Habib Benglia, né le 25 août 1895 à Oran, en Algérie, de parents originaires de Tombouctou, est un acteur qui a marqué l’histoire de la scène et du cinéma en France. Très jeune, à l’âge de 17 ans, il a immigré en France avec son père, venu livrer des dromadaires au Jardin d’acclimatation de Paris. C’est en 1912 qu’il débute sa carrière artistique à Paris, se produisant dans des spectacles de cirque, au théâtre et au cinéma, devenant ainsi le premier acteur noir à jouer des rôles majeurs sur ces scènes en France et en Algérie pendant l’ère du cinéma muet (Wikipédia, l’encyclopédie libre) (Cultea).
Une Carrière Entravée par la Guerre
En 1913, Benglia commence à se produire sur scène, mais sa carrière est rapidement interrompue par la Première Guerre mondiale, où il est mobilisé comme tirailleur. À son retour, il intègre la compagnie de Firmin Gémier, et plus tard, celle de Gaston Baty. En 1923, il interprète le rôle principal dans “L’Empereur Jones” à l’Odéon, une adaptation de la pièce d’Eugène O’Neill, devenant le premier acteur noir à jouer un premier rôle sur un théâtre national français (Cultea) (Another History).
Une Reconnaissance Méritée mais Entravée par le Racisme
Bien qu’il ait joué dans des pièces classiques comme “Le Bourgeois gentilhomme” de Molière et “Le Marchand de Venise” de Shakespeare, Benglia a souvent été confronté à des critiques racistes. Des articles de l’époque le décrivaient souvent en termes dégradants, mettant en avant sa couleur de peau plutôt que son talent. Par exemple, dans une critique de “Le Loup de Gubbio”, un journaliste a refusé de reconnaître son statut de comédien en raison de sa couleur de peau, malgré son talent évident (Cultea) (RetroNews – Le site de presse de la BnF).
Une Figure du Cinéma de l’Entre-deux-guerres
En dehors du théâtre, Habib Benglia est également apparu dans de nombreux films. Bien que souvent cantonné à des rôles secondaires, il a marqué de sa présence des films comme “Les Enfants du paradis” de Marcel Carné et “La Grande Illusion” de Jean Renoir. Il a également joué dans “Tamango” de John Berry, aux côtés de Curd Jurgens et Dorothy Dandridge (Wikipédia, l’encyclopédie libre) (Another History).
Mr Ahmed Bedjaoui, Le Monsieur Cinéma Algérien écrit :
Une Contribution Inestimable à l’Art
Malgré les défis et les préjugés auxquels il a dû faire face, Habib Benglia a laissé une marque indélébile dans l’histoire culturelle française. Il est souvent présenté comme un « acteur algérien » dans les catalogues de films, soulignant ainsi son héritage et son influence. Des interviews filmées et des archives témoignent encore de son impact sur les arts. Sa dédicace en 1938 à Roger Couty, alors cadre aux studios de Boulogne-Billancourt, reste un souvenir précieux de son parcours.
Habib Benglia est décédé le 2 décembre 1960 à Paris, mais son héritage continue de vivre, rappelant son rôle de pionnier et son combat contre les préjugés raciaux dans le monde artistique (Wikipédia, l’encyclopédie libre) (RetroNews – Le site de presse de la BnF).
En fin de compte, Habib Benglia est une figure essentielle de l’histoire de l’art algérien et français, un symbole de talent et de résilience face à l’adversité.