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Il y a 50 ans l’Algérie décrochait un Oscar et un Golden Globes avec le film « Z »

by saidou bessalem
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La cinémathèque Algérienne rend hommage au film de Costa Gavras

CAC- 07 avril 2020: Il y a exactement 50 ans l’Algérie, décrochait un Oscar pour sa coproduction Z réalisé par le réalisateur franco grec, Costa Gavras. C’est la première fois qu’un pays africain et arabe décrochait un Oscar à Hollywood. La cérémonie de la 42e cérémonie de remise des prix des Oscars du cinéma, récompensant les films sortis en 1969, a eu lieu le 7 avril 1970 au Dorothy Chandler Pavilion de Los Angeles (Californie). Et l’Oscar a été remis par la comédienne tuniso-italienne Claudia Cardinale, en présence du grand comédien Clint Eastwood, au Dg de l’ONCIC à l’époque Ahmed Rachedi, et son coproducteur Jacques Perrin.    

La cinémathèque algérienne devait organiser un événement à cette occasion mais la célébration du 50e anniversaire de la victoire de l’Algérie aux Oscars a été empêchée par le Coronavirus. C’est pourquoi nous souhaitons rappeler aux algériens, cette victoire cinématographique, l’unique pour l’Algérie à Hollywood.

Mais ce que les algériens ne savent pas encore est que l’Algérie a également remporté le Golden Globes du meilleur film étranger aussi.  Les Golden Globes est une cérémonie qui précède la cérémonie des Oscars et qui est organisé chaque année par depuis 1944 par la Hollywood Foreign Press Association (HFPA).

Cette année là, la 27e cérémonie des Golden Globes qui a eu lieu le 2 février 1970, avait récompensé l’Algérie pour son film « Z » de Costa Gavras. Un succès qui favorisa largement le succès de Z aux Oscars deux mois plus tard.

Quel rôle pour l’Algérie dans ce film politique sur la Grèce

Comment l’Algérie s’est retrouvé à coproduire un film qui n’évoque ni le pays, ni son histoire et qui plus à une connotation fortement politique?  

Z c’est avant tout l’adaptation cinématographique du roman du même nom de Vassílis Vassilikós, écrit à la suite de l’assassinat du député grec Grigóris Lambrákis à Thessalonique en mai 1963. Le juge d’instruction est Khrístos Sartzetákis, qui sera par la suite Président de la République de Grèce de 1985 à 1990.

Costa-Gavras découvre le roman de Vassilis Vassilikos lors d’un séjour en Grèce. Dès son retour, il obtient une avance d’United Artists et en fait un scénario, en collaboration avec Jorge Semprún. L’United Artists se retire à la lecture du scénario, qu’elle juge trop « politique » à son goût. Le producteur Hercule Mucchielli (Valoria Films) lance la distribution du film en France qui rencontre un énorme succès. Il avait réussi à avoir à la fois: Yves Montant, Jean Luis Trintignant et Irène Papas 

Pour le financement, Costa Gavras s’adresse à Éric Schlumberger et à Jacques Perrin, qu’il connaît depuis le film Compartiment tueurs de 1965. Ils assurent une partie du financement et utilisent leurs contacts, en particulier en Algérie, où il est décidé que le film sera tourné.

L’accord à ce projet cinématographique audacieux et courageux a été donné par le producteur du film Ahmed Rachedi, qui a eu le privilège de recevoir l’Oscar en tant que producteur majoritaire.  

Invité à une émission sur Canal Algérie, le producteur et réalisateur raconta comment il obtiendra l’accord final du président Houari Boumédiene pour le tournage en Algérie. Dans son livre « Va où il est possible d’aller », Costa Gavras raconte en détail l’accord obtenu par Alger pour le tournage du film.

C’est en réalité, son ami, comédien et producteur Jacques Perrin possède de solides relations en Algérie. Il venait de terminer le tournage d’un documentaire sur les essais nucléaires en Algérie, à Reggane. D’ailleurs la ville portera le nom de la société de production de Perrin. C’est ce dernier s’envolera à Alger avec Costa et sa femme Michelle pour rencontrer plusieurs personnes influentes en Algérie.  Mohamed Lakhdar Hamina, ami et partenaire de Jaques Perrin servira d’intermédiaire de Gavras pour rencontrer d’abord Cherif Belkacem, ministre de l’économie, qui recommande son collègue de l’information Mohamed Seddik Benyahia. Après plusieurs semaines de suspense : Benyahia convoque Costa Gavras à son bureau et lui annonce « Vous pouvez faire le film chez nous », avant d’ajouter « nous vous donnerons nos techniciens, le matériel de prises de vues, toutes les autorisations, les séjours dans les hôtels, mais pas d’argent, car nous nous n’en n’avons pas ».

