Par Mohamed TOUATI / L’Expression: Economie – Ces mégaprojets de demain (lexpressiondz.com)
L’Algérie élira son président dans moins de deux mois. Si le 7 septembre, date de l’élection présidentielle, focalise toute l’attention en ce moment, il n’est certainement pas interdit de se projeter dans l’avenir. Celui de cette nouvelle Algérie en marche. L’évoquer revient incontestablement à faire référence à ces grands chantiers d’envergure internationale qui doivent la façonner. Ils ont pour particularité d’avoir été lancés par le président de la République Abdelmadjid Tebboune qui s’est porté candidat à sa propre succession. Que seront-ils sans voie de communication. Sans développement des lignes ferroviaires. Le rail qui a occupé une place majeure dans l’industrialisation de certains pays, contribué à l’essor de leurs économies et à celle de la planète constitue encore un moyen de transport indispensable à ce propos. L’absence de réseaux nationaux formant un réseau continental cohérent a empêché l’Afrique de devenir une «Amérique», malgré des ressources immenses, souligne l’historien français Clive Lamming, historien des chemins de fer français, expert du monde ferroviaire. C’est probablement le cas du secteur minier algérien qui n’a pas connu l’essor escompté, malgré des potentialités remarquables. Une «lacune» que les pouvoirs publics tiennent à combler. La réalisation de la ligne ferroviaire minière Annaba-Bouchegouf-Guelma-Tébessa-Djebel El Onk-Bled El Hadba, a été approuvée lors du Conseil des ministres présidée, le 26 mai 2023, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Il faut savoir que le gisement de phosphate de Bled El Hadba, Djebel Onk, dans la wilaya de Tébessa pour l’exploitation, la transformation chimique des phosphates fait figure de «plaque tournante» dans la concrétisation du projet de phosphate intégré qui permettra à l’Algérie d’être l’un des principaux pays exportateurs d’engrais et de fertilisants. Ce qui est aussi le cas du gisement de zinc-plomb d’Amizour (wilaya de Béjaïa) d’importance mondiale avec des réserves estimées à 68,6 millions de tonnes. Soit plus d’un tiers des réserves mondiales.
Le feu vert pour ce projet structurant revêt un caractère stratégique pour le pays de par son potentiel minier exploitable estimé à 34 millions de tonnes pour une production annuelle de 170 000 tonnes de concentré de zinc. Il doit permettre de satisfaire la consommation nationale et participer significativement à l’augmentation des recettes hors hydrocarbures. Son exploitation, prévue pour 2026, coïncidera avec la réception de deux projets parallèles actuellement en réalisation, celui de la pénétrante port de Béjaïa-Ahnif, et le dédoublement et l’électrification de la voie ferrée Béjaïa-Béni Mansour. Quant à Ghar Djebilet, géant minier dont les réserves estimées à 3,5 milliards et bras armé du Plan de relance économique initiée par le chef de l’État, il est entré en fonction en juillet 2022. 1 000 tonnes, de minerai de fer y ont été extraites en août de la même année. Il a été acheminé par camions à Béchar par le Groupe de transport des marchandises et de logistique (Logitrans), où il devait être transformé et valorisé par des opérateurs désirant investir dans ce domaine. En attendant la réalisation de la voie ferrée Béchar-Ghar Djebilet. Longue de 1 000 km, elle assurera le transport du minerai de fer de Ghar Djebilet (Tindouf) vers Béchar.
Une fois opérationnelle à 100/100, elle permettra d’optimiser l’exploitation de la mine en produisant de 40 à 50 millions tonnes/an. S’il est incontestable que les choses commencent à bouger, il faut aussi admettre que la machine est prête à s’emballer après le 7 septembre. Parmi les projets qui seront de la partie, il y a la réalisation du port d’El Hamdania, un des projets phares, qui a fait couler beaucoup d’encre et causé d’énormes préjudices financiers au pays, le président de la République a décidé de le remettre en chantier sur des bases saines. D’après sa fiche technique d’origine, le projet du port-centre d’El Hamdania figurait parmi les plus importantes infrastructures maritimes de la région méditerranéenne et du continent africain. Tous ces chantiers doivent venir en appoint au secteur pétro-gazier qui porte à bout de bras l’économie du pays. Ils figureront parmi les priorités du président de la République qui a décidé de briguer un deuxième mandat, s’il est réélu…