L’Algérie se prépare à des élections présidentielles anticipées, et les partis politiques semblent enfin se réveiller. Qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité présidentielle, ils n’ont rien à offrir à l’électeur. Ils se préoccupent davantage du processus électoral que d’un programme politique ou d’une réflexion idéologique. Une telle indigence n’existe que dans les pays occidentaux en pleine déliquescence.
Quant à nos fameux “démocrates”, ils restent figés dans les concepts du XIXe siècle, sans la moindre évolution ni réflexion sur cette fameuse démocratie, dont on peut constater les réalités et surtout la vanité dans les pays occidentaux actuels, que ce soit en Europe ou aux États-Unis. Le concept même de “droite et gauche” ne fonctionne plus en Occident, et nos démocrates restent attachés à ce concept sans pouvoir en définir les recettes, les limites ou le conceptualiser dans la société algérienne.
Les Chinois ont réalisé, après de longues années de lutte, de contradictions et de débats, la prouesse de faire cohabiter un Parti communiste marxiste avec une économie “capitaliste” (production capitaliste, distribution socialiste), tout en acceptant une spiritualité populaire confucéenne. Au diable le concept marxiste de “la religion, opium du peuple”, avec des résultats des plus probants. Chacun relève les erreurs passées des autres, mais personne n’analyse les raisons de la profonde crise de société que traverse notre pays. Le problème n’est pas de résoudre tel ou tel manquement, mais d’adapter le paradigme de l’action politique à une société dont l’économie est désormais fondée sur le numérique et l’intelligence artificielle, et non plus sur l’industrie et l’agriculture.
La “société algérienne” est passée d’une société coloniale à une société industrielle en l’espace de quelques jours, sans transition. Nous n’avons ni subi les “révolutions industrielles” ni traversé les différentes transitions. Nous affrontons la “cinquième révolution industrielle” avec nos atavismes.
Le concept même de démocratie me paraît flou ou insuffisamment défini dans notre société, surtout quand on voit comment il est utilisé en Occident, précipité dans une confusion totale, sans contour clair. On l’utilise pour ajuster les concepts selon les intérêts propres. Les autres concepts du XIXe siècle, tels que les “droits de l’homme”, la “liberté d’expression”, la “liberté de pensée” et la “laïcité”, ne sont pas non plus réfléchis par nos démocrates, qui se contentent de les reproduire tels quels, comme appliqués aujourd’hui par l’ancien colonisateur, pervertis et transformés en lutte islamophobe contre les immigrés de culture musulmane.
Au XXIe siècle, nous sommes loin des années 60, au lendemain de l’indépendance. Nous n’avons toujours pas intégré dans notre société l’appréhension de “l’intelligence artificielle” et des nouvelles technologies, la digitalisation de la vie quotidienne et l’introduction de nouvelles technologies “plasma”. Malgré tous les efforts du gouvernement, nous n’avons pas encore réussi à définir exactement le rôle du numérique, de la physique quantique, leur éthique et leurs conséquences dans la société. Aucune réflexion de fond, encore moins sur toutes les applications possibles. Nous n’avons toujours pas inclus une réflexion philosophique sur ce problème, contrairement aux autres nations du monde qui abordent ces questions selon leurs spécificités civilisationnelles.
Un fait politique d’une grande importance est les velléités de l’Algérie à faire partie des BRICS et le fait d’avoir raté cette entrée. Aucune analyse politique profonde et sérieuse n’a donné les raisons réelles de cet échec. Il est à noter que seul le président a pu fournir des informations générales à ce sujet, alors que les masses demandaient des explications et des informations plausibles pour continuer à croire en cet avenir promis par “La Déclaration du Premier Novembre”. Je n’ose évoquer la frilosité de notre presse à ce sujet, ainsi qu’à propos de l’Organisation de la Conférence de Shanghai. L’Algérie fait déjà partie de la “Banque des BRICS”, et sur le plan géopolitique, c’est l’organisme le plus adéquat pour être parmi les pays les plus engagés. Il est vrai que l’Algérie reste un pays leader au sein du mouvement des “Pays Non Alignés”. Enfin, tout ce qui pourrait aider à la modernisation de l’économie et de la société algérienne.
Les nouveaux rapports internationaux demandent une certaine compréhension et analyse.