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PAR BADREDDINE KHRIS
La société algérienne de régulation des produits agricoles (Sarpa) a signé hier un contrat avec une société chinoise visant à renforcer les échanges commerciaux de produits agricoles. Signé par le directeur général de la Sarpa, Abderrahmane Boumahdi, en marge des travaux du Forum Zhejiang pour la coopération ChineAfrique, auquel il a pris part, sur instruction du ministre de l’agriculture et du développement rural, ce contrat vise à développer les échanges commerciaux à travers les opérations import-export des produits agricoles d’Algérie et de Chine, précise un communiqué du ministère.
A cette occasion, le DG de la Sarpa a visité plusieurs entreprises chinoises afin d’explorer les opportunités de coopération dans le domaine agricole en général et la production des viandes blanches et rouges en particulier. Il s’agit également d’examiner les possibilités d’exporter les viandes vers la Chine.
Placée sous la tutelle du ministère de l’agriculture, la Sarpa a été créée, faut-il le rappeler, en vue de réguler la production et approvisionner le marché national en produits agricoles de large consommation, tout en exportant l’excédent de ces produits. Ce partenariat se veut en fait une mise en œuvre de l’un des vingt accords de coopération et mémorandums d’entente signés entre les deux pays en juillet dernier.
La cérémonie de signature de ces accords et mémorandums d’entente, qui portent sur différents secteurs et plusieurs domaines de coopération conjointe entre l’Algérie et la Chine, s’est déroulée au Grand Palais du peuple à Pékin, en présence des membres des délégations des deux pays, et ce, à l’issue des entretiens entre Abdelmadjid Tebboune et son homologue chinois Xi Jinping.
Il s’agit d’un accord de coopération dans le domaine du transport ferroviaire, d’un mémorandum d’entente sur la création d’un centre de transferts technologiques, d’un accord-cadre de coopération dans les télécommunications, d’un mémorandum d’entente dans le sport, d’un autre portant sur la mise en place d’un groupe de travail pour la coopération économique et d’investissement, et sur le renforcement de la coopération commerciale.
Cet accord signé a été prévu dans le mémorandum d’entente traitant du domaine agricole. La visite d’Etat, effectuée par le président de la République, en Chine, en juillet dernier, a ouvert de larges perspectives à la coopération bilatérale algéro-chinoise.
Cependant, la partie algérienne souhaite que ce partenariat soit équilibré et ne soit pas profitable uniquement à la Chine. Echaudés par le déséquilibre qu’a connu l’accord d’association entre l’Algérie et l’union européenne, les dirigeants algériens veulent des partenariats algéro-chinois gagnant-gagnant. La Chine demeure le principal fournisseur de l’Algérie avec une moyenne de 8 milliards de dollars d’exportations annuelles. Ce pays accapare plus de 18% des importations algériennes.
Selon les statistiques douanières algériennes, de 2010 à fin 2020, les exportations de la Chine à destination de l’Algérie ont totalisé environ 76 milliards de dollars. Et l’Algérie
escompte renverser, plus ou moins, la vapeur.
Investissements chinois en Algérie
Abdelmadjid Tebboune a affirmé, en effet, depuis Pékin, que l’Algérie est une destination d’investissement prometteuse dans des domaines vitaux, grâce aux atouts et avantages dont elle dispose, appelant les hommes d’affaires chinois au partenariat et à l’investissement pour bénéficier des facilitations accordées.
« L’Algérie dispose aujourd’hui de plusieurs atouts et avantages qui font d’elle une destination d’investissement prometteuse dans des domaines vitaux, tels que l’agriculture, l’énergie, l’agroalimentaire et l’industrie pharmaceutique », ainsi que dans les secteurs « du tourisme, des transports, des services, des énergies renouvelables et des infrastructures, et ce, grâce aux décisions et mesures que nous avons initiées pour libérer l’initiative et ouvrir la voie à la concurrence », a-t-il indiqué dans son message au forum d’affaires algéro-chinois, lu en son nom par le ministre des affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf.
Le président a souligné à ce propos que « la voie est ouverte en Algérie devant les hommes d’affaires chinois pour le partenariat et l’investissement dans tous les secteurs afin de bénéficier des facilitations accordées aux opérateurs économiques », ajoutant que « les relations algéro-chinoises sont, de par leur profondeur historique, des relations authentiques qui expriment notre volonté commune d’établir un partenariat stratégique global ».
Il s’est dit convaincu que le conseil des hommes d’affaires algéro-chinois est « l’un des mécanismes qui traduisent la volonté commune des deux pays amis de réaliser des partenariats et des investissements mutuels et générateurs de richesse ».
Le président a rappelé dans ce sens que « l’Algérie poursuit le développement du secteur de l’énergie à travers les opérations d’exploration et de production du pétrole et du gaz pour assurer de hauts niveaux de transformation, et œuvre à valoriser et à exploiter ses capacités dans le secteur minier, en créant un climat favorable aux investissements, fondé sur l’efficacité et la compétitivité économique, en encourageant l’entrepreneuriat, l’économie de la connaissance et les startups et en réformant le système bancaire et financier ».
A l’issue de sa visite, le président de la République a annoncé que la Chine projette d’investir 36 milliards de dollars en Algérie dans les prochaines années.