Les hommes revêtus leurs de leurs plus beaux atours font mine de s’affronter dans une danse effrénée. Les femmes chantent, parées de magnifiques bijoux: les Touaregs célèbrent le Festival de la Sebeiba, qui remonte à plus de 3.000 ans.
La fête qui dure dix jours coïncide avec l’Achoura met en ébullition la ville de Djanet et ses 14.000 habitants. « Pendant les répétitions, les enfants apprennent à danser et tout le monde a le droit de se défouler », explique Hassan Echeikh, 64 ans. La célébration, inscrite depuis 2014 au patrimoine immatériel de l’Unesco simule un combat entre deux tribus touareg: El Mihane et Zelouaz..
Selon la tradition, une guerre fratricide opposait deux tribus du désert du Tassili N’Ajjer, mais en apprenant la victoire de Moïse sur les armées du Pharaon, ils scellèrent un pacte de paix. « Nos ancêtres ont gardé la date du jour où le Pharaon s’est noyé dans la mer et ont fêté la mort du Pharaon », raconte Elias Ali, 73 ans. Tatouées au henné et revêtues de lourdes parures argentées, les femmes chantent au son du guenga (tambour traditionnel) pour encourager la compétition à laquelle vont se livrer les hommes. Les bijoux « sont censés représenter la beauté de la femme », confie Douaa, 16 ans, une chanteuse qui, comme Sabrina, 29 ans a été habillée par une « femme âgée et connaissant les traditions ».
Les hommes, la tête surmontée d’un chapeau à motifs géométriques, font mine de s’affronter, en brandissant d’une main une épée et de l’autre un foulard, en signe de paix.
Sous les chants guerriers, la tension monte mais ils se livrent une guerre « sans sang ». Une sélection est faite pour « décider qui mettre en avant, au milieu, derrière », explique Echeikh, « car dans la danse de la Sebeiba, surtout chez les hommes, il faut avoir un gabarit, les épaules, être musclé ».
Le festival attire des touristes étrangers, venus en grand nombre cette année pour découvrir le Sahara algérien. Silke, 55 ans, une Allemande originaire de la région de la Forêt noire: « la beauté des gens, des danseurs, la musique et ses percussions particulières, tout est spécial et complètement différent de là où je viens « .
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