«J’ai fait une vraie recherche dans laquelle j’ai fait la jonction de son histoire avec celle de Ben Guitoun (le poète) qui est lui le vrai amoureux. Sayed n’était qu’un élément secondaire de cette histoire. Je suis parti du postulat qu’on ne pourrait jamais écrire une histoire aussi douloureuse sans la vivre ou juste pour répondre à la demande d’un ami de lui écrire une élégie sur sa femme ou sa bien-aimée. Je me suis déplacé à Biskra, j’ai rencontré beaucoup de gens qui m’ont permis de donner un peu plus de chair à mon projet de roman à partir d’un angle d’attaque tout à fait nouveau». Et de poursuivre «j’ai vraiment revisité son histoire et le système tribal dans lequel Hizia a vécu. J’ai lu ce qui a été écrit sur Hizia sur le plan historique mais aussi sur le plan littéraire. Je mets en relief son histoire douloureuse qui a fini dans le tragique puisque je suis convaincu qu’elle a été assassinée par sa famille parce qu’elle avait transgressé les codes tribaux».
«Amis, consolez-moi ; je viens de perdre la reine des belles.Elle repose sous terre. Tandis qu’un feu ardent brûle en moi.Ma souffrance est extrême. Mon cœur s’en est allé avec elle»«Lorsqu’au milieu des prairiesElle balançait son corps avec grâce. Et faisait résonner son khelkhalMa raison s’égarait, et un trouble profond envahissait mon cœur et mes sens».«Nous avons campé ensemble sur l’Oued IthelC’est là que la reine des jouvencelles me dit adieuC’est cette nuit-là qu’elle passa de vie à trépasC’est là que la belle aux yeux noirs me quittaElle se tenait serrée contre ma poitrine, lorsqu’elle rendit l’âmeLes larmes remplirent mes yeux, et s’écoulaient sur mes joues».«On l’enveloppa d’un linceul, la fille de notableCe spectacle a augmenté ma fièvre, et ébranlé mon cerveauOn la mit dans un cercueil, la belle aux magnifiques pendants d’oreilles.Je demeurais stupide, ne comprenant pas ce qui m’arrivait.On l’emporta dans un palanquin, embelli par des ornementsLa belle, cause de mes chagrins, qui était grande telle la hampe d’un étendard.Sa litière était ornée de broderies bigarrées, scintillantes comme les étoiles, et colorées comme un arc-en- ciel, au milieu des nuages, quand vient le soir».«Telle est la volonté de Dieu, mon Maître Tout-Puissant.Le Seigneur a manifesté sa volonté, et a rappelé à lui Hiziya.Mon Dieu ! Donne-moi la patience ; mon cœur meurt de son mal».