Source: The Casbahpost.org publié le 15 mai 2019
Comment les jeunes algériens et algériennes perçoivent-ils leurs quotidiens ? Quelles valeurs leur tiennent à cœur ? Comment définissent-ils une vie réussie ? Dans un pays où la population est constituée à 54% (22,48 millions selon l’Office nationale des statistiques en 2018) de jeunes âgés de moins de 30 ans, dresser le portrait d’une génération encore peu représentée est crucial. Cela informe non seulement sur les opinions d’une part considérable de la population, mais permet aussi de déterminer quelles sont les priorités pour les populations adultes de demain.
C’est ce défi que « Generation What ? » tente de relever. Generation What est un programme interactif inédit financé par l’Union européenne et qui a pour objectif de prendre le pouls de jeunes, tout d’abord en France et dans 19 pays européens, puis dans des pays de la rive sud de la Méditerranée, dont l’Algérie depuis le 14 mars 2018, le Maroc ou encore la Tunisie.
Le projet inclut un questionnaire en ligne (en arabe et en français) développé avec l’apport de sociologues. Les questions portent sur les aspirations, les espoirs, mais aussi les craintes de la génération comprise entre les âges de 18 et 35 ans. Avec les réponses et les témoignages des participants et des participantes, un portrait documentaire et statistique de la jeunesse algérienne a été constitué. Les informations recueillies ont également subséquemment été mobilisées pour croiser les résultats et témoignages obtenus dans les différents pays prenant part à l’initiative, notamment à travers une infographie de carte, qui permet de comparer les réponses par pays.
Il est important de souligner d’emblée que les résultats présentés sont bruts et l’échantillon non représentatif. De ce fait, les réponses ne reflètent que les opinions des répondants et ne peuvent être généralisées à l’ensemble de la population sans approfondir l’étude en incluant des données comme le lieu de résidence ou encore la catégorie socio-professionnelle. Néanmoins, avec près de 1800 répondants, ce projet apporte une piste de réflexion quant à la manière dont de nombreux jeunes algériens et algériennes pensent. Les résultats mettent en effet en exergue certaines tendances et des nuances d’opinion qui peuvent exister au sein de ce groupe.
167 questions se répartissent en 19 thèmes, allant des appréhensions face à la crise économique, à l’environnement et à l’égalité homme-femme. La campagne s’est récemment clôturée avec la publication d’un rapport sur la jeunesse du pays, mettant en avant des réponses faisant écho à l’actualité quotidienne des derniers mois.
Enfin, pour compléter l’initiative, les participants ont été appelés à proposer leur propre définition de leur génération, sous forme d’une alternative à l’expression « Génération Y », souvent utilisée pour les nommer.
Nous avons appelé les internautes qui ont participé à l’enquête à proposer leur définition de leur génération, sous forme d’une alternative à l’appellation « Génération Y ». « Génération Facebook », « Génération Galère », « Génération fin de partie » – les propositions sont entièrement libres, à condition de tenir en moins de 25 caractères.
En Algérie, deux notions pourtant antithétiques se démarquent clairement dans le nuage de mots obtenus à travers l’exercice. Bien que l’enquête se soit clôturée avant les récentes mobilisations de masse, ces deux notions ont été le moteur derrière les velléités de changements sociopolitiques : Une « génération perdue » suivie de près par une « génération du changement ».
2 comments
merci Chrysalide pour ce beau texte (plein d’espoir à mon sens)
Ce que moi je sais (de mon quotidien ici en Algérie) et sans faire de sondage que la frustration est les maître mot qui va revenir à chaque fois que je regarde nos jeunes….Mais ce que j’ignorai c’est le faite de vouloir changer chez une frange de jeunes (et cela n’est possible que si on de l’espoir ) est aussi omniprésente….
ça me donne de l’espoir haha Merci Chrysalide
l espoir c la plus grande force de l univer