Par Hope&ChaDia
Une fuite de données met en lumière les revenus faramineux du secrétaire particulier du roi Mohammed VI, contrastant violemment avec la réalité sociale vécue par des millions de Marocains.
Dans un Maroc en proie à une crise sociale profonde, secoué récemment par des catastrophes naturelles et marqué par un appauvrissement généralisé, une révélation explosive vient troubler encore davantage l’opinion publique.
Selon des documents officiels du CNSS (Caisse Nationale de Sécurité Sociale), obtenus à la suite d’un piratage informatique revendiqué par des hackers algériens, Monir El Majidi, secrétaire particulier du roi Mohammed VI, toucherait une rémunération annuelle dépassant 12 millions de dirhams marocains, soit environ 1,2 million de dollars américains.
Des montants indécents
Les chiffres révèlent un écart abyssal entre les élites et la majorité des citoyens :
Salaire mensuel : 1 200 000 MAD ≈ 120 000 USD
Salaire quotidien : 40 000 MAD ≈ 4 000 USD
Salaire horaire : 3 200 MAD ≈ 320 USD
Depuis 2003, Monir El Majidi aurait perçu un total de 190 millions de dirhams, soit 19 millions de dollars. À cela s’ajoute l’acquisition d’un palais de luxe estimé à 12 millions de dollars, réalisée via une société offshore — une pratique dénoncée par les Panama Papers.
Pendant ce temps, le peuple survit
Cette révélation intervient dans un contexte où la majorité des Marocains vit avec moins de 3 000 MAD par mois (≈ 300 USD). Les contrastes sont criants :
Dans les zones sinistrées par le séisme d’Al Haouz, des familles vivent encore sous des tentes, livrées à elles-mêmes, tandis que l’État en appelle à la solidarité populaire par SMS pour les aider.
Dans la région de Tata, touchée par des inondations, aucune indemnisation n’a été versée aux victimes.
Des milliers d’écoles et de centres de santé peinent à fonctionner faute de moyens, alors que des salaires de plusieurs milliers de dollars sont versés chaque jour à certains hauts responsables.
Une transparence absente, une indignation croissante
Ce qui choque autant que les montants eux-mêmes, c’est l’absence totale de transparence. Aucun communiqué officiel, aucun audit public n’avait jusqu’ici révélé ces rémunérations. Il a fallu un acte de piratage électronique pour mettre en lumière des données pourtant d’intérêt général.
« Ce n’est pas une simple question de salaires, c’est une question de justice sociale, de crédibilité de l’État, et de cohérence avec les discours d’austérité tenus au peuple », commente un observateur.
Un symbole d’une fracture nationale
Alors que les jeunes Marocains quittent le pays faute d’opportunités, que le système de santé s’effondre, et que les campagnes se dépeuplent, ce scandale devient un symbole de la fracture entre une élite protégée et une population abandonnée.
Monir El Majidi n’est pas un inconnu des circuits opaques du pouvoir. Déjà mentionné dans des enquêtes internationales pour ses activités offshore, il réapparaît aujourd’hui au cœur d’un débat national sur la légitimité des privilèges, le droit à l’information, et la responsabilité des élites.
Et maintenant ?
Cette affaire soulève une question fondamentale : à qui sert la République ?
L’enquête n’a pas encore fait réagir les autorités de manière officielle. Aucun audit indépendant n’a été annoncé, et les médias nationaux traitent encore le sujet avec prudence, voire silence. Mais sur les réseaux sociaux, l’indignation ne faiblit pas.
Dans un Maroc où les mots « transparence », « responsabilité » et « justice sociale » sont brandis à chaque discours officiel, la population attend désormais des actes concrets.
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