En réalité, c’est le président Boumédiene qui avait donné son accord pour ce film après avoir lu un résumé du scénario de Z envoyé par Lakhdar Hamina. Ce dernier raconta un jour, que le président Boumédiene avait déclaré : « Alors vous voulez faire un film sur un coup d’Etat de colonels, sait –tu que nous sommes un régime de Colonel ? » avant de rajouter « Mais nous nous n’avons rien à voir avec des colonels Grecs, nous sommes des révolutionnaires ! ». Boumédiene restera dans l’histoire comme celui qui a ordonné la production d’un film sur la fin d’une dictature en Grèce.  Très rapidement, Jacques Perrin saute sur l’occasion et signe son contrat avec l’ONCIC, dirigé à l’époque par Ahmed Rachedi. Restait pour le producteur français de trouver des financements pour les cachets des comédiens et techniciens français. Pour l’histoire, Jean Luis Trintignant est le seul comédien qui joua gratuitement dans ce film. Il obtiendra le prix de la meilleure interprétation masculine à Cannes en 1969. La préparation du tournage de Z se déroulait au moment où la France était perturbée par les manifestations de mai 68. Il fallait attendre juin pour que le tournage commence à Paris d’abord, et Alger en suite. Le tournage dans la capitale algérienne s’est déroulé dans des lieux très célèbre pour les algériens. A la place Audin où s’est déroulée la scène principale du film, mais également à l’hôtel Saint-George, au TNA ou encore au tribunal Abane Ramdane. Les scènes de ballet sont cependant filmées au théâtre des Champs-Élysées à Paris.

Plusieurs comédiens algériens ont travaillé dans ce film et pas des moindres : Hassan El Hassani, qui joue le rôle d’un officier de la Gendarmerie, Sid Ahmed Agoumi, le chauffeur personnel d’un général et Habib Réda le substitut. Mais également des techniciens : Ghaouti Bendedouche comme assistant, Mourad Bouchouchi pour directeur de production, Tayeb Lamouri à la caméra et Sidi Boumédienne Dahmane au son. A la fin le film « Z » qui sorti en 1969 remportera un grand succès public et critique.  

Au festival de Cannes 1969, Z reçoit le prix du jury et le prix d’interprétation masculine (pour Jean-Louis Trintignant). Le film obtient ensuite, en 1970, l’Oscar du meilleur film en langue étrangère et le Golden Globe du meilleur film étranger pour le compte de l’Algérie.

50 ans après sa sortie dans les salles, le film fait toujours réagir et demeure un film très demandé et très commenté. Le film a été présenté avec à Alger en novembre 2018 dans sa version restaurée, à l’Opéra d’Alger en présence du réalisateur Costa Gavras, qui recevra des mains du président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, la médaille de l’ordre du mérite national Athir.

Lors de sa projection à la cinémathèque d’Alger sur la demande d’étudiants de l’université de Bab Ezzouar durant les mois du Hirak, certains ont fait croire à une censure alors que la projection s’est bien déroulée et appréciée par les jeunes qui découvraient pour certains cette œuvre cinématographique engagée.  Il faut dire enfin que « Z » était le premier volet d’une série de films politiques de Costa-Gavras, avant L’Aveu (1970), État de siège (1973), Section spéciale (1975), et Missing (1982).

La cinémathèque Algérienne célèbre les 50 ans de l’OSCAR pour Z et rend hommage à Costa Gavras

A l’occasion de cet anniversaire important des 50 ans de l’Oscar du film Z, et faute de projection, la cinémathèque algérienne, vous invite dans le cadre de son programme virtuel à découvrir l’image de réception de l’Oscar, le témoignage de Ahmed Rachedi sur le tournage du film Z et enfin découvrir le film dans la version qui a été publiée sur youtube.

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