L’écrivain algérien Mohamed Balhi, vient de publier deux nouveaux livres d’histoire intitulés « Dey Hussein, le dernier souverain d’El Djazair 1818-1830 », et « Le plus long règne du Dey Mohamed Ben Othman, de 1766-1791 », édités par l’ANEP.
Selon l’auteur, tout chercheur qui touche à l’histoire de l’Algérie, particulièrement à l’ère ottomane, découvre l’existence de l’État algérien, contrairement à ce qui a été rapporté par le colonialisme français. Et pourtant, précise l’auteur, les deys, signaient des contrats de commerce et de paix avec plusieurs pays à travers le monde dont l’Amérique, l’Angleterre, l’Espagne et la France, ce qui confirme l’existence de l’Etat algérien à cette époque. L’Algérie était une porte ouverte sur le monde, et avait une histoire. L’auteur, explique dans son livre, que les Ottomans n’ont pas colonisé l’Algérie mais sont venus, suite à un appel des habitants de Bejaïa et Jijel qui ont demandé l’aide des frères Kheireddine Barbaross et Baba Arroudj, pour faire face aux chrétiens d’Espagne. « Je ne suis pas historien, mais cela ne m’empêche pas de plonger, dans l’histoire pour découvrir l’Algérie, pour lutter contre l’ignorance, qui a été pour le colonialisme une corde sensible, en particulier les récentes déclarations du président français Emmanuel Macron, qui a justifié le colonialisme de peuplement de la France », dit-il.
Selon lui, les faits doivent êtres révélés aux Algériens, depuis l’invasion française de l’Algérie en 1830, jusqu’à aujourd’hui. Pour ce qui est des deux deys, évoqués dans ses ouvrages, l’auteur précise qu’il voulait montrer au lecteur, que les deux personnalités étaient honnêtes et avaient le sens des affaires, particulièrement Mohamed Ben Othman, dont le règne a duré 25 ans. Mohamed Balhi a dressé aussi le portrait du dey Hussein. Il s’est mis dans le contexte géopolitique de l’époque, qui a vu apparaître l’émergence de puissances occidentales comme les États-Unis d’Amérique et l’affaiblissement puis l’effritement de l’Empire ottoman. L’auteur revient sur des notions répandues et inappropriées telles que « Alger, nid de pirates ». Il apporte de nouvelles pistes pour mieux appréhender ce qui s’est réellement passé, sans reconduire ce qui a été produit par la littérature coloniale. « Mes livres s’adressent au lecteur algérien en général et sans exception, et j’aspire à ce que tous les livres soient traduits dans toutes les langues pour répandre l’histoire de l’Algérie », note Mohamed Balhi qui, entre autre, travail sur un projet centré sur le patrimoine algérien.
Mohamed Balhi, écrivain et sociologue algérien, né le 12 décembre 1951 à Biskra, est le fils du défunt moudjahid de la Révolution nationale, Sadek Balhi. Il a commencé sa carrière comme journaliste à « Algérie Actualité » en français. Il a également travaillé été rédacteur en chef au Soir d’Algérie. Il a de nombreux livres à son actif : « Les phares d’Algérie : vigie de la côte » 2015, « Biskra, miroir du désert » en 2011, « Pyramides d’Algérie », « au pays de Syfax, roi de Numidie » en 2019, et autres.
Rym Harhoura
horizons.dz