et parsemé d’embûches, mais l’équation africaine demeure une issue économique des plus salutaires. Pour peu que cette dernière soit résolue à travers l’identification des inconnues qui contribueront à faire du développement de l’Afrique, et donc de l’Algérie, une voie sécurisée et balisée par la valorisation des intérêts communs des économies africaines et de leur impact sur les relations régissant la mondialisation.
ِAli Amzal
lexpression.dz 25.12.2021